open Menu secondaire

Pourquoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes : un nouveau sondage des non-votants


13. Analyse plus détaillée des cohortes d'âge

Nous avons examiné plus haut (tableaux 29 et 30) le « sens du devoir civique » chez les Canadiens, car ce type de sentiment motive beaucoup les électeurs qui votent régulièrement. Les réponses à cet élément sont analysées plus en détail au tableau 59, qui répartit les réponses par cohorte d'âge. Ce sentiment ressortait de façon beaucoup plus évidente parmi les répondants plus âgés. On observe une baisse sensible dans l'attachement au « devoir civique » en matière de vote dans les cohortes de répondants devenus électeurs à partir de 1993. Un nombre à peu près égal de répondants (37,4 % de l'ensemble) croient que voter est un geste, sinon « essentiel », du moins « très important ». Bien que ces deux catégories réunies comptent pour près des trois quarts des réponses à cet élément, il est évident que les plus jeunes ne sont pas aussi nombreux à partager ce point de vue. Les répondants pour qui le vote n'est que « peu important » ou « pas du tout important » ont tendance à être concentrés dans les groupes d'âge plus jeunes. Cela indique que la croyance selon laquelle le vote constitue un « devoir civique » décline peut-être d'une génération à l'autre.




Tableau 59 Importance perçue de l'acte de voter, en fonction des cohortes d'âge (en pourcentage)


  (68+) (58 – 67) (48 – 57) (38 – 47) (30 – 37) (25 – 29) (21 – 24) (18 – 20) Total
Essentiel
40,6
42,9
48,8
37,6
36,2
28,8
22,0
27,6
35,4
Très important
49,3
40,8
34,4
36,5
32,2
37,1
38,4
42,4
37,4
Peu important
6,5
7,6
12,0
20,1
26,4
26,2
31,0
21,8
20,6
Pas du tout important
2,9
5,4
4,0
5,2
4,7
7,5
7,1
8,2
5,7
Ne sait pas/pas de réponse
0,0
3,3
0,8
0,6
0,5
0,4
1,6
0,0
0,9
N =
V =
89
0,25
184
 
250
 
348
 
401
 
267
 
255
 
170
 
2 014
 


Enfin, nous avons demandé aux répondants s'ils étaient susceptibles de voter à la prochaine élection fédérale. C'est une question à laquelle il est facile de donner une réponse positive, car elle n'entraîne guère d'engagement. On pourrait croire que seuls les non-votants déterminés répondraient par la négative10. Dans cette optique, les résultats ne sont pas encourageants. Un peu moins de 20 % de tous les répondants indiquent qu'ils ne seraient pas susceptibles de voter.



10 Les réponses « peu susceptible » et « pas du tout susceptible » sont regroupées aux fins de l'analyse de cet élément.



Tableau 60 Attitudes à l'égard du vote et des élections, en fonction des cohortes d'âge (en pourcentage)


  (68+) (58 – 67) (48 – 57) (38 – 47) (30 – 37) (25 – 29) (21 – 24) (18 – 20) Total V
Non susceptible de voter à la prochaine élection fédérale
V
1,0
3,7
1,2
2,7
1,7
1,1
4,1
0,0
2,0
NV
42,9
30,6
38,8
43,1
32,4
39,5
35,1
20,3
34,8
Tous
11,5
10,9
14,0
21,3
18,9
26,5
29,0
17,6
19,7
0,11


Le pourcentage augmente à plus du tiers chez les non-votants de 2000. De plus, il tend à être le plus élevé parmi les groupes du jeune âge mûr, ce qui permet de supposer que les comportements abstentionnistes qui ont caractérisé les élections des années récentes pourraient se poursuivre encore longtemps. Bien qu'il y ait naturellement beaucoup de fluctuation dans l'abstention au niveau individuel d'une élection à l'autre, on peut voir dans ces résultats l'indication que pour un nombre considérable de répondants, l'abstention est un acte délibéré et non simplement la conséquence d'un horaire de travail chargé ou de pressions à court terme.