Enquête nationale auprès des jeunes
SECTION 4 : OBSTACLES ET INFLUENCEURS RAPPORTÉS PAR LES SOUS-GROUPES
Cette section explore, d'une part, le taux de participation à l'élection générale de mai 2011 et, d'autre part, les obstacles et les influenceurs rapportés par les membres des sous-groupes étudiés dans le cadre de la présente enquête : les jeunes Autochtones, les jeunes des groupes ethnoculturels, les jeunes sans emploi, les jeunes handicapés et les jeunes des régions rurales. Toutes les conclusions de cette section sont tirées des données non pondérées de l'échantillon aléatoire et de l'échantillon par choix raisonné. L'analyse débute par un survol des tendances au sein des sous-groupes en matière de participation électorale. Ensuite, des modèles de régression multivariée examinent les principaux facteurs influençant la participation à l'élection générale de 2011 au sein de chaque sous-groupe.
4.1 Participation au scrutin au sein des sous-groupes
Comparativement à l'échantillon national aléatoire, l'échantillon par choix raisonné comptait une plus grande proportion de répondants disant ne pas avoir voté lors de l'élection générale de mai 2011. Le taux de participation était considérablement plus faible chez les jeunes Autochtones, les jeunes des groupes ethnoculturels, les jeunes sans emploi et les jeunes handicapés (tableau 4‑1). Le taux de participation chez les jeunes des régions rurales ressemblait à celui de l'échantillon national aléatoire.
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Comme l'illustre le graphique 4‑1, on observe les tendances suivantes dans la participation électorale des jeunes Autochtones :
- Le taux de participation, chez les jeunes Autochtones, était plus élevé chez les jeunes se disant Métis (60 %), comparativement à ceux se disant Inuits (42 %) ou membres des Premières Nations (34 %).
- Le taux de participation des jeunes des Premières Nations qui vivaient dans une réserve était plus faible (26 %) que chez ceux qui habitaient hors réserve (35 %).
Graphique 4‑1 : Participation des jeunes Autochtones à l'élection générale de mai 2011
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Description en texte du graphique 4-1
4.2 Raisons pour lesquelles les jeunes ont voté ou non
Interrogés sur la principale raison pour laquelle ils avaient voté ou non lors de la dernière élection générale, les votants des sous-groupes étaient moins nombreux que ceux de l'échantillon national aléatoire à citer des raisons témoignant d'une attitude positive à l'égard de la politique et de la démocratie (p.ex. considérer le vote comme un devoir civique) (tableau 4‑2). Comparativement à l'échantillon national aléatoire, un nombre légèrement supérieur de jeunes Autochtones, de jeunes des groupes ethnoculturels, de jeunes sans emploi et de jeunes handicapés ont dit avoir voté pour appuyer un parti politique ou s'opposer à un parti.
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Les non-votants des sous-groupes étaient plus nombreux à parler d'obstacles d'accès pour expliquer pourquoi ils n'avaient pas voté, notamment la connaissance du processus et les obstacles administratifs (tableau 4‑3).
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
4.3 Participation électorale et motivation
Un nombre inférieur de jeunes Autochtones (59 %), de jeunes sans emploi (55 %) et de jeunes handicapés (54 %) étaient satisfaits ou très satisfaits de la vie démocratique au Canada, comparativement à l'échantillon national aléatoire, où 70 % étaient satisfaits ou très satisfaits. Des proportions semblables chez les jeunes des groupes ethnoculturels (66 %) et les jeunes des régions rurales (73 %) ont dit être satisfaits ou très satisfaits de la vie démocratique au Canada.
Les membres des sous-groupes ont manifesté une attitude moins favorable à l'égard de la politique, de la démocratie et de la vie civique (tableau 4‑4). Les jeunes des sous-groupes étaient moins nombreux à se dire d'accord ou entièrement d'accord avec les affirmations suivantes que ceux de l'échantillon national aléatoire :
- Le gouvernement joue un rôle important dans ma vie.
- J'estime que, en votant, je peux jouer un rôle déterminant.
- Il y a au moins un parti politique qui parle des enjeux qui m'importent.
Les jeunes des sous-groupes étaient plus nombreux à se dire d'accord ou entièrement d'accord avec l'affirmation selon laquelle tous les partis politiques fédéraux sont identiques. L'attitude des jeunes des régions rurales se rapprochait davantage de celle des jeunes de l'échantillon national aléatoire que l'attitude des jeunes des autres sous-groupes.
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Dans tous les sous-groupes, le taux de participation était proportionnel à l'intérêt pour la politique canadienne. Toutefois, un nombre légèrement inférieur de jeunes dans les sous-groupes ont dit être plutôt ou très intéressés par la politique canadienne, comparativement aux jeunes de l'échantillon national aléatoire : 65 % chez les jeunes Autochtones, 72 % chez les jeunes des groupes ethnoculturels, 67 % chez les jeunes sans emploi, 68 % chez les jeunes handicapés et 69 % chez ceux des régions rurales, comparativement à 74 % des jeunes de l'échantillon national aléatoire.
Comme chez les jeunes de l'échantillon national aléatoire, l'activité politique la plus souvent rapportée par les jeunes des sous-groupes est la signature d'une pétition. Un plus grand nombre de jeunes des sous-groupes, surtout les jeunes Autochtones et ceux des régions rurales, ont dit avoir assisté à une assemblée publique, comparativement aux jeunes de l'échantillon national aléatoire. Un plus grand nombre de jeunes des sous-groupes ont dit avoir donné leur avis sur des enjeux dans un journal, un blogue ou un groupe de discussion en ligne et un moins grand nombre avaient communiqué avec un politicien, comparativement aux jeunes de l'échantillon national aléatoire. Ces jeunes plus engagés étaient généralement plus susceptibles d'avoir voté lors de la dernière élection générale.
Tel qu'observé dans l'échantillon national aléatoire, un plus grand nombre de jeunes disant avoir fait du bénévolat pour une organisation au cours des 12 mois précédant l'enquête ont rapporté avoir voté, comparativement à ceux qui n'avaient pas fait de bénévolat.
Le taux de participation électorale était proportionnel aux connaissances politiques, autant chez les jeunes de l'échantillon national que chez ceux des sous-groupes. Toutefois, les connaissances politiques des jeunes, lorsque mesurées par le nombre de bonnes réponses à certaines questions, étaient plus faibles chez les jeunes des sous-groupes (graphique 4‑2).
Graphique 4‑2 : Connaissances politiques
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Description en texte du graphique 4-2
4.4 Participation électorale et accès
Les non-votants des sous-groupes, comme ceux de l'échantillon national aléatoire, ont indiqué que le fait de ne pas savoir où, quand ou comment voter avait eu une certaine influence ou une grande influence sur leur décision de ne pas voter (tableau 4‑5).
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
La connaissance des autres façons de voter, autrement qu'à un bureau de scrutin le jour de l'élection, était plus faible chez les jeunes des sous-groupes (graphique 4‑3).
Graphique 4‑3 : Connaissance des différentes façons de voter
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Description en texte du graphique 4-3
Les jeunes des sous-groupes ont dit ne pas avoir voté surtout en raison d'obstacles administratifs. On a observé des proportions différentes de répondants des divers sous-groupes rapportant avoir reçu la carte d'information de l'électeur (graphique 4‑4). Un moins grand nombre de jeunes Autochtones, de jeunes sans emploi et de jeunes handicapés ont dit avoir reçu la carte d'information de l'électeur, comparativement à l'ensemble de l'échantillon. Les jeunes qui ont dit ne pas avoir reçu la carte d'information de l'électeur l'avaient peut-être reçue, mais ne s'en rappelaient pas.
Graphique 4‑4 : Pourcentage des jeunes ayant reçu la carte d'information de l'électeur
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Description en texte du graphique 4-4
Un plus grand nombre de jeunes Autochtones (23 %), de jeunes handicapés (23 %) et de jeunes sans emploi (21 %) étaient en désaccord ou entièrement en désaccord avec l'affirmation selon laquelle ils se sentiraient bien accueillis à un bureau de scrutin, comparativement aux jeunes de l'échantillon national aléatoire (11 %). La situation était beaucoup moins problématique chez les jeunes des régions rurales (7 %) (graphique 4‑5).
Graphique 4‑5 : Pourcentage des non-votants en désaccord ou entièrement en désaccord avec l'affirmation selon laquelle ils se sentiraient bien accueillis à un bureau de scrutin
Source : Échantillons aléatoire et par choix raisonné de l'Enquête nationale auprès des jeunes.
Description en texte du graphique 4-5
4.5 Influenceurs
Comparativement à l'échantillon national aléatoire (78 %), un nombre moins élevé de jeunes Autochtones (64 %), de jeunes sans emploi (60 %) et de jeunes handicapés (64 %) ont dit qu'ils parlaient de politique ou du gouvernement à la maison lorsqu'ils étaient enfants. La proportion des jeunes des groupes ethnoculturels (74 %) et des jeunes des régions rurales (72 %) rapportant qu'ils parlaient de politique à la maison est similaire à celle de l'échantillon national aléatoire.
Il existe une corrélation entre le fait d'avoir été contacté par un parti politique ou un candidat et un taux de participation électorale plus élevé, et ce, dans tous les sous-groupes ainsi que dans l'échantillon national aléatoire. Toutefois, un moins grand nombre de jeunes des sous-groupes, notamment les jeunes Autochtones (27 %) et les jeunes sans emploi (28 %), ont dit avoir été contactés, comparativement à l'échantillon national aléatoire (40 %).
Chez les jeunes des sous-groupes, les principales personnes ayant influencé leur décision de voter ou non sont les politiciens en général, les médias et la famille, ainsi que les amis et les pairs. Pour ce qui est de l'échantillon national aléatoire, la télévision constituait la principale source d'information sur l'élection chez les jeunes des sous-groupes. Peu de jeunes des sous-groupes ont dit avoir été influencés par un vote mob ou l'appui d'une célébrité.
4.6 Obstacles à la participation électorale chez les jeunes des sous-groupes
On a eu recours à la régression logistique binaire22 pour déterminer dans quelle mesure différents obstacles et influenceurs étaient liés à la participation électorale des sous-groupes. Le lecteur trouvera ci-dessous une synthèse des caractéristiques liées à la non-participation à l'élection générale de 2011 chez ces sous-groupes. On présente aussi des exemples de profils décrivant les jeunes ayant voté et ceux n'ayant pas voté, afin d'illustrer les divers sous-groupes.
On a observé que les facteurs motivationnels et les obstacles d'accès avaient tous deux eu une influence déterminante sur la participation électorale des sous-groupes. Dans tous les sous-groupes, l'indifférence des non-votants à l'égard de l'élection constituait un prédicteur important de leur comportement.
On a constaté un lien entre, d'une part, l'abstention des jeunes de tous les sous-groupes (sauf celui des jeunes handicapés) et, d'autre part, le fait de ne pas savoir où se rendre pour voter et quand voter et le fait ne pas connaître les différentes façons de voter. Il existe aussi un lien étroit entre le fait de ne pas avoir reçu la carte d'information de l'électeur et l'abstention des jeunes des groupes ethnoculturels, des jeunes sans emploi et des jeunes handicapés. Enfin, un autre obstacle courant chez les jeunes de tous les sous-groupes, sauf celui des jeunes handicapés, est la difficulté à se rendre au bureau de scrutin. Cette exception est possiblement attribuable au fait que les votants comme les non-votants handicapés étaient concernés par cet obstacle.
D'autres facteurs contribuant à une faible participation électorale étaient propres à certains sous-groupes :
- Le fait de ne pas trouver facile et commode de voter (jeunes Autochtones et jeunes des régions rurales).
- Le fait que la télévision constitue la principale source d'information (jeunes des groupes ethnoculturels).
- Le fait de moins connaître la politique (jeunes handicapés et jeunes des régions rurales).
Dans l'analyse bidimensionnelle, les jeunes des sous-groupes semblaient être exposés à un moins grand nombre d'influenceurs. Selon l'analyse de régression, l'absence d'influence de la part de la famille constitue un obstacle important à la participation au scrutin chez les jeunes de tous les sous-groupes, à l'exception des jeunes sans emploi.
4.6.1 Jeunes Autochtones
Le taux de participation chez les jeunes Autochtones, en particulier les Inuits et les membres des Premières Nations, était le plus bas de tous, même en tenant compte du niveau de scolarité. Les jeunes des Premières Nations habitant dans une réserve affichaient un taux de participation électorale inférieur à ceux habitant hors réserve.
Les jeunes Autochtones disant ne pas avoir voté lors de la dernière élection générale ont exprimé moins d'intérêt à l'égard de celle-ci, connaissaient moins bien les différentes façons de voter et étaient plus nombreux à rapporter un problème de transport pour se rendre au bureau de scrutin. Il n'est peut-être pas étonnant alors que les jeunes Autochtones n'ayant pas voté aient été moins susceptibles de trouver qu'il est facile et commode de voter.
Jeunes Autochtones | Profils de jeunes Autochtones |
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Facteurs associés aux jeunes Autochtones n'ayant pas voté lors de la dernière élection générale : MOTIVATION Intérêt pour la politique
Connaissance du processus
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Non-votant : Adoni a 32 ans; il est membre des Premières Nations, il habite dans une réserve, il a fait sa 12e année et il est sans emploi. Il n'a voté lors d'aucune élection à laquelle il était habilité à voter et dit ne pas avoir voté lors de la dernière élection générale parce qu'il ne pouvait pas se rendre au bureau de scrutin et qu'il avait égaré son permis de conduire (sa seule pièce d'identité). Adoni n'était aucunement intéressé par la dernière élection générale. Votant : Leena, pour sa part, a 25 ans; elle est célibataire, Métisse et habite dans une région rurale. Elle a un diplôme universitaire et occupe un emploi. Leena a voté à toutes les élections auxquelles elle était habilitée à voter et elle a voté lors de la dernière élection générale parce qu'elle estime qu'il est important de voter. Ses parents ont l'habitude de voter. Elle s'intéresse à la politique canadienne et est satisfaite de la vie démocratique au Canada. |
4.6.2 Jeunes des groupes ethnoculturels
Les deux principales différences entre les jeunes des groupes ethnoculturels et les jeunes des autres sous-groupes étaient les suivantes : les non-votants appartenant à des groupes ethnoculturels étaient moins nombreux à considérer le vote comme un devoir civique et plus nombreux à se tourner vers la télévision comme principale source d'information sur l'élection.
Jeunes des groupes ethnoculturels | Profils de jeunes des groupes ethnoculturels |
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Facteurs associés aux jeunes des groupes ethnoculturels et n'ayant pas voté lors de la dernière élection générale :
MOTIVATION Attitudes générales
Connaissance du processus
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Non-votant : Miguel est né à l'extérieur du Canada; il est au début de la vingtaine et occupe présentement un emploi. Il est célibataire, sans enfant, et est retourné vivre chez ses parents récemment. Son changement d'adresse récent explique probablement pourquoi il n'a pas reçu une carte d'information de l'électeur. Miguel ne vote jamais et n'a pas voté lors de la dernière élection générale parce qu'il n'était aucunement intéressé. Votant : Sofia est à la fin de la vingtaine, est célibataire et loue un appartement. Elle occupe présentement un emploi et a un diplôme universitaire. Sofia vote à toutes les élections et l'a fait lors de la dernière élection générale parce qu'elle estime qu'il s'agit là du devoir de tout citoyen. Elle s'est beaucoup intéressée à la dernière élection générale, elle s'intéresse à la politique canadienne et est plutôt satisfaite de la vie démocratique au Canada. |
4.6.3 Jeunes sans emploi
Les jeunes sans emploi disant ne pas avoir voté lors de la dernière élection générale ressemblaient aux non-votants des autres sous-groupes, connaissant peu les différentes façons de voter. Ce manque de connaissances a possiblement été exacerbé par le fait de ne pas avoir reçu la carte d'information de l'électeur. Par ailleurs, un plus grand nombre de jeunes sans emploi ont rapporté une difficulté à se rendre au bureau de scrutin.
Jeunes sans emploi | Profils des jeunes sans emploi |
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Facteurs associés aux jeunes sans emploi n'ayant pas voté lors de la dernière élection générale :
MOTIVATION Intérêt pour la politique
Connaissance du processus
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Non-votant : Alexis est une jeune de 21 ans; elle est sans emploi et a un niveau de scolarité inférieur à la 12e année. Elle n'a voté lors d'aucune élection à laquelle elle était habilitée à voter, expliquant n'avoir aucun intérêt pour la politique canadienne et disant n'avoir été aucunement intéressée par la dernière élection générale. Elle ne voit pas l'utilité de voter et même si elle avait voulu le faire, elle n'aurait eu aucun moyen de se rendre au bureau de scrutin le jour de l'élection. Votant : Jacob a 24 ans; il est sans emploi et a suivi des cours à l'université. Il a voté lors de la plupart des élections depuis qu'il est habilité à voter et a voté lors de la dernière élection générale pour donner son appui à un parti politique. Il s'est beaucoup intéressé à la dernière élection générale. |
4.6.4 Jeunes handicapés
Les jeunes handicapés étaient moins nombreux à rapporter avoir voté lors de la dernière élection générale que les autres jeunes. Les non-votants s'étaient moins intéressés à la dernière élection générale que les votants. Ils étaient aussi moins informés sur la politique canadienne en général.
Jeunes handicapés | Profils des jeunes handicapés |
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Facteurs associés aux jeunes handicapés et n'ayant pas voté lors de la dernière élection générale : MOTIVATION Intérêt pour la politique
Facteurs administratifs
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Non-votant : Joe a 32 ans; il est célibataire et a un handicap. Il vit avec une autre personne dans une région urbaine et dit ne pas avoir voté lors de la dernière élection générale. Il a un niveau de scolarité inférieur à la 12e année et est sans emploi. Lors de la dernière élection générale, Joe ne savait trop comment voter et où aller pour voter. L'accessibilité du bureau de scrutin n'a pas influencé sa décision de ne pas voter; il n'était tout simplement pas intéressé à participer au scrutin. Votant : Mark a 24 ans; il est célibataire et a un handicap. Il vit avec une autre personne dans une région urbaine et dit avoir voté lors de la dernière élection générale. Il a fait des études universitaires et occupe présentement un emploi. Mark vote toujours et l'a fait lors de la dernière élection générale dans le but de s'opposer à un parti politique. Mark s'était beaucoup intéressé à la dernière élection générale, il s'intéresse à la politique canadienne et est satisfait de la vie démocratique au Canada. Un membre de sa famille l'a conduit au bureau de scrutin. |
4.6.5 Jeunes des régions rurales
Le taux de participation électorale des jeunes des régions rurales est sensiblement le même que celui de l'ensemble des jeunes interrogés. Toutefois, on a observé des différences entre les non-votants et les votants des régions rurales révélant les difficultés particulières auxquelles sont confrontés les jeunes des régions rurales, comme l'ignorance des différentes façons de voter et la difficulté de se rendre au bureau de scrutin.
Jeunes des régions rurales | Profils des jeunes des régions rurales |
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Facteurs associés aux jeunes des régions rurales n'ayant pas voté lors de la dernière élection générale : ACCÈS AU SCRUTIN Attitudes générales
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Non-votant : Emma a 26 ans et a un diplôme d'études secondaires. Elle a un emploi et vit dans une communauté rurale de moins de 10 000 habitants. Bien qu'elle se soit un peu intéressée à la dernière élection générale et qu'elle ait un certain intérêt pour la politique canadienne, Emma n'a pas voté lors de la dernière élection générale parce qu'elle était au travail toute la journée. Emma a voté lors de quelques élections depuis qu'elle est habilitée à voter, mais il a toujours été difficile pour elle de se rendre au bureau de scrutin parce qu'elle n'a pas d'auto. Votant : Sarah a 30 ans et vit dans une communauté rurale. Elle occupe présentement un emploi et a un diplôme d'études techniques. Elle a voté à toutes les élections depuis qu'elle est habilitée à voter, y compris lors de la dernière élection générale. Elle s'est beaucoup intéressée à la dernière élection générale et a voté pour exprimer son opinion. Elle s'intéresse généralement à la politique canadienne et est plutôt satisfaite de la vie démocratique au Canada. |
4.7 Synthèse des sous-groupes : principales différences entre eux et l'échantillon national
Le taux de participation électorale des jeunes des sous-groupes est inférieur à celui de la population générale des jeunes au Canada (exception faite, possiblement, des jeunes des régions rurales). Il importe toutefois de rappeler qu'il ne s'agit pas d'un échantillon aléatoire; par conséquent, les jeunes des sous-groupes ne sont pas nécessairement représentatifs de l'ensemble des jeunes Canadiens appartenant à ces sous-groupes. Lorsqu'on compare les obstacles à la participation électorale chez les jeunes des sous-groupes à ceux de l'échantillon national aléatoire, on observe que certains obstacles motivationnels et d'accès sont plus répandus à l'intérieur des sous-groupes.
En général, les jeunes des sous-groupes avaient une moins bonne opinion de la politique et de la démocratie canadiennes. Les votants des sous-groupes étaient moins nombreux que l'ensemble des jeunes Canadiens à parler de l'importance de voter (p. ex. considérer le vote comme un devoir civique), disant plutôt avoir voté pour appuyer un parti politique ou s'opposer à un parti. Par ailleurs, l'accès au scrutin constitue un autre obstacle important à la participation électorale : le fait de ne pas savoir quand voter et où se rendre pour voter et de ne pas connaître les différentes façons de voter nuit à la participation des jeunes des sous-groupes. Le fait de ne pas avoir reçu la carte d'information de l'électeur a aussi contribué à une participation électorale réduite au sein de plusieurs sous-groupes.
En plus, les jeunes des sous-groupes semblaient avoir été moins exposés à certains facteurs qui auraient pu influencer leur participation électorale. Par exemple, un moins grand nombre de jeunes des sous-groupes ont rapporté avoir grandi dans une famille où l'on parlait de politique ou que leur famille a, aujourd'hui, une influence sur leurs décisions en matière de participation électorale.
Les obstacles auxquels sont confrontés les jeunes des sous-groupes sont uniques et complexes, mais Élections Canada est possiblement en mesure d'agir sur certains d'entre eux.
22 Le lecteur trouvera une explication détaillée de la méthode utilisée à l'annexe A.