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Sondage auprès des électeurs suite à la 40e élection générale


VIII. Attitudes à l'endroit des élections et de la politique

Partant de l'hypothèse que l'apathie et le cynisme puissent expliquer en partie la chute constante du taux de participation aux élections fédérales, notre sondage s'est intéressé aux attitudes à l'endroit des élections, de la politique et des élus. Nous avons procédé à l'aide d'une série d'énoncés accord-désaccord sur les élections et la politique, ainsi que de questions portant sur l'engagement politique.

A. Engagement envers les élections

La perception du vote comme un devoir civique est largement répandue, mais loin d'être forte, le quart de l'électorat n'étant pas entièrement d'accord avec cette proposition. De plus, l'appui au fait qu'un faible taux de participation affaiblisse la démocratie canadienne est encore moins fort. Cela semble indiquer que de nombreux Canadiens n'acceptent pas le fait qu'une démocratie affaiblie soit la conséquence d'une faible participation.

Comme en 2006, presque tous les répondants (92 pour cent) sont « entièrement » (75 pour cent) ou « plutôt » d'accord (17 pour cent) que voter est un devoir civique. En outre, la grande majorité des répondants (95 pour cent) est d'accord qu'un « faible taux de participation affaiblit la démocratie canadienne » (entièrement d'accord : 58 pour cent; plutôt d'accord : 27 pour cent). On constate en fait une hausse de 15 points sur ce dernier énoncé, mais celle-ci est probablement due à la reformulation de l'énoncé, qui se lisait précédemment comme suit : « La baisse de la participation… ». On suppose donc que la formule « le faible taux » a plus de poids chez les Canadiens que « la baisse ».

Du point de vue démographique, on constate pour les deux énoncés des variations selon l'âge, le revenu et la scolarité. Cela est particulièrement probant en ce qui a trait à l'âge, puisque 66 pour cent des 18-34 ans sont entièrement d'accord que voter est un devoir civique, contre 83 pour cent des 55 ans et plus. De même, 50 pour cent seulement des 18-34 ans sont entièrement d'accord quant à la conséquence d'une faible participation, contre 66 pour cent des 55 ans et plus. Ces données suggèrent que les Canadiens plus âgés accordent plus d'importance au vote que les jeunes. Côté scolarité, 52 pour cent des répondants n'ayant pas dépassé le niveau secondaire sont entièrement d'accord qu'un faible taux de participation affaiblit la démocratie, contre 58 pour cent de la population. De même, les répondants dont le revenu familial est inférieur à 20 000 $ (48 pour cent) sont moins susceptibles d'être entièrement d'accord. Les autres variations démographiques et géographiques sont faibles.

On trouve le même appui prononcé envers le processus démocratique chez les immigrants et les minorités visibles. Ils sont 78 pour cent à être entièrement d'accord que voter est un devoir civique, et 63 pour cent à être entièrement d'accord qu'un faible taux de participation affaiblit la démocratie. Cependant, le degré d'engagement dans le processus démocratique paraît plus faible chez les jeunes et les Autochtones qu'au sein de la population générale. Dans ces deux groupes, seulement trois répondants sur cinq sont entièrement d'accord que voter est un devoir civique et deux sur cinq (43 pour cent chez les jeunes, 44 pour cent chez les Autochtones) sont entièrement d'accord qu'un faible taux de participation affaiblit la démocratie. Les Autochtones plus vieux et plus jeunes que l'âge moyen affichent des attitudes légèrement différentes. Les Autochtones de plus de 45 ans sont légèrement plus susceptibles d'être totalement d'accord que voter est un devoir civique que les Autochtones de moins de 45 ans (64 pour cent contre 52 pour cent). On remarque le même phénomène pour l'énoncé portant sur le taux de participation. Le groupe des Autochtones affiche un autre écart, cette fois entre urbains et ruraux. Les Autochtones urbains semblent être plus d'accord avec les deux énoncés que les Autochtones ruraux. Les urbains sont entièrement d'accord avec l'énoncé sur le devoir civique dans une proportion de 63 pour cent, contre 56 pour cent chez les ruraux. C'est la même chose pour l'énoncé sur le taux de participation.

Chez les jeunes, les hommes sont moins susceptibles que les femmes d'être entièrement d'accord que voter est un devoir civique (57 pour cent contre 65 pour cent) et qu'un faible taux de participation affaiblit la démocratie (40 pour cent contre 46 pour cent).

Attitudes à l'égard des élections

Attitudes à l'égard des élections



Attitudes à l'égard des élections – Par sous‑groupe
  Tous les Canadiens Jeunes électeurs Électeurs autochtones Immigrants/
Minorités
visibles
  2006 2008 2006 2008 2006 2008 2008
n = 3 013 2 500 678 500 642 500 500
% de répondants Entièrement d'accord… % % % % % % %
C'est un devoir civique pour tout citoyen de voter aux élections. 73 75 59 61 59 59 78
La baisse de la participation électorale affaiblit la démocratie canadienne. (2006)/Un faible taux de participation affaiblit la démocratie canadienne. (2008) 43 58 33 43↑ 36 44↑ 63

B. Attitudes à l'endroit des partis politiques et des politiciens

Selon les réponses à une série d'énoncés portant sur les partis politiques et les politiciens, il semble que les Canadiens aient une opinion partagée du processus politique : la majorité d'entre eux croit que, pendant la campagne électorale, les partis politiques ont parlé de sujets importants aux yeux des électeurs et qu'ils leur offraient un choix. Par contre, on constate toujours un fort sentiment que les partis sont trop influencés par les gens qui ont beaucoup d'argent et que les élus ne sont pas à l'écoute des citoyens. Cela indique qu'au niveau des enjeux électoraux importants et des sujets d'intérêt pour les électeurs, la plupart des répondants croient que le processus politique livre la marchandise. Néanmoins, soulignons que, si une majorité de Canadiens est d'avis qu'ils ont le choix et qu'on parle de « leurs » sujets, le taux « d'entièrement d'accord » est plutôt faible, ce qui veut dire qu'il reste beaucoup à faire pour convaincre pleinement la population. Et sur la question des politiciens qui ne sont pas à l'écoute des citoyens et du rôle de l'argent en politique, on constate encore des inquiétudes profondes. Cela dit, la faible intensité des réponses laisse planer le doute sur la profondeur réelle de ces inquiétudes.

Afin de raffiner notre compréhension des attitudes actuelles envers les partis politiques et la classe politique, et pour savoir en quoi ces attitudes influent sur le comportement électoral, nous avons testé quatre autres énoncés :

  • Les partis politiques ont parlé de sujets qui sont importants à vos yeux.
  • Les partis politiques sont trop influencés par les gens qui ont beaucoup d'argent.
  • En règle générale, les élus ne sont pas à l'écoute des citoyens.
  • Tous les partis politiques fédéraux sont semblables; les électeurs n'ont pas vraiment le choix.

Trois répondants sur quatre (75 pour cent) sont d'accord que les partis offraient un choix aux électeurs et qu'ils ont parlé de sujets qui sont importants à leurs yeux. Cependant, l'accord envers ce deuxième point est particulièrement faible, le choix « entièrement d'accord » ralliant seulement le quart (23 pour cent) des répondants. De même, 61 pour cent des répondants rejettent l'idée que l'électeur n'a pas de choix, mais seulement 30 pour cent la rejettent fortement.

Les répondants au revenu familial plus bas et à la scolarité moins poussée sont, encore une fois, un peu plus susceptibles d'être sceptiques face au choix qui s'offre à eux et au fait que les partis abordent les sujets qui comptent à leurs yeux. Par contre, les résultats varient très peu selon l'âge. Géographiquement, les répondants des provinces de l'Atlantique (45 pour cent) et du Québec (44 pour cent) sont les plus enclins à être d'accord que l'électeur n'a pas vraiment le choix, alors que les Québécois (64 pour cent) sont les moins portés à être d'accord que les partis parlent de sujets importants à leurs yeux. On pourrait conclure que le Québec présente la plus forte concentration d'électeurs insatisfaits des partis et de leurs plateformes électorales.

L'attitude des Autochtones envers les partis politiques et les sujets qu'ils abordent ne semble pas avoir changé depuis 2006 et ne s'écarte pas réellement de l'attitude générale. En tout, 44 pour cent des Autochtones (contre 36 pour cent à l'échelle nationale) sont d'accord, dont 14 pour cent entièrement d'accord, que l'électeur n'a pas vraiment de choix. Pour ce qui est des sujets importants pour l'électeur, 67 pour cent des Autochtones (contre 75 pour cent à l'échelle nationale) sont d'accord, dont 21 pour cent entièrement d'accord, que les partis le font. Les Autochtones de 18 à 34 ans sont les plus susceptibles de ce groupe à croire que les partis offrent un choix à l'électeur, mais ils ont aussi les plus enclins à croire que les sujets importants pour eux n'ont pas été discutés. On constate aussi une différence entre urbains et ruraux, les Autochtones en région rurale (47 pour cent) étant beaucoup plus susceptibles de croire que l'électeur n'a pas vraiment de choix que les électeurs des villes (38 pour cent). Bien que les échantillons soient trop petits, on trouve des indices que les Autochtones plus fortunés et scolarisés sont aussi les plus insatisfaits face au choix et aux sujets abordés.

Attitudes à l'endroit de la politique

Attitudes à l'endroit de la politique



Attitudes à l'endroit de la politique
  Tous les Canadiens Jeunes Autochtones Immigrants/
Minorités
visibles
  2006 2008 2006 2008 2006 2008 2008
n = 3 013 2 500 678 500 642 500 500
% de répondants Entièrement d'accord… % % % % % % %
Tous les partis politiques fédéraux sont semblables; les électeurs n'ont pas vraiment de choix. 12 13 7 9 15 14 16
Les partis politiques ont parlé de sujets qui sont importants à vos yeux. 23 23 21 22 19 21 26

Les opinions exprimées par les jeunes sur ces deux énoncés indiquent que la plupart d'entre eux sont relativement satisfaits du choix de partis politiques et des sujets abordés par les partis. Seulement 29 pour cent des jeunes (sous la moyenne nationale de 36 pour cent) sont d'accord que l'électeur n'a pas vraiment de choix, alors qu'ils sont 76 pour cent (contre 75 pour cent à l'échelle nationale) à être d'accord que les partis ont débattu des sujets qui leur tiennent à cœur.

Les deux autres énoncés révèlent le côté plus cynique de la population. On trouve un taux d'accord plutôt fort avec l'énoncé selon lequel les partis sont trop influencés par les gens qui ont beaucoup d'argent, 73 pour cent des répondants étant d'accord, dont 31 pour cent entièrement d'accord, avec cette opinion. Ce taux a légèrement fléchi depuis 2006; il était alors de 77 pour cent. Cela dit, cet énoncé touche à un thème populaire et plus général voulant que les gens riches aient généralement plus d'influence. Comparativement, le taux d'accord avec l'idée que les élus ne sont pas à l'écoute des citoyens est plus troublant. Près des deux tiers des répondants sont d'accord avec cette opinion, même si seulement 20 pour cent le sont « entièrement ». Cet énoncé touche au rôle joué par les personnes; il suggère que les chefs de partis et les députés ne sont pas à l'écoute des citoyens, ce qui est en partie contredit par le solide appui à l'énoncé selon lequel les partis parlent des sujets importants.

On trouve peu de variations régionales et démographiques significatives au sujet de ces deux énoncés. Du côté régional, les répondants des provinces de l'Atlantique sont d'accord plus que la moyenne avec le manque d'écoute des élus (69 pour cent contre 63 pour cent à l'échelle nationale). Démographiquement, les répondants plus scolarisés ou au revenu familial plus élevé sont moins susceptibles d'être d'accord que les gens qui ont beaucoup d'argent ont plus d'influence et que les élus n'écoutent pas les citoyens. On constate aussi peu d'écarts selon l'âge.

Attitudes à l'endroit de la politique

Attitudes à l'endroit de la politique



Attitudes à l'endroit de la politique
  Tous les Canadiens Jeunes Autochtones Immigrants/
Minorités
visibles
  2006 2008 2006 2008 2006 2008 2008
n = 3 013 2 500 678 500 642 500 500
% de répondants Entièrement d'accord… % % % % % % %
Tous les partis politiques fédéraux sont semblables; les électeurs n'ont pas vraiment de choix. 20 20 14 14 32 24↓ 24
Les partis politiques sont trop influencés par les gens qui ont beaucoup d'argent. 34 31 27 24 45 38↓ 31

Les opinions des sous-populations sur ces deux sujets présentent quelques variations d'intérêt. Chez les jeunes, les 18-24 croient que les élus n'écoutent pas la population dans une proportion inférieure à la moyenne nationale (53 pour cent contre 62 pour cent). En fait, ils sont les moins susceptibles d'être d'accord avec cet énoncé, et seulement 14 pour cent le sont « entièrement ». Les réponses varient de manière importante selon le sexe : 50 pour cent des jeunes hommes sont d'accord avec l'énoncé, contre 57 pour cent des jeunes femmes. À propos de l'influence de l'argent, l'opinion des jeunes se rapproche des résultats nationaux : ils sont 68 pour cent à être d'accord avec l'énoncé. Ces réponses indiquent que les jeunes ne cultivent pas une attitude particulièrement négative envers la politique et les politiciens, voire que leur attitude est plus positive, sous certains angles, que celle du reste de la population. Il en ressort donc que leur attitude sur ces questions n'explique pas leur taux de participation déclarée inférieur.

Le taux de scepticisme sur ces mêmes énoncés chez les Autochtones a baissé depuis 2006; leurs opinions rejoignent maintenant celles de la population générale. Les Autochtones sont d'accord que les politiciens n'écoutent pas les citoyens dans la même proportion (62 pour cent) que la population générale. De même, ils sont à peine un peu plus susceptibles d'être d'accord (75 pour cent contre 72 pour cent à l'échelle nationale) que les partis politiques sont trop influencés par les gens qui ont beaucoup d'argent. Les différences entre Autochtones urbains et ruraux sont très réduites.

Quant aux opinions des immigrants et des minorités visibles sur ces deux questions, celles-ci s'écartent peu des opinions de la population générale.

C. Comportement électoral et attitudes à l'endroit de la politique

La présente section s'intéresse à la relation pouvant exister entre les attitudes envers le vote, la politique et l'engagement politique dont il était question dans la section précédente et la participation électorale.

En somme, les attitudes envers le devoir civique de voter et, dans une moindre mesure, la non-participation comme menace à la démocratie constituent les seuls facteurs d'attitude parmi ceux étudiés dans ce sondage étant manifestement reliés au comportement électoral. Il n'existe pas un lien aussi fort entre ce comportement et le fait que les partis offrent un choix à l'électeur et parlent des sujets importants pour les électeurs.

De même, il ne semble pas que l'attitude envers l'influence de l'argent et le fait que les politiciens n'écoutent pas les citoyens ait une forte influence sur le comportement électoral. Par contre, le degré d'engagement électoral semble fortement lié au comportement électoral, comme l'indique le degré d'intérêt envers la politique et, encore plus fortement, l'attention portée à la campagne. Cela signifie que le degré d'engagement électoral et le sentiment du devoir civique sont plus fortement liés au comportement électoral que les attitudes envers les élus et les partis mesurés dans le sondage. C'est dire que, pour augmenter la participation électorale, il sera important d'encourager les Canadiens à porter attention aux élections et aux enjeux électoraux.

1. Enjeux civiques

Les différences mesurées entre les répondants ayant voté et ceux ne l'ayant pas fait sur les deux énoncés civiques testés (« devoir civique de voter » et « faible participation affaiblit la démocratie ») démontrent un lien fort entre les réponses et le fait de voter ou non. À l'échelle nationale, on constate un écart d'accord important aux deux énoncés. L'énoncé « devoir civique » affiche un écart de 33 points de pourcentage; l'écart est de 22 points pour l'énoncé « faible participation ». Un écart similaire apparaît dans tous les suréchantillons, ce qui suggère que les mêmes processus y sont à l'œuvre. Cela semble indiquer, comme en 2006, un lien fort entre les attitudes envers le devoir civique et le comportement électoral. Cependant, cela ne signifie pas qu'adopter ces attitudes augmente la participation, puisqu'il se peut que le fait de voter ou non contribue à forger ces attitudes. Il est également possible que d'autres facteurs non mesurés expliquent ce lien entre attitude envers le devoir civique et comportement électoral. Néanmoins, nos résultats indiquent qu'il serait important d'explorer cette relation plus à fond.

Attitudes à l'égard des élections et de la politique
  Total
2006
Total
2008
Jeunes Autochtones Immigrants/
Minorités
visibles
  A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart
n = 2 078 379   1 833 667   315 185   269 231   356 144  
  % % % % % % % % % % % % % % %
C'est un devoir civique pour tout citoyen de voter aux élections.
Net Entièrement/
plutôt d'accord
96 71 (25) 97 78 (19) 97 77 (20) 91 72 (19) 96 82 (14)
Entièrement d'accord 81 46 (35) 84 51 (33) 76 36 (40) 74 41 (33) 84 64 (20)
Un faible taux de participation affaiblit la démocratie canadienne.
Net Entièrement/
plutôt d'accord
88 73 (15) 89 76 (13) 87 71 (16) 83 70 (13) 89 79 (10)
Entièrement d'accord 62 40 (22) 64 42 (22) 52 28 (24) 53 34 (19) 68 50 (18)

2. Problèmes d'attitude politique

Les deux énoncés qui touchaient aux sujets abordés par les partis pendant la campagne s'intéressaient à la perception selon laquelle les plateformes des partis n'offrent pas un choix réel à l'électeur et que les partis ont parlé des sujets importants aux yeux des électeurs. Comme nous l'avons mentionné précédemment, la plupart des Canadiens croient qu'on leur offrait un choix et que leurs enjeux avaient été abordés. Cependant, les réponses des gens ayant voté et ceux ne l'ayant pas fait présentent des différences importantes.

Chez l'ensemble de la population, la différence (4 points de pourcentage chez les « entièrement d'accord ») entre les personnes qui ont voté et celles qui ne l'ont pas fait au chapitre des sujets abordés est faible, comparativement au fossé présent dans les attitudes de type civiques. La présence d'une variation suggère la présence d'un lien entre ces attitudes et le comportement électoral, mais ce lien n'est pas très fort si on le compare à l'énoncé sur le devoir civique. L'énoncé concernant le choix offert par les partis affiche un écart plus grand entre les gens qui ont voté et ceux qui ne l'ont pas fait (12 points chez les « entièrement d'accord »). On trouve une tendance semblable chez les sous-populations sondées.

Attitudes à l'égard des élections et de la politique
  Total
2006
Total
2008
Jeunes Autochtones Immigrants/
Minorités
visibles
  A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart
n = 2 078 379   1 833 667   315 185   269 231   356 144  
  % % % % % % % % % % % % % % %
Tous les partis politiques fédéraux sont semblables; les électeurs n'ont pas vraiment de choix.
Net Entièrement/
plutôt d'accord
35 44 (9) 31 51 (20) 23 38 (15) 40 49 (9) 31 47 (16)
Entièrement d'accord 12 21 (9) 10 22 (12) 4 17 (13) 12 17 (5) 13 24 (11)
Les partis politiques ont parlé de sujets qui sont importants à vos yeux.
Net Entièrement/
plutôt d'accord
77 67 (10) 79 65 (14) 81 69 (12) 75 57 (18) 78 67 (11)
Entièrement d'accord 24 20 (4) 24 20 (4) 24 18 (6) 25 16 (9) 26 24 (2)

Les énoncés portant sur le manque d'écoute des politiciens et l'influence de l'argent sur les partis politiques affichent des variations d'accord moins importantes sous le prisme du comportement électoral. Les personnes qui déclarent avoir voté et celles qui déclarent ne pas l'avoir fait expriment des opinions similaires sur ces deux questions. La seule sous-population affichant un écart est constituée des jeunes, mais là encore les différences sont petites; peut-être expliquent-elles la variation dans le comportement électoral des jeunes, mais à peine.

Attitudes à l'égard des élections et de la politique
  Total
2006
Total
2008
Jeunes Autochtones Immigrants/
Minorités
visibles
  A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart
n = 2 078 379   1 833 667   315 185   269 231   356 144  
  % % % % % % % % % % % % % % %
En règle générale, les élus ne sont pas à l'écoute des citoyens.
Net Entièrement/
plutôt d'accord
62 63 (1) 60 68 (8) 49 61 (12) 64 60 (4) 60 66 (6)
Entièrement d'accord 19 24 (5) 17 28 (11) 11 20 (9) 23 26 (3) 21 31 (10)
Les partis politiques sont trop influencés par les gens qui ont beaucoup d'argent.
Net Entièrement/
plutôt d'accord
73 74 (1) 72 73 (1) 67 70 (3) 76 73 (3) 67 66 (1)
Entièrement d'accord 30 38 (8) 28 39 (11) 19 33 (14) 36 41 (5) 30 35 (5)

L'analyse des divers énoncés portant sur le devoir civique et les attitudes politiques permet de tirer une conclusion : les attitudes civiques sont fortement liées au comportement électoral, même s'il est impossible de présumer ou de démontrer un lien causal. Par contre, les attitudes politiques ne sont pas aussi fortement liées au comportement électoral, ce qui suggère que, selon les quelques mesures utilisées dans notre sondage, les attitudes touchant le désintérêt et l'aliénation politiques ne seraient pas fortement liées au comportement électoral.

D. Degré d'intérêt envers la politique et de suivre la campagne

Le degré d'engagement envers l'élection est probablement l'un des facteurs clés associés au comportement électoral. Dans le cas de la 40e élection générale, en utilisant le degré d'intérêt envers la politique comme indicateur de l'engagement, on constate une baisse du degré d'intérêt déclaré envers la politique et de l'intensité avec laquelle les Canadiens ont suivi la campagne, comparativement à 2006.

1. Intérêt envers la politique

La proportion de répondants se disant très ou moyennement intéressés par la politique est passée de 82 pour cent en 2006 à 76 pour cent en 2008. Par contre, la proportion de Canadiens se disant « très » intéressés par la politique demeure stable à 25 pour cent. Seul le degré général d'intérêt a chuté, ce qui signifie que les gens très intéressés demeurent très intéressés et engagés, mais qu'une partie des gens ayant exprimé un intérêt modéré en 2006 se sont désintéressés depuis.

L'intérêt des Autochtones et des jeunes est inférieur à celui de la population générale, en 2006 et en 2008. Les Autochtones sont seulement 17 pour cent et les jeunes 20 pour cent à se dire très intéressés à la politique, bien que les taux d'intérêt globaux soient plutôt élevés chez ces groupes (respectivement 62 pour cent et 73 pour cent).

Chez les immigrants et les minorités visibles, le degré d'intérêt envers la politique diffère peu des taux mesurés dans la population générale.

Intérêt à l'endroit de la politique

On constate un intérêt plus élevé chez les hommes (81 pour cent contre 71 pour cent, avec respectivement 32 pour cent et 19 pour cent de « très intéressé ») et chez les répondants plus scolarisés (34 pour cent de « très intéressé » chez les diplômés universitaires), ainsi que, dans une moindre mesure, chez les plus fortunés (les répondants au revenu familial inférieur à 20 000 $ expriment un taux d'intérêt élevé plus faible, soit 18 pour cent). L'intérêt augmente aussi en fonction de l'âge (23 pour cent de « très intéressé » chez les 18-34 ans, contre 32 pour cent chez les 55 ans et plus). Sous l'angle régional, la Colombie-Britannique (82 pour cent) et l'Ontario (79 pour cent) affichent l'intérêt le plus prononcé.

Les électeurs autochtones de 18 à 44 ans s'intéressent moins à la politique que leurs aînés de 45 ans et plus. Il existe aussi une différence entre Autochtones urbains et ruraux, les premiers étant légèrement plus intéressés à la politique (67 pour cent contre 59 pour cent). Malgré cela, on remarque un petit groupe d'Autochtones ruraux très intéressés (19 pour cent contre 14 pour cent chez les urbains).

Intérêt à l'endroit de la politique – Suréchantillon d'électeurs autochtones par tranches d'âge
  Tous les
Autochtones
Âgés de
18 à 34 ans
Âgés de
35 à 44 ans
Âgés de
45 à 54 ans
Âgés de
55 ans et plus
n = 500 143 117 98 142
  % % % % %
Très/moyennement intéressé(e) 62 58 55 63 72
Très intéressé(e) 17 15 15 19 20
Moyennement intéressé(e) 45 43 40 44 52

2. Attention portée à la campagne électorale

La manière dont les électeurs ont suivi la campagne de la 40e élection générale constitue un autre bon indicateur d'engagement électoral. La proportion de répondants disant avoir suivi la campagne de près en 2008 (69 pour cent, dont 21 pour cent « de très près » et 48 pour cent « d'assez près ») est plus faible qu'en 2006 (77 pour cent, dont 27 pour cent « de très près » et 50 pour cent « d'assez près »). Ces résultats concordent avec l'hypothèse selon laquelle l'affaiblissement de l'engagement politique est l'un des facteurs expliquant le déclin de la participation aux élections fédérales.

En poussant l'analyse, on constate d'importantes différences démographiques et géographiques. Les hommes (75 pour cent) sont plus susceptibles d'affirmer suivre la campagne électorale que les femmes (63 pour cent). Cela est également vrai des répondants plus scolarisés (79 pour cent des diplômés d'une université) ou dont le revenu familial est supérieur à 80 000 $. Les répondants de 45 ans et plus (75 pour cent) s'intéressent aussi à la campagne, au moins « d'assez près ».

Chez les jeunes et les Autochtones, on note une proportion de répondants affirmant suivre la campagne inférieure à la population générale. Soulignons aussi que ces deux groupes ont été moins nombreux à suivre la campagne « de très près » en 2008 qu'en 2006. Encore une fois, cette tendance semble attester un déclin de l'intérêt envers les campagnes électorales chez ces groupes. Parmi les jeunes, les hommes (66 pour cent) sont beaucoup plus susceptibles de dire suivre la campagne que les femmes (51 pour cent). On trouve un écart semblable entre les sexes chez les Autochtones (64 pour cent contre 49 pour cent). Cependant, toujours chez les Autochtones, on trouve moins de variations en fonction de l'âge. La proportion de répondants de moins de 45 ans suivant la campagne « d'assez près » est de 50 pour cent, contre 61 pour cent chez les 45 ans et plus.

Chez les immigrants et les minorités visibles, la proportion de répondants affirmant suivre la campagne « de très près » est légèrement plus importante que celle mesurée dans la population générale, bien que ceux suivant la campagne « d'assez près » soient moins nombreux. Comme nous l'avons vu précédemment, dans l'ensemble, les communautés immigrantes et les minorités visibles cultivent des attitudes et un intérêt envers les élections qui se rapprochent plus de la population générale que ceux cultivés par les jeunes et les Autochtones.

Degré d'intérêt envers la campagne électorale

Degré d'intérêt envers la campagne électorale

E. Comportement électoral et degré d'intérêt

L'intérêt envers la politique et l'intensité avec laquelle les répondants ont suivi la 40e élection générale sont fortement reliés au comportement électoral. En fait, l'intensité du suivi de la campagne constitue le plus fort facteur de prédiction du comportement électoral. Du côté du degré d'intérêt envers la politique, on constate un écart de 28 points de pourcentage entre répondants ayant voté et répondants ne l'ayant pas fait, écart qui se reproduit dans la plupart des sous-populations. Il existe un lien patent entre l'intérêt et l'acte de voter, bien que plusieurs répondants ayant exprimé de l'intérêt n'aient tout de même pas voté.

De même, et de manière plus marquée, les répondants qui affirment avoir suivi la campagne fédérale de 2008 sont encore plus susceptibles d'affirmer avoir voté. Ici, l'écart est de 38 points de pourcentage, et chaque sous‑groupe affiche un écart semblable. Il en découle, sans surprise d'ailleurs, que le degré d'intérêt envers la campagne 2008 est très fortement relié au vote. Il faut néanmoins remarquer qu'un nombre important de répondants affirmant avoir suivi la campagne n'ont pas voté. Il y a manifestement d'autres facteurs qui influencent le comportement électoral, dont les opinions sur les partis politiques et leurs candidats, ainsi que les facteurs mentionnés par les répondants à la question ouverte leur demandant pourquoi ils n'ont pas voté, soit la réalité quotidienne venant contrecarrer les meilleures intentions.

Intérêt à l'endroit de la politique et des élections
  Total
2006
Total
2008
Jeunes Autochtones Immigrants/
Minorités
visibles
  A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart A voté N'a pas voté Écart
n = 2 078 379   1 833 667   315 185   269 231   356 144  
  % % % % % % % % % % % % % % %
En règle générale, diriez-vous que vous êtes très intéressé(e) par la politique, moyennement intéressé(e), peu intéressé(e) ou pas du tout intéressé(e)?
Net Très/moyennement intéressé(e) 82 51 (31) 84 56 (28) 80 58 (22) 76 47 (29) 80 67 (13)
Très intéressé(e) 27 15 (12) 28 17 (11) 23 14 (9) 21 12 (9) 32 21 (11)
Diriez-vous que vous avez suivi la campagne électorale du 14 octobre de très près, d'assez près, de loin, de très loin?
Net De très/assez près 74 42 (32) 79 41 (38) 72 35 (37) 74 33 (43) 79 47 (32)
De très près 23 9 (14) 25 8 (17) 18 4 (14) 19 5 (14) 32 11 (21)