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Enquête nationale auprès des jeunes

SECTION 3 : PARTICIPATION À L'ÉLECTION GÉNÉRALE DE MAI 2011

Cette section porte sur les taux de participation à l'élection générale de mai 2011 et sur les facteurs qui ont nui à la participation ou influencé celle-ci. Tous les résultats de cette section sont tirés des données obtenues de l'échantillon national aléatoire (groupe A). L'analyse débute par un survol des tendances en matière de participation électorale, selon certaines variables sociodémographiques (comme la région, le sexe et l'âge). On fait ensuite une analyse bidimensionnelle des obstacles et des influenceurs chez les jeunes ayant voté et ceux n'ayant pas voté. Pour terminer, une analyse de régression multivariée examine l'influence des facteurs sous-jacents sur la participation électorale.

3.1 Participation à l'élection générale de mai 2011

Un peu moins des trois quarts (74 %) des jeunes interrogés ont rapporté avoir participé à l'élection générale de 2011 (graphique 3-1). La prudence est de mise dans l'interprétation de ces résultats étant donné que la participation électorale rapportée par les répondants eux-mêmes lors d'une enquête est généralement beaucoup plus élevée que le taux de participation officielnote 6; il est presque certain que cette situation s'est aussi produite dans le cadre de l'Enquête nationale auprès des jeunes. Toutefois, les études démontrent que la surdéclaration est généralement présente jusqu'à un certain point dans tous les échantillons (quel que soit le sous-groupe) et que les enquêtes demeurent utiles pour cerner les facteurs liés à la participation électorale et à l'abstention. L'étude comportait aussi un sous-échantillon considérable de jeunes disant ne pas avoir voté, autant dans l'échantillon national aléatoire (n=366) que dans celui des sous-groupes (n=731).

La proportion de jeunes disant avoir voté lors de la dernière élection était sensiblement la même d'une région à l'autre. De plus, on n'a observé aucune différence significative entre les hommes et les femmes. Toutefois, le nombre de jeunes disant avoir voté est proportionnel à l'âgenote 7, exception faite des 18-19 ans, où la participation était plus élevée que chez les 20 à 24 ans.

Il est possible que le taux de participation élevé chez les plus jeunes soit dû à l'environnement de l'école secondaire qui encourage la participation électorale dans le cadre de son programme d'enseignement. Les données indiquant une participation électorale plus élevée chez les étudiants de 18-19 ans (84 %) que chez les jeunes n'étant pas aux études (65 %) viennent corroborer cette explication dans une certaine mesure. D'autres études seraient nécessaires pour confirmer cette hypothèse et explorer en détail les facteurs qui contribuent à cette situation.

D'autres renseignements sur la participation électorale des jeunes seront publiés au début de l'année 2012, quand Élections Canada rendra publiques ses estimations sur la participation électorale en fonction de l'âge, produites à partir de données administratives.

Graphique 3-1 : Taux de participation à l'élection générale de mai 2011

Taux de participation à l'élection générale de mai 2011
Source des données : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Description en texte du graphique 3-1

3.2 Participation électorale au sein des sous-groupes

Les résultats de l'Enquête nationale auprès des jeunes sont compatibles avec les différences constatées dans le cadre d'une autre étude en ce qui concerne le taux de participation électorale chez les jeunes de divers sous-groupesnote 8. La présente étude a révélé un taux de participation électorale inférieur chez les jeunes des Premières Nations et les Inuits, ainsi que chez ceux appartenant à des groupes ethnoculturels (tableau 3-1). Toutefois, le nombre de répondants en question est faiblenote 9. La section 4 discute plus en détail de la participation électorale de ces groupes.

Tableau 3-1 : Participation à l'élection générale de 2011 rapportée par les jeunes des sous-groupes
Total - Groupe A Votants
N  % N  %
Jeunes des régions rurales 319 23 % 247 77 %
Jeunes Autochtones 57 4 % 30 53 %
Premières Nations 31 54 % 12 39 %
Métis 19 34 % 15 79 %
Inuits 2 3 % 1 50 %
Autre 5 9 % 3 60 %
Jeunes des groupes ethnoculturels 244 18 % 157 64 %
Jeunes handicapés 55 4 % 40 73 %
National (échantillon aléatoire : taux de participation pondérés) 1 389 100 % 1 023 74 %

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Un chi carré de 11,18 (ρ = 0,000) pour les différences entre les jeunes Autochtones et l'échantillon national et un chi carré de 9,17 (ρ = 0,002) pour les différences entre les jeunes des groupes ethnoculturels et l'échantillon national.

3.3 Participation électorale selon les caractéristiques sociodémographiques

On n'a constaté aucune différence entre la participation électorale des jeunes ayant pour langue maternelle l'anglais, le français ou une autre langue. Un niveau de scolarité supérieur, une participation active au marché du travail et un niveau de revenu personnel supérieur étaient tous des prédicteurs d'une plus grande participation à l'élection générale de mai 2011 (tableau 3-2), résultats compatibles avec ceux d'autres études réalisées sur la participation électorale des jeunes au Canadanote 10.

Tableau 3-2 : Participation à l'élection générale de 2011 rapportée par les jeunes
Total Votants
N  % N  %
Scolarité – Chi carré pour la tendance (ρ < 0.000)
Niveau inférieur à la 12e année 98 7 % 41 42 %
Études secondaires 381 27 % 262 69 %
Études collégiales ou professionnelles non complétées 105 8 % 73 70 %
Études collégiales ou professionnelles complétées 264 19 % 184 70 %
Études universitaires non complétées 148 11 % 124 84 %
Études universitaires complétées 393 28 % 339 86 %
Emploi – Chi carré pour la tendance (ρ < 0.000)
Employé(e) ou travailleur(se) autonome 634 46 % 477 75 %
Employé(e) ou travailleur(se) autonome et aux études ou en formation 270 19 % 211 78 %
Aux études ou en formation 306 22 % 242 79 %
Parent au foyer à plein temps 74 5 % 44 59 %
Sans emploi 75 5 % 29 39 %
Autre (p. ex. en congé de maternité ou ne travaillant pas pour des raisons de santé) 29 2 % 19 66 %
Revenu personnel – Chi carré pour la tendance (ρ < 0.001)
Moins de 20 000 $ 139 44 % 84 60 %
20 000 $ à moins de 40 000 $ 75 24 % 52 69 %
40 000 $ à moins de 60 000 $ 45 14 % 35 78 %
60 000 $ à moins de 80 000 $ 26 8 % 16 62 %
80 000 $ et plus 17 5 % 17 100 %
Revenu total du ménage
Moins de 20 000 $ 135 13 % 94 70 %
20 000 $ à moins de 40 000 $ 124 12 % 89 72 %
40 000 $ à moins de 60 000 $ 157 15 % 113 72 %
60 000 $ à moins de 80 000 $ 136 13 % 104 76 %
80 000 $ à moins de 100 000 $ 128 12 % 103 80 %
100 000 $ et plus 231 22 % 193 84 %
Total 1 389 100 % 1 023 74 %

Source des données : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Note : On a demandé le montant du revenu du ménage aux jeunes mariés ou habitant avec leurs parents; aux autres jeunes, on a demandé le montant du revenu personnel.

Tel qu'illustré dans le graphique 3-2, la participation électorale est proportionnelle au niveau de scolarité. Ainsi, le taux de participation est significativement plus élevé chez les répondants ayant un diplôme universitaire (86 %) que chez ceux n'ayant pas terminé leur 12e année (42 %). Le niveau de revenu et la participation au marché du travail influencent aussi la participation électorale : les jeunes avec emploi ou aux études étaient plus nombreux à rapporter avoir voté que ceux sans emploi ou ayant d'autres occupations. Les jeunes ayant un revenu supérieur étaient aussi plus nombreux à avoir participé au scrutin que ceux ayant un revenu inférieur.

Graphique 3-2 : Lien entre la participation à l'élection générale de 2011 et la scolarité


Source des données : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Description en texte du graphique 3-2

La situation familiale et l'état civil sont aussi des prédicteurs de la participation électorale. La présence d'enfants au sein du ménage est étroitement liée à un taux de participation électorale plus faible (tableau 3-3), surtout chez les chefs de familles monoparentales.

Tableau 3-3 : Taux de participation électorale chez les familles avec et sans enfant
Personnes seules En couple
Total dans l'échantillon Votants Total dans l'échantillon Votants
N  % N  % N  % N  %
Avec enfant 84 6 % 51 61 % 307 22 % 226 74 %
Sans enfant 818 59 % 598 73 % 176 13 % 144 82 %

Chi carré, avec enfants p<0,001. Chi carré, chefs de familles monoparentales p=0,000. Chi carré, couples avec enfants p<0,001.
Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

3.4 Explication de la participation et de la non-participation au scrutin

La présente enquête visait à confirmer et à faire la lumière sur les raisons pour lesquelles les jeunes Canadiens choisissent de voter ou non. On a exploré ces raisons au moyen de deux questions ouvertes. Les réponses obtenues ont été regroupées selon qu'elles témoignaient d'une attitude en corrélation avec la participation au scrutin ou d'obstacles motivationnels et d'obstacles d'accès liés à l'abstention. Les obstacles motivationnels concernent les personnes habilitées à voter, mais ne voulant pas le faire, tandis que les obstacles d'accès concernent les personnes qui souhaitent voter, mais ne peuvent pas le faire.

Les raisons données par les répondants qui ont dit avoir voté lors de l'élection générale de mai 2011 étaient liées à la motivation et témoignaient de leur attitude générale à l'égard de la politique et de la démocratie (70 %) et de leur intérêt pour la politique (26 %) (tableau 3-4). Interrogés directement sur ce point, 97 % des jeunes disant avoir voté considéraient au moins dans une certaine mesure qu'il est du devoir de tout citoyen de voter. Par contre, seulement 75 % des jeunes qui n'avaient pas voté étaient d'accord avec l'affirmation présentéenote 11.

Tableau 3-4 : Raisons pour lesquelles les jeunes ont voté
Raisons pour lesquelles les jeunes ont voté Total
N  %
Attitudes générales à l'égard de la politique et de la démocratie 707 70 %
C'est un devoir civique pour un citoyen de voter lors d'élections 268 26 %
Je crois que voter est important 184 18 %
Cela m'a permis d'exprimer mon opinion 165 16 %
C'est mon droit 45 4 %
L'habitude (je vote toujours) 31 3 %
Il est important de voter 8 1 %
Mon vote compte 5 1 %
Influenceurs politiques 34 3 %
Un ami, un membre de ma famille ou quelqu'un d'autre m'a encouragé(e) à aller voter 34 3 %
Intérêt pour la politique 266 26 %
Appuyer un parti politique ou m'opposer à un parti politique 160 16 %
Je veux voter/Je veux du changement 56 5 %
Appuyer un candidat ou m'opposer à un candidat 44 4 %
Je m'intéresse aux enjeux 7 1 %
Autre 7 1 %

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

À titre de comparaison, 51 % des jeunes disant ne pas avoir voté ont évoqué des raisons se rapportant à leur situation personnelle (tableau 3-5)note 12. Les autres raisons entendues concernaient la motivation des répondants et révélaient une attitude généralement négative à l'égard de la politique et de la démocratie (9 %), une indifférence à l'égard de la politique (12 %) et des connaissances politiques insuffisantes (11 %). Certaines raisons liées à la situation personnelle, comme le fait d'être trop occupé ou de devoir s'occuper des enfants, étaient considérées comme des obstacles d'accès, mais la motivation des répondants à participer au scrutin avait probablement joué un rôle dans leur perception de ces facteurs en tant qu'obstacles.

L'Enquête sur la population active de Statistique Canada, réalisée en mai 2011, a exploré la participation électorale chez les jeunes au moyen d'un échantillon plus grand que celui utilisé dans le cadre de l'Enquête nationale auprès des jeunes. Dans l'Enquête sur la population active, les jeunes de 18 à 24 ans ont dit ne pas avoir voté faute d'intérêt (30 %), parce qu'ils étaient trop occupés (23 %) ou parce qu'ils étaient en déplacement hors de la ville ou à l'étranger (11 %)note 13.

3-5 : Raisons pour lesquelles les jeunes n'ont pas voté
Raisons pour lesquelles les jeunes n'ont pas voté Total
N  %
Facteurs motivationnels 119 33 %
Attitudes 34 9 %
Mon vote n'aurait eu aucune incidence (absence de portée du vote) 14 4 %
Je n'aimais aucun parti/candidat (absence de choix intéressant) 10 3 %
Je ne faisais pas confiance au gouvernement/aux politiciens 7 2 %
Le parti/candidat de mon choix n'avait aucune chance de l'emporter 2 1 %
Intérêt pour la politique 44 12 %
Je ne m'y intéresse pas 44 12 %
Connaissances politiques 41 11 %
Je ne connaissais pas suffisamment les partis/candidats/enjeux 41 11 %
Accès au scrutin 232 64 %
Connaissance du processus 16 4 %
Je n'étais pas certain(e) des modalités ou de l'endroit du scrutin 16 4 %
Situation personnelle 182 50 %
J'étais à l'école/au travail toute la journée (ou trop occupé(e)) 110 30 %
J'étais en voyage/hors de ma circonscription 51 14 %
Il m'était impossible de me rendre au bureau de scrutin (l'endroit n'était pas commode/problèmes de transport) 13 4 %
J'ai oublié 7 2 %
J'étais malade 2 <1 %
Obstacles administratifs 34 9 %
Je n'avais pas de pièce d'identité ou de preuve d'adresse 17 5 %
Je n'étais pas inscrit(e) ou j'ignorais comment m'inscrire 10 3 %
Il ne m'était pas facile de voter 7 2 %
Autre 13 4 %

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

3.5 Participation électorale et obstacles motivationnels

Plusieurs raisons évoquées par les jeunes qui n'avaient pas voté à la dernière élection générale révélaient un manque de motivation. Les obstacles au vote témoignant d'un manque de motivation ont été sondés en explorant ce qui suit :

  • Les attitudes : Des attitudes négatives à l'égard de la politique et de la démocratie (comme le cynisme). Les personnes confrontées à ce genre d'obstacle sont possiblement informées, mais ne veulent pas voter.
  • L'intérêt : Une indifférence ou une apathie à l'égard de la politique.
  • Les influenceurs politiques : L'absence d'influenceurs dans l'entourage des jeunes pouvant encourager ceux-ci à voter.
  • Les connaissances politiques : Le manque de connaissances sur la politique, les enjeux, les partis et/ou les candidats. Les personnes confrontées à ce genre d'obstacle sont possiblement intéressées à voter, mais estiment ne pas avoir les connaissances politiques nécessaires pour le faire de façon responsable.

3.5.1 Attitudes générales à l'égard de la politique, de la démocratie et de la vie civique

On a observé un taux de satisfaction relativement élevé chez les jeunes interrogés sur la vie démocratique au Canada, 53 % des jeunes se disant plutôt satisfaits et 17 %, très satisfaits. Si les jeunes se disant très insatisfaits étaient un peu moins nombreux à avoir participé au scrutin (72 %) que les jeunes se disant très satisfaits (77 %), cette différence n'était toutefois pas statistiquement significative. Par contre, on a observé une différence importante entre les votants et les non-votants : les jeunes qui avaient voté étaient plus nombreux que les non-votants à se dire d'avis que le gouvernement joue un rôle important dans leur vie (81 % versus 62 % respectivement).

Les jeunes qui avaient participé au scrutin étaient plus nombreux que les non-votants à s'identifier à un parti politique et à penser que leur vote pourrait contribuer à changer les choses. Presque tous les votants (95 %) étaient d'avis qu'au moins un parti politique parlait des enjeux importants pour eux, comparativement à un nombre inférieur (85 %), mais tout de même élevé, de non-votantsnote 14. Lorsqu'on a demandé aux jeunes s'ils pensaient que leur vote pouvait contribuer à changer les choses, 88 % des votants ont répondu par l'affirmative, comparativement à 72 % des non-votants. La plupart des jeunes, votants et non-votants, étaient en désaccord avec l'affirmation selon laquelle tous les partis politiques fédéraux sont identiques (85 % des votants et 76 % des non-votants).

>3.5.2 Intérêt à l'égard de la politique et des partis politiques

On a observé une corrélation directe entre l'intérêt pour la politique et la participation au scrutin : 88 % des jeunes disant avoir été très intéressés par la dernière élection générale ont voté, comparativement à seulement 28 % de ceux disant n'avoir été aucunement intéressés par cette élection (tableau 3-6)note 15. Cette conclusion est compatible avec les résultats d'une étude antérieure s'appuyant sur des données d'Élections Canadanote 16.

Tableau 3-6 : Lien entre la participation au scrutin et l'intérêt pour la politique canadienne
Total dans l'échantillon Votants
N  % N  %
Pas intéressé(e) du tout 65 5 % 18 28 %
Pas très intéressé(e) 287 21 % 171 60 %
Plutôt intéressé(e) 673 48 % 516 77 %
Très intéressé(e)? 326 26 % 319 88 %
Total 1 389 100 % 1 023 74 %

Chi carré (ρ = 0,000).
Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

On a aussi exploré l'intérêt à l'égard de la politique en interrogeant les jeunes sur leur participation à diverses activités politiques au cours des 12 mois précédant l'enquête (tableau 3-7). Le plus souvent, les jeunes ont dit avoir signé une pétition (31 %) et 21 % ont rapporté avoir communiqué avec un politicien pour lui donner leur point de vue sur une question.

Tableau 3-7 : Lien entre la participation au scrutin et la participation à des activités politiques
Activité A participé à l'activité N'a pas participé à l'activité
Total  % Votants Total Votants
N  % N  %
Signé une pétition? 436 31 % 348 80 % 946 668 71 %
Donné votre avis sur des enjeux dans un journal, un blogue ou un groupe de discussion en ligne? 285 21 % 216 76 % 1 100 805 73 %
Assisté à une assemblée publique sur un enjeu local? 186 13 % 152 82 % 1 202 871 72 %
Donné votre point de vue à un politicien sur une question en communiquant directement avec lui? 147 11 % 124 84 % 1 241 899 72 %
Pris part à une manifestation ou à une marche de protestation? 104 7 % 86 83 % 1 285 937 73 %

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Parmi les 22 % des jeunes ayant participé à au moins deux activités, 82 % ont rapporté avoir voté, comparativement à 74 % de ceux ayant participé à une seule activité et à 70 % de ceux n'ayant participé à aucune activité (graphique 3-3).

On a aussi observé que la participation civique est étroitement liée à la participation au scrutin. Un nombre significativement plus élevé de jeunes disant avoir fait du bénévolat au sein d'une organisation au cours des 12 mois précédant l'enquête ont rapporté avoir voté lors de la dernière élection (79 %), comparativement à ceux n'ayant pas fait de bénévolat (69 %)note 17. Naturellement, ceci est particulièrement vrai chez les jeunes ayant fait du bénévolat pour un parti politique : 98 % d'entre eux ont rapporté avoir voté.

Graphique 3-3 : Lien entre la participation aux activités politiques et la participation au scrutin


Source des données : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Description en texte du graphique 3-3

3.5.3 Connaissances politiques

On a posé trois questions aux jeunes pour vérifier leurs connaissances politiques (tableau 3-8). Environ le tiers des jeunes (39 %) ont répondu correctement aux trois questions, 28 % ont répondu correctement à deux questions et 22 %, à une seule question; 11 % des jeunes n'ont répondu correctement à aucune question.

Tableau 3-8 : Connaissances politiques
Question Réponses correctes Réponses incorrectes
Total Votants Total Votants
N  % N  %
Quel parti a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections fédérales du 2 mai dernier? 1 125 937 83 % 90 49 54 %
De quel ordre de gouvernement relève d'abord l'éducation (fédéral, provincial ou municipal)? 838 692 83 % 550 331 60 %
Quel est le nom du premier ministre de votre province (ou territoire)? 736 620 84 % 653 404 62 %

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

On a observé une corrélation positive claire entre les connaissances politiques et la participation électorale (graphique 3-4). Par exemple, seulement 24 % des jeunes n'ayant pu répondre correctement à l'une ou l'autre des questions posées pour vérifier leurs connaissances politiques ont rapporté avoir voté lors de l'élection générale de mai 2011, comparativement à 90 % des jeunes ayant répondu correctement aux trois questions.

Graphique 3-4 : Lien entre les connaissances politiques et la participation au scrutin


Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Description en texte du graphique 3-4

La connaissance des candidats est aussi liée à la participation au scrutin : 21 % des jeunes ayant voté ont dit que le fait de ne pas connaître suffisamment les candidats avait rendu la tâche difficile ou très difficile, comparativement à 46 % des jeunes n'ayant pas voté.

Environ les deux tiers des jeunes interrogés ont dit avoir suivi des cours au secondaire sur les systèmes de gouvernement ou sur la politique. Un plus grand nombre (78 %) de ceux ayant suivi des cours ont rapporté avoir voté lors de la dernière élection générale, comparativement à ceux n'ayant pas suivi de tels cours (64 %). Fait intéressant, environ la moitié (51 %) des jeunes interrogés ont dit avoir pris part à une simulation d'élections. Parmi les jeunes qui avaient participé à une simulation d'élections, comme celles organisées par le programme Vote étudiantnote 18, la proportion de ceux disant avoir voté (75 %) est la même que chez ceux qui n'avaient pas pris part à une telle simulation.

3.6 Participation électorale et obstacles d'accès

L'influence des obstacles d'accès sur la participation électorale a été mesurée en explorant ce qui suit :

  • La connaissance du processus : Le manque de connaissances concernant le processus électoral, comme de ne pas savoir comment voter, où aller pour le faire ni quand voter.
  • La situation personnelle : Les obstacles liés à la situation personnelle du jeune, comme la maladie, les difficultés de transport ou un déménagement.
  • Les problèmes administratifs : Les obstacles, perçus ou réels, liés à l'administration du processus électoral, comme l'accessibilité du lieu de scrutin ou les perceptions concernant le bureau de scrutin.

3.6.1 Connaissance du processus électoral

On a exploré les connaissances des jeunes concernant le « où, quand, comment » voter en leur demandant dans quelle mesure certains facteurs avaient rendu facile ou difficile leur participation au scrutin (tableau 3-9). Seulement 4 % des non-votants ont spontanément affirmé que la principale raison pour laquelle ils n'avaient pas voté est qu'ils ne savaient pas comment voter ni où aller pour le faire; toutefois, lorsqu'interrogés directement sur ce point, un nombre beaucoup plus grand, soit environ le quart, ont dit que ce manque de connaissances avait influencé leur décision de ne pas voter.

Tableau 3-9 : Obstacles administratifs nuisant à la participation au scrutin
Obstacles Obstacle(s) pouvant avoir une certaine ou une forte influence sur la décision de voter Obstacle(s) pouvant avoir une certaine ou une forte influence sur la décision de ne pas voter
N  % N  %
Savoir quand voter 16 2 % 92 26 %
Savoir où aller voter 38 3 % 91 25 %
Savoir comment voter 14 2 % 67 19 %
Total 1 023 366

La prudence est de mise dans l'interprétation du tableau 3-9 en raison de la faible taille des échantillons.
Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Le fait de ne pas connaître les différentes façons de voter autrement qu'au bureau de scrutin le jour de l'élection est aussi lié à un taux de participation plus faible : seulement 57 % des jeunes ne connaissant aucune autre façon de voter ont participé au scrutin (tableau 3-10).

Tableau 3-10 : Connaissance des différentes façons de voter
Connaissance des diverses façons de voter Total Votants
N  % N  %
Au bureau de vote par anticipation 699 50 % 621 89 %
Par la poste 134 10 % 119 89 %
Au bureau local d'Élections Canada 33 2 % 29 88 %
Ne sait pas/Ne se souvient pas 644 46 % 363 57 %
Total 1 389 100 % 1 023

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

La participation électorale est proportionnelle à la connaissance des différentes façons de voter (graphique 3-5). Les quelques jeunes disant connaître les trois options ont tous rapporté avoir voté lors de la dernière élection générale, comparativement à 92 % de ceux se disant au courant de deux options et 87 % de ceux ne connaissant qu'une autre option.

Graphique 3-5 : Lien entre la participation électorale et la connaissance des différentes façons de voter


Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Description en texte du graphique 3-5

3.6.2 Situation personnelle

On a étudié la question de la situation personnelle en se penchant sur diverses caractéristiques sociodémographiques. Ce genre d'analyse est compliqué étant donné l'interrelation entre les différents facteurs. Par exemple, tel que décrit plus haut (section 3.3), la participation électorale est proportionnelle au niveau de scolarité et au niveau de revenu, indiquant une corrélation importante entre le revenu et la scolarité. Les résultats révélant un lien entre un taux de participation inférieur et le fait d'être chef de famille monoparentale constituent possiblement une expression des niveaux de scolarité et de revenu inférieurs généralement associés à ce groupe.

Les jeunes qui avaient déménagé plus de deux fois au cours des deux années précédant l'enquête (64 %) étaient moins nombreux à rapporter avoir voté lors de la dernière élection générale que ceux qui n'avaient pas déménagé aussi souvent (74 %)note 19. Un déménagement dans une autre ville ou province n'était pas lié à un taux de participation plus faible. Une participation moins grande chez les jeunes plus mobiles était généralement liée à des obstacles administratifs, comme le fait de ne pas avoir reçu la carte d'information de l'électeur. Les jeunes qui avaient déménagé plus de deux fois étaient moins nombreux à affirmer avoir reçu la carte d'information de l'électeur, comparativement aux jeunes ayant déménagé deux fois ou moins (55 % versus 79 %).

Le fait que les jeunes disposaient ou non d'un moyen de transport pour se rendre au bureau de scrutin est un autre facteur ayant une incidence significative sur la participation au scrutin. Peu de jeunes rapportant avoir voté lors de la dernière élection générale (2 %) ont dit que le transport vers le bureau de scrutin avait influencé leur décision de voter. Toutefois, près du quart (24 %) des non-votants ont indiqué que le transport vers le bureau de scrutin avait eu une certaine influence ou une grande influence sur leur décision de ne pas voter.

3.6.3 Obstacles administratifs

Interrogés sur la principale raison pour laquelle ils n'avaient pas voté lors de l'élection générale de 2011, 10 % des non-votants ont évoqué des raisons de nature administrative (voir le tableau 3-5 plus haut). Pour cerner les obstacles administratifs en question, on a vérifié auprès des jeunes dans quelle mesure ils trouvaient facile et commode de voter, s'ils avaient reçu la carte d'information de l'électeur par la poste, s'ils pouvaient produire une pièce d'identité et un document portant leur adresse et s'ils se sentiraient bien accueillis à un bureau de scrutin.

Presque tous (98 %) les jeunes ayant voté trouvaient facile et commode de voter lors d'une élection générale, comparativement à 82 % des non-votants. Interrogés au sujet de la carte d'information de l'électeur envoyée par la poste, 23 % des jeunes ont dit ne pas l'avoir reçue. Le taux de participation était beaucoup plus bas chez ceux qui n'avaient pas reçu cette carte (62 %) ou qui ne se souvenaient pas de l'avoir reçue (33 %), comparativement aux jeunes qui se souvenaient d'avoir reçu cette carte (79 %)note 20. Le taux de participation n'était pas plus élevé si l'information contenue dans la carte était exacte.

La difficulté à produire une pièce d'identité et un document portant leur adresse a influencé la décision de 15 % et 16 % respectivement des non-votants de ne pas participer au scrutin (tableau 3-11).

Tableau 3-11 : Obstacles administratifs nuisant à la participation électorale
Facteurs rendant le fait de voter difficile ou très difficile Facteurs ayant eu une forte ou une certaine incidence sur la décision de ne pas voter
N  % N  %
Possibilité de produire une pièce d'identité 18 2 % 53 15 %
Possibilité de produire un document portant mon adresse 30 3 % 56 16 %
Total 1 023 366

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

On a aussi observé une différence entre les votants et les non-votants dans l'opinion qu'ils avaient des bureaux de scrutin, les non-votants étant moins nombreux à se dire entièrement d'accord avec l'affirmation selon laquelle ils se sentiraient bien accueillis à un bureau de scrutin (tableau 3-12).

Tableau 3-12 : Sentiment d'être bien accueillis au bureau de scrutin
J'ai été bien accueilli(e) au bureau de scrutin / Je me sentirais bien accueilli(e) Votants Non-votants
N  % N  %
Pas du tout d'accord 12 1 % 14 4 %
Pas d'accord 20 2 % 26 7 %
Plutôt d'accord 208 20 % 109 30 %
Tout à fait d'accord 782 76 % 212 59 %
Total 1 023 100 % 366 100 %

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

3.7 Influenceurs

La plupart des jeunes Canadiens ont dit avoir parfois (56 %) ou souvent (22 %) pris part à des discussions sur la politique ou le gouvernement à la maison, lorsqu'ils étaient enfants. Le taux de participation électorale était considérablement plus élevé chez les jeunes ayant souvent pris part à des discussions à la maison (90 %) que chez ceux rapportant ne l'avoir jamais fait (57 %). Le fait de parler du gouvernement ou de politique avec son conjoint ou son partenaire, ses amis, sa famille ou des collègues est aussi lié à une participation électorale plus élevée. Parmi les répondants disant parler du gouvernement et de politique avec leur famille ou leurs amis, 78 % ont rapporté avoir voté lors de la dernière élection, comparativement à 47 % et 53 % respectivement à ceux disant ne pas avoir eu de telles discussions.

Environ 40 % des jeunes interrogés ont dit avoir été contactés par un parti politique ou un candidat avant l'élection générale de mai 2011. Un nombre considérablement plus élevé de jeunes disant avoir été contactés ont rapporté avoir participé au scrutin (83 %), comparativement à ceux disant ne pas avoir été contactés (68 %)note 21.

On a interrogé les jeunes sur l'influence de certaines personnes sur leur décision de voter ou non (tableau 3-13). Les politiciens en général, les médias et la famille (excluant le partenaire ou le conjoint) ont eu la plus grande influence sur la décision des jeunes, votants ou non-votants. Les jeunes qui ont rapporté avoir voté lors de la dernière élection générale étaient plus susceptibles que les autres de reconnaître les influences ayant guidé leur décision.

Tableau 3-13 : Personnes ou groupes ayant influencé la décision de voter ou non
Influenceurs Votants
Certaine influence/ Forte influence
Non- votants
Certaine influence/ Forte influence
N  % N  %
Les politiciens en général 665 65 % 135 37 %
Les médias 522 51 % 129 35 %
Famille, hormis époux(se) ou conjoint(e) de fait 496 48 % 109 30 %
Amis ou pairs 393 38 % 132 36 %
Époux(se) ou conjoint(e) de fait* 222 25 % 49 16 %
Enseignant(e) ou professeur(e) 116 12 % 58 17 %
Le(s) vote mob(s) 64 7 % 17 5 %
L'appui d'une célébrité 30 3 % 15 4 %
Total 1 023 366

*Chez les répondants mariés, 36 % des votants estimaient que leur conjoint ou partenaire avait eu au moins une certaine influence sur leur décision, comparativement à 21 % des non-votants.
Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

Les médias ont influencé la décision de 51 % des votants et de 35 % des non-votants. Par ailleurs, les jeunes interrogés ont cité plusieurs types de médias comme étant leur principale source d'information au sujet de l'élection : 42 % des répondants ont dit que la télévision avait été leur principale source d'information, 20 % ont parlé du site Web d'un média, d'un blogue ou d'une autre source sur Internet, 11 % ont cité les journaux et les magazines et 4 %, la radio (tableau 3-14).

Tableau 3-14 : Principale source d'information sur l'élection
Total sources d'information utilisées Votants
N  % N  %
Télévision 581 42 % 397 68 %
Site Web d'un média, blogue ou autre source dans Internet 273 20 % 240 88 %
Journal/magazine 154 11 % 136 88 %
Famille ou amis 130 9 % 76 58 %
Sites Web gouvernementaux ou d'un parti politique 61 4 % 57 93 %
Radio 50 4 % 36 72 %
Sites de réseautage social (Facebook, Twitter, MySpace, etc.) 38 3 % 28 74 %
Autre 76 5 % 43 57 %
Total 1 389 100 % 1 023

Source : Échantillon national aléatoire de l'Enquête nationale auprès des jeunes.

3.8 Les effets des obstacles et des influenceurs sur la participation électorale

L'échantillon national aléatoire (groupe A), une fois pondéré, a fait l'objet d'une analyse de régression afin de cerner les caractéristiques des répondants liées à la participation électorale. Selon les analyses bidimensionnelles des obstacles, dont il est question à la section précédente, la participation à la dernière élection générale a été influencée par sept caractéristiques révélant la présence de facteurs motivationnels ou d'obstacles d'accès. Ces sept caractéristiques ont été mises en corrélation avec le comportement du répondant lors de l'élection générale de mai 2011, à savoir s'il avait voté ou non. Chaque caractéristique a été mesurée en combinant, dans un modèle de régression logistique, les variables de l'enquête qui mesuraient des aspects similaires.

Le tableau 3-15 fait la synthèse des obstacles et des influenceurs liés à la participation à l'élection générale de mai 2011 en présentant le R au carré (un coefficient statistique qui mesure le lien entre les variables dépendantes et indépendantes). La valeur du R au carré représente la proportion de variance de la variable dépendante expliquée par les variables indépendantes (où 0 signifie l'absence d'un lien et 1,0, la présence d'un lien parfait). Un coefficient de régression important signifie (les autres variables étant constantes par ailleurs) que la variable serait très susceptible d'influencer la probabilité du résultat (variable dépendante), tandis qu'un coefficient de régression presque nul signifie que le facteur ou la variable en question ne serait pas susceptible d'influencer la probabilité du résultat.

Dans ce modèle, la variable dépendante est le fait de voter ou non et les variables indépendantes sont les facteurs motivationnels et les obstacles d'accès. La valeur du R au carré indique la variance dans la participation au scrutin attribuable, d'une part, à l'ensemble des facteurs motivationnels et des obstacles d'accès et, d'autre part, à certains types de facteurs motivationnels et certains types d'obstacles d'accès. Le lecteur trouvera des précisions sur le modèle de régression à l'annexe A.

Tableau 3-15 : Synthèse des caractéristiques liées à la participation au scrutin
Variables incluses dans les modèles Associé à une participation plus faible R2 ajouté au modèle
Variable dépendante : votée lors de l'élection générale de 2011
A. Facteurs motivationnels 0,353
A1. Attitudes générales à l'égard de la politique et de la démocratie 0,168
Tous les partis politiques fédéraux sont identiques (en accord) Attitudes négatives
C'est un devoir civique pour un citoyen de voter lors d'élections (en accord)
Il y a au moins un parti politique qui parle des enjeux qui m'importent
A2. Influenceurs politiques 0,155
Famille (excluant le partenaire/conjoint) (influence de) Moins d'influence. La télévision est la source principale d'information.
Politiciens en général (influence de)
Vous arrive-t-il de parler de politique ou du gouvernement avec votre famille?
Lorsque vous étiez enfant, à quelle fréquence parliez-vous de politique ou du gouvernement à la maison?
Télévision : principale source d'information sur l'élection générale de 2011
A3. Intérêt pour la politique 0,182
Dans l'ensemble, aux dernières élections fédérales, n'étiez-vous pas intéressé(e) du tout, pas très intéressé(e) ou étiez-vous plutôt intéressé(e) ou très intéressé(e)? Peu d'intérêt
A4. Connaissances politiques 0,181
Nombre de bonnes réponses à trois questions : Faibles connaissances
  • Quel parti a remporté le plus grand nombre de sièges lors des élections fédérales du 2 mai dernier?
  • De quel ordre de gouvernement relève d'abord l'éducation (fédéral, provincial ou municipal)?
  • Quel est le nom du premier ministre de votre province (ou territoire)?
Connaître suffisamment les candidats pour savoir pour lequel voter (influence de)
B. Obstacles d'accès 0,315
B1. Connaissance du processus 0,227
Savoir quand voter (influence de) Faibles connaissances
Nombre de façons de voter nommées (le vote par anticipation, la poste et le bureau d'Élections Canada)
Savoir où aller voter (influence de)
B2. Situation personnelle 0,155
Se rendre au lieu de scrutin (transport) (influence de) Problématies liées au transport et à une scolarité moindre
Scolarité
B3. Obstacles administratifs 0,179
Il est facile et commode de voter lors d'élections générales (en accord) Voter n'est pas perçu comme facile. N'a pas reçu de carte d'information de l'électeur.
Possibilité de produire une pièce d'identité (influence de)
Reçu la carte d'information de l'électeur
Modèle complet 0,444

Note : Autant que possible, les réponses « Je ne sais pas/je ne me souviens pas » ont été recodées et le code d'une réponse valide leur a été attribué. Les refus n'ont pas été inclus dans l'analyse.

Les résultats indiquent que les facteurs motivationnels (0,353) et les obstacles d'accès (0,315) ont tous deux une influence déterminante sur la participation électorale. Les facteurs motivationnels ayant la plus grande influence sur la participation électorale sont les suivants :

  • Les connaissances politiques, clairement liées à la participation au scrutin (R au carré de 0,181).
  • Une attitude positive et un intérêt à l'égard de la politique et de la démocratie canadiennes ont considérablement augmenté la probabilité de voter lors de l'élection générale de 2011 (R au carré de 0,168 et 0,182 respectivement).
  • La présence d'influenceurs politiques dans la vie des jeunes constitue un autre facteur déterminant de la participation au scrutin (R au carré de 0,155). Les jeunes disant parler de politique avec leur famille étaient plus nombreux à rapporter avoir voté, tandis que ceux pour qui la télévision constituait la principale source d'information sur l'élection générale de 2011 étaient moins nombreux à l'avoir fait. Ces résultats signifient peut-être que les jeunes qui s'informent de manière passive sont moins susceptibles de voter et que ceux qui le font de manière plus active sont plus susceptibles de voter. Toutefois, ceci ne signifie pas pour autant que les publicités télévisées rappelant aux citoyens de voter soient inutiles.

On a aussi observé une corrélation entre la participation électorale et plusieurs facteurs d'accès au scrutin (R au carré de 0,315), dont les suivants : la facilité ou la difficulté à trouver un moyen de transport pour se rendre au bureau de scrutin, l'opinion qu'il est facile et commode ou non de voter (et les exigences entourant la présentation d'une pièce d'identité) et le fait d'avoir reçu ou non la carte d'information de l'électeur.

La conclusion pratique de cette analyse est que les aspects fondamentaux comme les attitudes et les connaissances, la situation personnelle (notamment, le niveau de scolarité) et les obstacles d'accès ont tous une influence sur la participation électorale des jeunes. Les obstacles de nature administrative sont ceux qu'Élections Canada serait le plus en mesure d'influencer. C'est probablement l'élimination ou la diminution de ce genre d'obstacles qui aurait le plus d'effet à court terme sur la participation électorale des jeunes Canadiens.


Note 6 Il est bien connu que, dans les sondages, la participation électorale tend à être surévaluée, [Traduction] « [...] d'une part, parce que ceux qui s'intéressent peu à la politique et sont peu enclins à voter sont moins susceptibles de répondre à des sondages [...] et, d'autre part, en raison du biais dû à la désirabilité sociale ». Voir André Blais, Elisabeth Gidengil, Richard Nadeau et Neil Nevitte, Anatomy of a Liberal Victory: Making Sense of the 2000 Canadian Election, Peterborough, Broadview Press, 2002, p. 61. Citation tirée du Rapport sur les évaluations de la 40e élection générale du 14 octobre 2008 (Élections Canada, 2009).

Note 7 Chi carré pour la tendance=5,796, p=0,01607.

Note 8 André Blais and Peter Loewen, Youth Electoral Engagement in Canada, Elections Canada Working Paper Series (January 2011).

Note 9Les données non pondérées concernant les jeunes Autochtones étaient plus élevées en raison de leur surreprésentation dans les Territoires du Nord, mais la pondération des données par région a réduit le nombre de répondants autochtones.

Note 10 André Blais and Peter Loewen, Youth Electoral Engagement in Canada, Elections Canada Working Paper Series (January 2011).

Note 11 Enquête nationale auprès des jeunes, QF2.

Note 12 Il est possible que certains répondants, se sentant coupables de ne pas avoir voté, aient évoqué une situation personnelle hors de leur contrôle pour expliquer leur abstention.

Note 13 Élections Canada. Raisons de l'abstention au vote lors des élections fédérales du 2 mai 2011 http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/110705/dq110705a-eng.htm. Résultats d'une question fermée dont les catégories de réponse étaient inspirées des études antérieures d'Élections Canada.

Note 14 Enquête nationale auprès des jeunes,QF2.

Note 15 Enquête nationale auprès des jeunes, QB8.

Note 16 André Blais and Peter Loewen, Youth Electoral Engagement in Canada, Elections Canada Working Paper Series (January 2011).

Note 17 Chi carré 22,509, p=0,000.

Note 18 Le Vote étudiant est une organisation sans but lucratif et non partisane qui organise une élection parallèle à l'intention des étudiants qui ne sont pas en âge de voter, qui coïncide avec les élections officielles.

Note 19 Chi carré=7,71, p=0,005.

Note 20 Chi carré=68,54, p=0,000.

Note 21 Chi carré (ρ = 0,000).