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Sondage auprès des électeurs suite à la 40e élection générale


XVI. Profil technologique

A. Utilisation de la technologie

L'adoption rapide des nouvelles technologies, et surtout des sites de réseautage social, a fait en sorte qu'un vaste éventail de nouveaux outils de communication est de plus en plus accessible pour joindre certains groupes, surtout les jeunes, d'une façon nouvelle et plus directe. De plus, tel qu'il a été mentionné dans les sections précédentes de ce rapport, les segments clés de la population n'utilisent pas (ou plus) les médias traditionnels comme les journaux. Pour demeurer au diapason de ces nouveaux développements, ce sondage explore l'utilisation que font les Canadiens des nouvelles technologies de communication et leur impact possible sur le vote. Il s'agit d'une nouvelle initiative d'Élections Canada.

L'une des principales constatations de cette analyse est le vaste éventail de nouvelles technologies et de réseaux sociaux, Facebook surtout, qui a été adopté par tous les segments de la société. En même temps, les technologies électroniques sont utilisées par des personnes de toutes les couches de la société, surtout les jeunes, pour discuter, entre autres, de politique. Fait intéressant à souligner, parmi les jeunes, ceux qui indiquent ne pas avoir voté en 2008 utilisent quand même les technologies électroniques pour discuter de politique. Le défi qui découle de ces résultats pour Élections Canada est donc d'explorer des façons d'utiliser ces technologies pour encourager la participation des jeunes, de même que celle de la population en général, au processus électoral.

La technologie qui rend ces nouveaux réseaux sociaux possibles est Internet, et quatre Canadiens sur cinq (81 pour cent) indiquent avoir accès à Internet à la maison. Les Canadiens plus jeunes sont plus susceptibles d'avoir accès à Internet à la maison que les Canadiens plus âgés, et cette même tendance demeure pour la majeure partie de l'utilisation des réseaux sociaux. De plus, les Canadiens plus aisés sont plus susceptibles d'avoir accès à Internet à la maison.

Accès Internet à la maison
  Total
2008
18‑34 35‑44 45‑54 55+
n = 2 500 691 442 548 820
  % % % % %
Oui 81 92 90 88 62
Non 19 8 11 12 37
Incertain <1
NSP/NI/Refus <1 1

Lorsqu'on examine l'utilisation des nouvelles technologies au sein de l'ensemble de la population, et des sous-populations interrogées, il est évident qu'il existe d'importantes variations par groupe. Internet est surtout fortement adopté par les jeunes (95 pour cent). Pour les autres technologies, il est évident que parmi le grand public, Facebook est assez fortement utilisé par un tiers des répondants (34 pour cent) qui déclarent avoir un profil Facebook. Myspace (5 pour cent) et les blogues (3 pour cent) sont beaucoup moins présents au sein du public, mais les services de messagerie instantanée (32 pour cent) sont aussi beaucoup utilisés par les Canadiens. Les communications sans fil par le biais de téléphones mobiles (70 pour cent) sont très répandues, mais pas le Blackberry (10 pour cent), même si un répondant sur dix ne constitue pas un si petit taux.

Profil technologique
Autochtones  
  Total
2008
Jeunes Total Urbains Ruraux Immigrants/
Minorités
visibles
n = 2 500 500 500 172 315 500
  % % % % % %
Internet à la maison 81 95 68 76 64 81
Profil sur Facebook 34 73 34 41 31 25
Profil sur Myspace 5 12 8 8 8 5
Blogue 3 7 7 7 8 4
Téléphone cellulaire 70 77 61 67 57 68
Blackberry 10 8 6 8 5 10
Service de messagerie instantanée, p. ex. MSN Messenger ou ICQ 32 77 43 38 45 31
A déjà discuté de politique en ligne
Oui 12 27 11 1 17
Souvent 2 5 2 1 2 3
Parfois 10 22 9 8 11 14
Jamais 88 73 89 90 87 83

Parmi les divers sous‑groupes, les jeunes mènent le bal pour ce qui est de l'adoption de la plupart des technologies, avec une très forte utilisation de Facebook (73 pour cent). Toujours chez les jeunes, Myspace (12 pour cent) arrive en deuxième loin derrière, tout comme les blogues (7 pour cent). Les jeunes sont par contre abonnés en très grand nombre aux services de messagerie instantanée (77 pour cent), de même qu'aux services de téléphonie cellulaire (77 pour cent).

Bien que l'usage déclaré d'Internet à la maison des Autochtones (68 pour cent) soit inférieur à la moyenne nationale, il s'agit tout de même d'une technologie utilisée par la vaste majorité. L'un des problèmes auxquels a été confronté l'analyse de ces résultats pour les Autochtones est que l'utilisation de la technologie varie selon s'il s'agit de résidents urbains ou ruraux. Chez les Canadiens autochtones urbains, 76 pour cent déclarent utiliser Internet à la maison, comparativement à 64 pour cent des répondants ruraux. Cependant, l'utilisation de Facebook (34 pour cent) est comparable à celle des autres Canadiens, et plus élevée chez les Autochtones urbains (41 pour cent). L'utilisation de Myspace (8 pour cent) et des blogues (7 pour cent), bien que faible, se situe au‑dessus de la moyenne par rapport aux Canadiens en général et est équivalente que les répondants autochtones demeurent en ville ou en région. L'utilisation du téléphone cellulaire est aussi plutôt élevée (61pour cent), surtout chez les résidents urbains (67 pour cent), tout comme l'utilisation des services de messagerie instantanée (43 pour cent). Ce service est davantage utilisé par les résidents des régions (45 pour cent) que des villes (38 pour cent).

B. Discussion politique en ligne

Si les technologies électroniques sont utilisées à grande échelle, la politique n'est pas un sujet de discussion quotidien en ligne pour la plupart des Canadiens, même si un sur huit (12 pour cent) indique discuter de politique en ligne au moins à l'occasion. Par contre, les discussions politiques en ligne fréquentes ne concernent que 2 pour cent de la population. Comme bien d'autres aspects des nouvelles technologies, la discussion politique en ligne est un phénomène générationnel, alors que les moins de 35 ans sont beaucoup plus susceptibles de déclarer discuter de politique en ligne que les Canadiens plus âgés (18 pour cent contre 9 pour cent). En même temps, les répondants membres de partis politiques (22 pour cent) font également appel à Internet pour discuter politique en ligne.

Discussion politique en ligne
    Population canadienne
  Total
2008
18‑34 35+ Membre
d'un parti politique
n = 2 500 691 1 820 149
  % % % %
Oui (souvent/parfois) 12 18 9 22
Non 88 82 91 77

L'aspect générationnel des discussions politiques en ligne est très apparent chez les jeunes. Au total, plus du quart des jeunes (27 pour cent) indiquent discuter au moins à l'occasion de politique en ligne, et 5 pour cent affirment le faire souvent. Ce phénomène n'est pas seulement limité aux jeunes qui déclarent avoir voté lors de l'élection générale de 2008. Même parmi ceux qui n'ont pas voté, 19 pour cent déclarent discuter de politique en ligne au moins à l'occasion. L'important à retenir est qu'il existe des occasions d'utiliser les nouveaux médias pour encourager les jeunes à participer au processus électoral.

Parmi les Canadiens autochtones, le taux d'utilisation d'Internet pour discuter de politique (11 pour cent) est cohérent avec les taux pour la population générale, tandis que l'utilisation de ce média par les immigrants et les membres de minorités visibles est légèrement plus élevée (17 pour cent).

C. Utilisation de la technologie et vote

La croissance de l'utilisation d'Internet, des technologies sans fil et d'un vaste éventail de réseaux sociaux a un impact profond sur la vie économique et sociale des Canadiens. Étant donné cette transformation, une question évidente est l'impact que cette réalité pourrait avoir sur le taux de participation au scrutin. Il est évident d'après les réponses aux deux questions posées et examinées plus tôt dans ce rapport qu'il existe un intérêt assez marqué pour l'inscription et le vote en ligne, mais qu'il est loin d'être facile de déterminer si l'utilisation de ces technologies entraînera un taux plus élevé de participation. Une des façons d'explorer cette question est d'examiner la relation entre l'utilisation des technologies et le comportement électoral.

Lorsqu'on explore cette question, il est évident qu'il n'existe aucune relation simple entre l'utilisation de la technologie et le vote. Tout d'abord, au sein de la population générale, les répondants qui ont accès à Internet à la maison sont légèrement plus susceptibles de déclarer avoir voté que ceux qui n'ont pas d'accès Internet (74 pour cent comparativement à 71 pour cent). Bien que cette différence soit statistiquement significative, elle est faible. Malgré tout, des différences significatives sont relevées lorsqu'on examine l'utilisation de Facebook et de Myspace. Dans les deux cas, les répondants qui n'utilisent pas ces médias sont plus enclins à déclarer avoir voté lors de l'élection générale de 2008. Parmi les utilisateurs de Facebook, 67 pour cent indiquent avoir voté, comparativement à 77 pour cent parmi les non‑utilisateurs. La même tendance se profile pour Myspace. Cependant, une analyse plus poussée révèle que cette tendance est fonction de l'âge; les utilisateurs de réseaux sociaux sont plus jeunes, et les plus jeunes sont moins portés à voter. Une autre preuve de l'absence de lien entre l'utilisation de la technologie et le vote se situe au niveau de la discussion politique en ligne. Bien qu'environ 12 pour cent du public ayant accès à Internet à la maison discute de politique en ligne au moins à l'occasion, ce groupe n'est pas plus susceptible de déclarer avoir voté lors de l'élection de 2008 que ceux qui ne discutent pas de politique en ligne.

Comme on peut s'y attendre, parmi les jeunes, l'utilisation de la technologie et des réseaux sociaux est très élevée. Cependant, le lien entre cette utilisation et le vote à l'élection générale de 2008 est restreint. La participation aux réseaux sociaux (Facebook ou Myspace) ne semble avoir aucun lien avec le comportement électoral. Les seuls résultats significatifs sont que, contrairement à la population générale, les jeunes qui indiquent discuter de politique en ligne au moins à l'occasion sont plus susceptibles de déclarer avoir voté à l'élection générale de 2008 (74 pour cent comparativement à 59 pour cent), que ceux qui ne discutent pas de politique.

En contraste à la relation limitée entre l'utilisation de la technologie et le taux de participation des jeunes, une relation plutôt stable se dessine chez les Canadiens autochtones. Les répondants de ce groupe ayant accès à Internet à la maison, comparativement à ceux qui n'ont pas cet accès, sont plus susceptibles de déclarer avoir voté en 2008 (57 pour cent comparativement à 48 pour cent). La même tendance est apparente chez les répondants ayant un profil sur Facebook (58 contre 51 pour cent) et ceux qui possèdent un téléphone cellulaire (60 pour cent contre 44 pour cent), mais pas chez ceux qui utilisent les services de messagerie instantanée (46 pour cent par rapport à 59 pour cent). Finalement, il n'existe aucun lien entre la discussion politique en ligne et le taux de participation au sein de ce groupe.

D. Aperçu sociodémographique de la population étudiée

Ce tableau donne un aperçu des caractéristiques de la population générale et des autres populations échantillonnées pour l'étude auprès des électeurs qui ont voté et ceux qui ne l'ont pas fait lors de la 40e élection générale.

Variables sociodémographiques n pour cent Marge d'erreur
(pour cent)
Sexe Hommes 1 405 42 +/‑ 2,61
Femmes 1 943 58 +/‑ 2,22
Groupe d'âge 18–24 (jeunes électeurs) 555 17 +/‑ 4,16
25–34 424 13 +/‑ 4,76
35–44 548 16 +/‑ 4,19
45–54 638 19 +/‑ 3,88
55–64 577 17 +/‑ 4,08
65 ans et plus 606 18 +/‑ 3,98
Jeunes Aux études 314 9 +/‑5,53
Vivant chez leur(s) parent(s) 323 10 +/‑ 5,45
Langue maternelle Anglais 2 039 61 +/‑ 2,17
Français 763 23 +/‑ 3,55
Autre 541 16 +/‑ 4,21
Pays d'origine Canada 2 852 86 +/‑ 1,84
Autre 485 14 +/‑ 4,45
Immigrants/Minorités visibles A immigré avant 1970 179 5 +/‑ 7,32
A immigré en 1970 ou après 229 9 +/‑ 6,48
Membre d'une minorité visible 92 3 +/‑ 10,22
Niveau de scolarité Études primaires/secondaires/ aucune scolarité 1 306 40 +/‑ 2,71
Études techniques/collège/cégep 836 25 +/‑ 3,39
Études universitaires 1 166 35 +/‑ 2,87
Revenu du ménage Moins de 20 000 $ 351 12 +/‑ 5,23
Entre 20 000 $ et 39 999 $ 627 22 +/‑ 3,91
Entre 40 000 $ et 59 999 $ 553 19 +/‑ 4,17
Entre 60 000 $ et 79 999 $ 421 15 +/‑ 4,78
Entre 80 000 $ et 99 999 $ 312 11 +/‑ 5,55
100 000 $ et plus 598 21 +/‑ 4,01
Milieu rural ou urbain Rural 813 25 +/‑ 3,44
Urbain 2 468 75 +/‑ 1,97
Autochtones Premières nations : sur réserve 253 8 +/‑ 6,16
Premières nations : hors réserve 109 3 +/‑ 9,58
Métis 104 3 +/‑ 9,61
Inuit 49 2 +/‑ 14,00
Besoins particuliers Personnes handicapées 230 7 +/‑ 6,46
Échantillon total 3 348 100 +/‑ 1,69