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Perspectives électorales – Les jeunes et les élections

Perspectives électorales – Juillet 2003

L'art de vendre la participation électorale à la génération MusiquePlus

L'art de vendre la participation électorale à la génération MusiquePlus

Phillip Haid
Directeur de comptes, Manifest Communications

Lors d'un récent voyage en avion à Winnipeg, j'avais pour voisin un jeune homme de 22 ans qui venait d'une petite ville de l'Ontario et travaillait pour un fabricant de matériel agricole. C'était la première fois qu'il prenait un avion de ligne et cela le rendait un peu nerveux. Après les plaisanteries d'usage sur le temps, les voyages en avion et les moustiques de Winnipeg, nous avons commencé à parler de choses plus captivantes comme la guerre en Irak, le SRAS et la politique canadienne.

J'ai alors demandé à mon voisin ce qu'il pensait des politiciens canadiens, et s'il avait voté aux dernières élections fédérales ou provinciales. Il m'a répondu que non (en ajoutant d'ailleurs qu'aucun de ses amis ne pensait jamais à voter) et m'a proposé le conseil suivant : « Nous devons retourner à l'époque de la Grèce antique, parce que les Grecs avaient compris ce qu'était une démocratie. Ils avaient compris qu'il fallait parler aux citoyens et faire en sorte que la politique s'adresse à monsieur-tout-le-monde ».

Sa réflexion a mis le doigt sur un facteur important de la faible participation électorale chez les jeunes : la pertinence. Pour les jeunes Canadiens, le fait de se rendre aux urnes n'est pas particulièrement attrayant. Même s'il est vrai qu'une grande majorité des jeunes n'a pas d'éducation politique ou civique, cela ne devrait pas servir d'excuse pour ne pas essayer de les intéresser davantage à la politique. Au contraire, il incombe aux gouvernements, aux organismes sans but lucratif et aux entreprises d'aider à raviver l'intérêt des jeunes pour les systèmes politiques, de sorte que le vote soit vraiment une expression de leurs croyances et gestes démocratiques. Il faut réapprendre à exercer le droit de vote, du moins dans le sens où il s'agit d'une forme reconnue de participation démocratique. Tous les jeunes Canadiens doivent prendre l'habitude de voter.

Le but de cet article consiste à donner quelques idées permettant de rétablir une pertinence politique et de ramener les jeunes Canadiens aux urnes. Il porte sur trois grandes questions : Pourquoi les jeunes ne votent-ils pas? Que peut-on faire pour renverser cette tendance? De quelle manière faut-il s'y prendre?

Ni intéressés et ni motivés : Pourquoi les jeunes ne votent pas

La grande majorité des jeunes Canadiens (entre 18 et 24 ans) ne votent pas. À la dernière élection fédérale, à peine 25,4 % des jeunes votants admissibles se sont présentés aux urnes, soit le taux de participation le plus faible dans l'histoire du Canada note 1. L'explication que donnent le plus souvent les journalistes, les experts et les jeunes eux-mêmes est le cynisme, c'est-à-dire la méfiance à l'égard des politiciens et la croyance que le fait de voter ne changera rien. Il est vrai que le cynisme joue un rôle dans la baisse de la participation des jeunes, mais il n'en est pas l'élément moteur. D'ailleurs, des recherches indiquent que les jeunes ne sont pas plus cyniques à l'égard du gouvernement ou de la politique que leurs aînés note 2.

Manque d'éducation politique et civique

Un des grands responsables de la faible participation des jeunes est l'absence d'éducation politique et civique. Plusieurs études ont attiré l'attention sur le fait que les jeunes connaissent mal le gouvernement, la politique, l'histoire et l'actualité note 3. Un sondage fait en 2000 par l'Institut de recherche en politiques publiques a révélé que 50 % des jeunes adultes ne suivaient pas la politique de près note 4.

Qu'est-ce qui a donné lieu à cette absence d'éducation civique chez les jeunes? Les écoles n'ont pas accordé suffisamment d'attention et d'importance à l'éducation civique dans leur programme. Les ministères et les organismes gouvernementaux n'ont pas eu les moyens financiers de livrer des campagnes multimédias à grande échelle entre les élections dans le but de promouvoir l'importance du vote et de l'engagement civique. Les partis politiques et les élus n'ont pas fait de grands efforts pour engager les jeunes dans un dialogue utile et permanent. Les parents ne discutent pas de politique ou d'engagement civique autant qu'il serait peut-être nécessaire. Et enfin, les jeunes ne cherchent pas à connaître le système politique. En conséquence, les jeunes adultes ne sont essentiellement « pas intéressés » à la politique ni au gouvernement. Dans un tel contexte, il est difficile de faire comprendre la pertinence du vote.

Manque de confiance

Les autres raisons de la faible participation reflètent « le manque de motivation » dont la presse parle souvent. On prétend que les jeunes ne sont pas intéressés à la politique ni au gouvernement parce qu'ils ne font pas confiance aux politiciens ni au système politique et qu'ils ne croient pas que le fait de voter changera quoi que ce soit. Par exemple, dans le cadre des groupes de discussion menés pour Communication Canada en 2001, les jeunes Canadiens se plaignaient principalement du manque de leadership politique nécessaire à les inspirer et à les aider à croire qu'il y a effectivement une personne et une cause pour laquelle il est important de voter. Les récents scandales qui ont eu lieu dans les rangs du gouvernement au sujet de l'attribution irrégulière de contrats et de l'abus financier ont aidé à renforcer cette perception. Le manque d'intérêt provient aussi de la perception que le gouvernement ne comprend pas les besoins et les intérêts des jeunes, comme le confirme d'ailleurs le rapport de Communication Canada intitulé À l'écoute des Canadiens : Regard sur les jeunes adultes (2002) : 70 % des jeunes adultes ne croient pas que le gouvernement fédéral comprenne ce qu'ils recherchent.

Mondialisation

La mondialisation a aussi élargi l'écart entre les jeunes et les institutions politiques, entraînant une incidence négative sur la participation électorale. Dans un univers multimédia où l'information est omniprésente, les jeunes adultes sont en train de devenir « sur-informés et sous-engagés ». La multiplicité des enjeux, des préoccupations et des causes crée une forme de paralysie, amenant les jeunes à penser qu'il y a trop de problèmes à régler et pas assez de temps pour faire ce qui compte vraiment note 5.

La mondialisation a aussi créé un univers dans lequel les grandes marques et les styles de vie mis en valeur sur le marché ont tendance à dominer l'esprit des jeunes adultes. Les entreprises dépensent plus d'argent pour façonner les attitudes et les comportements que les gouvernements. Ainsi, les jeunes ont grandi dans une culture de marché et de consommation où la pertinence du gouvernement est marginalisée. Molson, Labatt, Roots, Tim Horton et Canadian Tire sont toutes des entreprises qui contribuent à définir la notion de « Canadien ». Si cette situation ne change pas, pourquoi les jeunes adultes se donneraient-ils la peine de voter alors que ce sont les consommateurs qui définissent les valeurs? Nous n'en sommes peut-être pas là, mais les gouvernements doivent mieux se vendre auprès des jeunes et mieux communiquer avec eux. Des recherches récentes révèlent que 62 % des jeunes adultes ne croient pas que le gouvernement fédéral communique bien avec eux note 6.

Étape de transition de la vie

Les jeunes adultes sont naturellement moins enclins à voter pendant l'étape de transition de leur vie qui se situe entre 18 et 24 ans. Ils sont occupés à trouver un emploi, à s'inscrire dans une université ou un collège, à quitter la maison de leurs parents, à voyager, à se marier, à acheter leur première maison et à fonder une famille. Ils sont dans une phase très mobile et turbulente dans laquelle ils ont déjà assez de mal à exprimer leur personnalité tout en essayant de s'intégrer dans le milieu et de s'y conformer. La politique et le vote sont loin sur la liste des « choses à faire » en priorités.

Effet de génération

Le manque d'intérêt et de motivation des jeunes Canadiens n'est peut-être pas simplement lié à une étape de leur vie et il ne s'améliorera peut-être pas en vieillissant, en payant de l'impôt et en s'installant dans une communauté. Des universitaires de renommée (Jon Pammett et Lawrence LeDuc, Brenda O'Neill, André Blais et autres) ont fait remarquer qu'il existait un effet inquiétant que l'on peut appeler « de génération ». De nos jours, les jeunes adultes ne manifestent pas les signes indiquant qu'ils s'intéresseront probablement au vote au fur et à mesure qu'ils avanceront en âge. De fait, ils votent moins que leurs grands-parents à leur âge. Dans ce cas, le manque d'intérêt qui existe aujourd'hui aura des conséquences sur la démocratie canadienne pour les générations à venir.

Renverser la tendance

La solution pour renverser cet « effet de génération » consiste à soulever l'intérêt de mon voisin de siège d'Air Canada et d'autres comme lui. Pour vendre la participation électorale à des jeunes, il faut un autre cadre de référence. C'est plutôt une affaire de cœur que de raison. Il faut une nouvelle façon d'aborder le problème. Les petites étapes progressives ne suffisent pas. Il faut changer le comportement à grande échelle. L'argument rationnel soulignant l'importance d'exercer ses droits démocratiques n'aura pas le même poids que les arguments qui reposent sur des valeurs et des initiatives rejoignant directement le sens de soi et d'identité des jeunes. La démocratie participative doit devenir un style de vie, et le fait de voter doit faire partie de ce style de vie.

Les changements de comportement se produisent non pas parce que les gens comprennent soudainement mieux les enjeux, mais plutôt parce qu'ils se voient différemment dans leur relation avec ces enjeux. Les Canadiens n'ont pas commencé à recycler à la fin des années 1980 et au début des années 1990 parce qu'ils avaient soudainement mieux compris les effets des déchets sur l'environnement. Ils ont commencé à recycler en raison de la dynamique sociale qui avait été créée et dans laquelle la Boîte bleue devenait une étiquette visible d'un citoyen bien-pensant. On était content de contribuer de manière positive à l'environnement et personne ne voulait être la seule personne du voisinage à ne pas participer à l'effort de recyclage.

La participation électorale exige la création d'une nouvelle norme sociale dans laquelle les jeunes verraient de la valeur dans le fait de voter et afficheraient cette participation au processus politique comme une marque d'identité.

Il ne sera pas facile de créer cette nouvelle norme civique, compte tenu du fait que les Canadiens ne forment pas un groupe homogène et que les efforts déployés pour hausser la participation semblent se manifester uniquement en période électorale. Les efforts mis en œuvre en période électorale ne motivent que ceux qui sont déjà intéressés et peuvent provoquer du cynisme chez les autres. La période électorale est trop courte pour persuader les jeunes Canadiens qu'il vaut la peine de voter. C'est pour cette raison que la période entre les élections compte le plus. C'est à ce moment-là que les partis politiques, les ministères et les organismes gouvernementaux, les organismes sans but lucratif et les entreprises devraient mobiliser leurs ressources et leurs talents pour créer une nouvelle norme de participation civique.

En raison de l'hiatus entre la perception que les jeunes ont de l'exercice du vote et des autres activités civiques, la création d'une telle norme doit être reliée à la valeur sous-jacente au fait de voter. Le vote n'est pas considéré au même titre que le bénévolat, que le fait de manifester, de donner de l'argent à des œuvres de bienfaisance ou de signer des pétitions. Les jeunes ne considèrent pas le vote comme une occasion ou un outil pour s'exprimer ou confirmer leur voix. La personne pour qui l'on vote ou l'élection de son candidat préféré est secondaire au fait de s'exprimer, de la même façon que l'action de manifester est au moins aussi importante que les résultats.

Il manque aussi une dimension humaine au fait de voter parce que la plupart des jeunes Canadiens ne connaissent pas et n'ont jamais rencontré la personne qui les représente aux niveaux municipal, provincial ou fédéral. Les élus sont un mystère pour les jeunes. On ne comprend pas très bien ce qu'ils font et comment le gouvernement fonctionne. Cette situation est en partie attribuable au fait que, dans une grande mesure, les élus ne rejoignent pas les jeunes et que s'ils le font, c'est en période électorale, geste très transparent du point de vue du jeune électorat.

Si, en tant que société, nous voulons encourager une plus grande participation électorale chez les jeunes Canadiens, alors tous les secteurs doivent y contribuer et ce, d'une manière pertinente pour les jeunes. Il faut les encourager, leur montrer en matière d'engagement civique une démarche différente où ils connaîtraient les outils à leur disposition et seraient convaincus qu'en les utilisant, ils pourraient changer les choses.

Quelques idées pour engager les jeunes votants : une perspective de marketing social

Hausser la participation électorale des jeunes relève d'un désir conscient et délibéré d'instaurer un changement social. D'un point de vue de marketing social, un programme de sensibilisation des électeurs devrait inclure quatre éléments : des moyens d'augmenter les connaissances et la compréhension; des activités visant à instaurer un climat social; de l'éducation et de la sensibilisation; et des initiatives stratégiques.

Augmenter les connaissances et la compréhension


L'installation d'isoloirs dans des endroits fréquentés par les jeunes et à des activités qui les rassemblent, comme les universités, les centres commerciaux, les YMCA, les centres communautaires et les concerts, pourrait accroître la participation électorale.

Pour joindre les jeunes Canadiens, il faut bien comprendre leurs attitudes et leurs comportements. Comme ils ne forment pas un groupe homogène, il est important de segmenter. Ce qui motive un jeune Autochtone vivant dans la campagne de la Saskatchewan ne ressemble en rien à ce qui motive un jeune de classe moyenne vivant à Toronto. Il est nécessaire de comprendre ces différences si on veut que les efforts de sensibilisation portent fruit dans les différentes régions du pays.

Il est également important de prendre des risques pour mieux comprendre ce qui peut marcher avec les jeunes. Il y a eu beaucoup d'études sur les taux de participation électorale et les raisons pour lesquelles ces taux sont faibles, mais peu de choses ont été réalisées dans le domaine des techniques novatrices visant à améliorer cette participation. L'inscription en ligne et le vote électronique facilitent la participation et peuvent certes aider à la hausser. L'installation de bureaux de vote aux endroits ou aux événements où se trouvent les jeunes, soit les universités, les centres commerciaux, les YMCA, les centres communautaires et les concerts, peut en outre contribuer à augmenter la participation électorale. Les partis politiques devraient aussi communiquer avec les jeunes votants au moyen de messagerie texte, de campagnes par courriel et de rencontres personnelles. Aucune de ces initiatives ne sera peut-être un vrai succès en définitive, mais il est impossible de le savoir, à moins que les gouvernements et les partis politiques ne soient prêts à prendre certains risques.

Instaurer un climat social


Le site Web de l'organisation « Rock the Vote » (aux États-Unis) peut être consulté à www.rockthevote.org/index2.html.

La campagne « Rock the Vote » aux États-Unis est un bon exemple de la façon de créer un bon climat social autour de la participation des jeunes votants. En s'inspirant de musique et de la culture pop, la campagne a pu engendrer un climat où le vote était perçu comme quelque chose que les gens « cool » faisaient. La campagne Participaction est un autre bon exemple d'une initiative qui a réussi à instaurer un climat social en sensibilisant les Canadiens à l'importance d'être plus actif.

Il nous faut une campagne du calibre de Participaction pour hausser la participation électorale des jeunes. Pour créer le bon climat, où les jeunes Canadiens accorderont une valeur au vote, il faut créer une nouvelle norme sociale. La manière d'y arriver est critique. Les professions de foi sur l'importance du vote ne suffisent pas. Il faut plutôt une publicité et des programmes révolutionnaires pour créer une énergie et un élan auxquels les divers segments des jeunes peuvent s'associer. Le message doit être diffusé à l'année longue, et pendant les années où il n'y a pas d'élection. Le message devrait aussi venir d'une entité indépendante du gouvernement. Les jeunes doivent croire en les auteurs du message. Actuellement les organismes sans but lucratif sont mieux acceptés pour ce genre de message social que les gouvernements ou les entreprises. Comme aucun organisme national sans but lucratif n'existe à l'heure actuelle uniquement pour promouvoir la participation électorale des jeunes, il faudrait en créer un.

Il y a cependant des limites au climat social que l'on peut instaurer. Il ne peut à lui seul soutenir des changements d'attitudes et de comportement sans des programmes locaux et communautaires qui donneront vie et valeur à ces idées. La campagne Participaction a fini par échouer à cause de l'absence de programmes connexes appropriés.

Éducation et sensibilisation

Les jeunes eux-mêmes représentent la plus grande ressource inexploitée pour ce qui est d'engager les jeunes dans la politique. Des milliers d'organismes de jeunes existent partout au pays dans le but de susciter le changement aux niveaux local, provincial et fédéral. Chacun de ces organismes regroupe des jeunes Canadiens qu'il rejoint et avec lesquels il interagit fréquemment. Et pourtant, les ministères et les organismes gouvernementaux ont fait peu d'efforts pour faire appel à ces groupes afin de diffuser de l'information et des ressources visant à promouvoir la participation électorale. Il faudrait créer des tables rondes pour jeunes afin d'explorer de meilleures manières de hausser cette participation. Il faut préparer du matériel d'éducation des électeurs dont les organismes pour jeunes peuvent se servir à l'occasion de conférences et dans le cadre de leurs programmes.

Les élus et leurs partis politiques doivent aussi être plus proactifs dans leur démarche de sensibilisation des jeunes. Ils doivent comprendre qu'il peut être très utile d'engager les jeunes sur des questions d'intérêt réciproque (violence, abus d'alcool et d'autres drogues, perfectionnement professionnel, etc.) au moment de préparer des programmes et des stratégies qui auront une incidence sur leur vie. Les entreprises canadiennes ont aussi un rôle important à jouer compte tenu des relations qu'ils cultivent avec les jeunes. Labatt, VIA Rail, Roots et Bell ne sont que quelques-unes des entreprises canadiennes qui ciblent les jeunes adultes et dont les initiatives communautaires peuvent aider à promouvoir la participation électorale et engendrer un mouvement de plus grande envergure.

Les salles de cours constituent un autre endroit évident où on peut engager les jeunes. Cependant, il faut pour cela du matériel d'éducation civique promouvant un apprentissage interactif, intéressant et expérientiel. Le fait d'inviter des conférenciers, les excursions scolaires, les jeux de simulation, les films, les débats et les projets pratiques exposant les jeunes aux enjeux et aux stratégies à grande échelle aideront les jeunes à se sensibiliser au monde et à la communauté et les amèneront à participer aux élections municipales, provinciales et fédérales.

Initiatives stratégiques

Pour hausser la participation électorale des jeunes, il faut aussi modifier les stratégies visant à amener le changement social désiré. Il est question depuis 20 ans de réduire l'âge du vote à 16 ans pour encourager les jeunes Canadiens à s'engager dans le processus politique. De nombreux observateurs ont fait valoir que si les jeunes étaient suffisamment responsables à 16 ans pour conduire une voiture, ils devraient pouvoir voter. Il serait bon d'explorer cette question ainsi que d'autres questions relatives à l'inscription des électeurs et au vote en ligne. Ce sont tous des sujets qui susciteront le dialogue et le débat chez les jeunes.

Conclusion


Les jeunes qui ont l'âge d'obtenir un permis de conduire sont-ils assez âgés pour voter?

Pour augmenter la participation électorale des jeunes, les quatre éléments de la dynamique du changement social décrits plus haut doivent être mis en œuvre de manière intégrée et intégrante. Il est cependant essentiel de créer le bon climat social pour que les autres activités soient bien appuyées et qu'un élan soit donné. Pour que l'éventail et le niveau d'activités soient suffisants, il faut que le leadership soit assumé par un organisme, désirant élaborer un plan coordonné qui incorpore les idées et les ressources des secteurs public, privé et bénévole. Pour arriver à obtenir un plus grand engagement civique et politique des jeunes, il faut une orientation de marketing social, du moins si nous voulons vraiment renverser l'effet de génération et forger une démocratie participative dans laquelle le vote fera partie des habitudes de vie des petits-enfants de la génération MusiquePlus.

NOTES

Note 1 Jean-Pierre Kingsley, conférencier principal lors du Symposium sur la participation électorale au Canada, Université Carleton, Ottawa, 21 mars 2003. Le texte intégral est affiché à www.elections.ca sous la rubrique Médias : Activités spéciales et conférences.

Note 2 Voir Jon H. Pammett et Lawrence LeDuc, « Pourquoi la participation décline aux élections fédérales canadiennes : un nouveau sondage des non-votants » [rapport de recherche en ligne], Élections Canada (mars 2003), affiché à www.elections.ca sous la rubrique Lois et politiques électorales; Brenda O'Neill, « Generational Patterns in the Political Opinions and Behaviours of Canadians », Policy Matters, vol. 2, no 5 (octobre 2001); et André Blais, Elisabeth Gidengil, Richard Nadeau et Neil Nevitte, Anatomy of a Liberal Victory: Making Sense of the 2000 Canadian Election, Peterborough (Ontario), Broadview Press, 2002, chapitre 3.

Note 3 Voir Blais, Gidengil, Nadeau et Nevitte (2002); Paul Howe, « Where have all the voters gone? » Inroads, vol. 12 (hiver-printemps 2003); et Centre de recherche d'information sur le Canada (CRIC), « La participation électorale au Canada : la démocratie canadienne est-elle en crise? », Cahier 3 du CRIC, octobre 2001.

Note 4 Paul Howe et David Northrup, « Strenghtening Canadian Democracy: The Views of Canadians », Institut de recherche en politiques publiques, 2000.

Note 5 D-Code et le Canadian Centre for Social Entrepreneurship, « Social Vision: Young Adult Perspectives on Social and Civic Responsibility », avril 2001.

Note 6 Communication Canada, « À l'écoute des Canadiens : Regard sur les jeunes adultes », janvier 2002.


Note : 

Les opinions exprimées par les auteurs ne reflètent pas nécessairement celles du directeur général des élections du Canada.