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Sondage auprès des électeursà la suite de la 41e élection générale

Sommaire

Élections Canada a chargé Phoenix SPI d'effectuer un sondage téléphonique auprès des électeurs qui avaient le droit de voter lors de la 41e élection générale qui s'est tenue le 2 mai 2011. Le sondage visait à évaluer l'expérience, les attitudes et les connaissances des électeurs en ce qui concerne divers aspects du processus électoral. Les résultats en découlant serviront à évaluer et à peaufiner les programmes et services qu'Élections Canada offre à l'électorat. Les résultats permettront aussi de produire de l'information qui contribuera à la formulation des recommandations au Parlement du directeur général des élections.

Élections Canada a fourni le questionnaire de sondage, largement inspiré de celui développé pour l'élection générale de 2008. Élections Canada a ajouté des questions au sujet de l'accessibilité du lieu du vote, au sujet de la probabilité que les personnes n'ayant pas voté votent en ligne, au sujet du vote lors de l'élection générale fédérale de 2008 et lors d'élections d'autres niveaux de gouvernement, et au sujet des perceptions à l'égard de l'équité de la conduite de l'élection et de la confiance qu'inspirent les résultats d'élection.

Les entrevues, qui ont duré en moyenne 16 minutes, ont eu lieu entre le 9 mai et le 14 juin 2011. L'échantillon final réunit 3 570 Canadiens et Canadiennes qui avaient le droit de voter lors de l'élection générale. Plus particulièrement, l'échantillon comprend 504 jeunes de 18 à 24 ans et 528 électeurs autochtones vivant ou non dans une réserve, y compris des Métis et des Inuits. En ce qui concerne la marge d'erreur de l'échantillon dans son ensemble, les résultats peuvent être considérés exacts à +/- 1,6 %, 19 fois sur 20.

Information à l'électeur

Élections Canada se révèle la principale source d'information au sujet de l'élection et du déroulement du vote. En effet, c'est la carte d'information de l'électeur (CIE) qui est la source d'information mentionnée le plus souvent (66 %), tandis qu'en plus faibles proportions, les répondants font état d'une brochure ou d'un dépliant d'Élections Canada (8 %) ou du site Web d'Élections Canada (3 %). En dehors d'Élections Canada, la télévision (12 %) et les journaux (11 %) sont les sources d'information que les répondants signalent le plus souvent. La CIE est demeurée la source d'information sur les procédures de vote la plus citée pour les élections générales de 2006, de 2008 et de 2011.

En forte majorité (91 %), les électeurs se souviennent d'avoir reçu une CIE et presque tous les répondants ont indiqué que les renseignements figurant sur leur carte étaient exacts. Par rapport au résultat correspondant observé lors des élections générales de 2008 et de 2006 (qui s'est établi à 89 %, dans chaque cas), ces observations témoignent d'une légère amélioration quant au taux de rappel de la réception de la carte d'information de l'électeur. Les répondants qui ne se souvenaient pas d'avoir reçu la CIE ont indiqué, dans la plus forte proportion (63 %), ne pas avoir pris de mesures particulières pour vérifier s'ils étaient inscrits : 34 % n'ont rien fait, 24 % ont attendu de l'apprendre au bureau de vote et 5 % ont tenu pour acquis qu'ils étaient inscrits. Une grande majorité des électeurs (83 %) ont apporté leur CIE pour aller voter. Cette proportion est demeurée la même depuis l'élection de 2008.

Presque tous les électeurs admissibles (98 %) ont dit qu'ils étaient au courant de la tenue de l'élection générale de mai 2011 (comparativement à 99 % en 2008). En minorité appréciable (40 %), ces répondants affirment avoir remarqué une publicité d'Élections Canada au sujet de l'élection générale. Au nombre des répondants ayant remarqué la publicité, environ la moitié (51 %) se rappelaient l'avoir vue à la télévision, tandis que 40 % se souvenaient l'avoir vue dans un journal et 17 % de l'avoir entendue à la radio. Les électeurs se souvenant de la publicité se sont révélés plus enclins à se souvenir qu'elle précisait la date de l'élection (20 %) et qu'elle comprenait un rappel du vote ou une incitation à voter (18 %). Ils étaient toutefois beaucoup moins nombreux (15 %) à se souvenir du slogan « Voter, c'est choisir son monde! » lorsqu'interrogés directement à ce sujet. Par ailleurs, le tiers (34 %) des répondants se souvenaient d'avoir reçu une brochure d'Élections Canada par la poste, résultat en baisse par rapport à 2008, alors que le taux de rappel était de 48 %.

Les électeurs admissibles au courant de l'élection ont été relativement peu nombreux (6 %) à affirmer qu'il leur manquait des renseignements au sujet du déroulement du vote qui leur auraient été utiles avant de voter. À ce chapitre, des renseignements supplémentaires au sujet des candidats et au sujet des exigences en matière de preuves d'identité des électeurs ont été les plus souvent cités.

Comportements de vote

Au total, 84 % des répondants signalent avoir voté lors de l'électionnote 1, le plus souvent au bureau de vote, le jour même de l'élection (80 %). Ces observations révèlent qu'une augmentation s'est opérée au chapitre du taux déclaré de participation électorale depuis l'élection générale de 2008 (73 %). Le résultat n'est toutefois pas aussi élevé qu'en 2006 (87 %). En 2011, c'est en plus faible proportion que les électeurs ont signalé avoir voté à un bureau de vote le jour de l'élection (80 %), comparativement à 2008 (87 %). Par ailleurs, en 2011, on a observé une augmentation au chapitre de la proportion d'électeurs qui ont voté à un bureau de vote par anticipation (17 % c. 11 %).

Il y a un lien manifeste entre la probabilité d'avoir voté lors de l'élection de mai 2011 et la probabilité d'avoir voté lors d'autres élections, y compris la précédente élection fédérale, en 2008, la dernière élection provinciale, et la dernière élection municipale. La majorité (57 %) des électeurs ont signalé avoir voté à chacune de ces quatre élections. En ce qui concerne les personnes qui votent à l'occasion, soulignons que 29 % des répondants ont dit avoir voté lors de certaines élections, mais pas à d'autres, et que 35 % des répondants ont dit ne pas avoir voté lors de certaines élections, mais avoir voté à d'autres. En fait, seulement 4 % des répondants pourraient être tenus pour des non-votants récurrents, dans la mesure où ils ont explicitement affirmé ne pas avoir voté lors de l'ensemble de ces élections.

Sur le plan des raisons pour lesquelles elles n'ont pas participé à l'élection, les personnes n'ayant pas voté se sont révélées le plus susceptibles d'invoquer des raisons liées à la vie quotidiennenote 2 (60 %). Comparativement à l'élection générale de 2008, on observe une légère augmentation des répondants signalant des enjeux liés à la vie quotidienne comme principales raisons pour expliquer qu'ils n'ont pas voté (56 % c. 60 %). D'autre part, pour la première fois en 2011, le sondage interrogeait les personnes n'ayant pas voté à savoir si elles auraient voté en ligne, s'il eut été possible de le faire. En majorité (57 %), les personnes n'ayant pas voté ont indiqué qu'elles auraient voté de cette façon, et 9 % de plus indiquent qu'elles auraient peut-être voté si cette possibilité s'était offerte. Du reste, la plupart des suggestions formulées pour encourager les personnes n'ayant pas voté à le faire s'articulent autour d'enjeux de politique (24 %) et d'enjeux liés au processus électoralnote 3 (21 %).

Identification des électeurs

Presque tous les répondants (97 %) ont affirmé qu'ils savaient déjà, avant la tenue de l'élection, que les électeurs doivent présenter une preuve d'identité pour voter aux élections fédérales. Dans une proportion moins importante (89 %), les électeurs interrogés ont dit qu'ils savaient déjà que les électeurs doivent présenter une preuve d'adresse pour voter lors des élections fédérales. Ces résultats témoignent d'une amélioration sur le plan de la connaissance des exigences en matière de preuves d'identité depuis 2008, alors que 94 % des répondants savaient déjà qu'ils devraient produire une preuve d'identité pour voter et 85 % connaissaient les exigences liées à la preuve d'adresse.

Les sources d'information les plus souvent citées au sujet de ces exigences ont été la CIE (41 %) et l'expérience ou le savoir préalable (36 %). Depuis 2008, on observe de nettes augmentations aux chapitres de la proportion d'électeurs ayant signalé la CIE (41 % c. 27 %) et l'expérience ou le savoir préalable (36 % c. 6 % en 2008) comme sources d'information au sujet des exigences en matière de preuves d'identité. Par ailleurs, depuis 2008, on constate un recul au chapitre de la proportion de répondants ayant mentionné les médias de masse, y compris la télévision (15 % c. 32 %), la radio (10 % c. 22 %) et les journaux (9 % c. 22 %). Il y a aussi eu un fléchissement au chapitre des répondants qui ont signalé la brochure, le dépliant ou la carte de rappel d'EC (5 % c. 14 %). C'est pratiquement l'ensemble (97 %) des répondants ayant voté qui ont affirmé qu'il est facile de satisfaire aux exigences en matière d'identité. Cette proportion est presque identique à la proportion enregistrée en 2008 (98 %).

Depuis 2008, les attitudes à l'égard de l'obligation de prouver son identité au bureau de vote sont demeurées relativement stables (96 % des répondants affichent des attitudes positives à cet égard en 2011 c. 94 % en 2008). On observe la même chose au sujet de l'obligation de prouver son adresse (les résultats à cet effet sont passés de 88 % à 91 %). En général, les critiques entourant ces exigences portaient sur l'obligation de prouver son adresse pour voter.

Presque tous les électeurs ayant voté à un bureau de vote (99 %) ont dit qu'ils étaient munis des pièces d'identité requises au moment d'aller voter. Ces résultats sont très semblables à ceux enregistrés en 2008, lorsque 98 % des électeurs ont signalé avoir en leur possession les pièces d'identité nécessaires. En grande majorité, ces électeurs ont dit avoir utilisé leur permis de conduire. La carte d'assurance maladie (16 %) et la CIE (14 %) sont les seuls autres types de documents à avoir été mentionnés assez régulièrement.

Dans ce domaine, lors de l'élection générale de 2011, on a observé une augmentation au chapitre de la proportion d'électeurs affirmant avoir apporté leur CIE au bureau de vote pour prouver leur identité et leur adresse (3 % en 2008 c. 14 % en 2011). Au cours de l'élection générale de 2011, Élections Canada a appliqué, dans certains emplacements ciblésnote 4, une nouvelle procédure testée pour la première fois lors des élections partielles de 2010. Les nouvelles règles en question permettent l'utilisation de la CIE comme preuve d'adresse, en conjonction avec une autre pièce d'identité. Ceci dit, la mise en œuvre des nouvelles règles ne permet pas d'expliquer pleinement cette augmentation. Dans les faits, la plupart (91 %) des électeurs signalant avoir présenté leur CIE comme pièce d'identité s'en sont servis conjointement avec une autre pièce d'identité qui suffisait à elle seule à satisfaire aux exigences en la matière. Par conséquent, dans ces cas-là, l'utilisation de la CIE était superflue. Plus particulièrement, l'examen du lieu de résidence des électeurs révèle que seulement deux personnes ont tiré parti des nouvelles règles sur l'utilisation de la CIE comme preuve d'adresse. Dans l'ensemble, un très faible nombre (n = 16) de répondants disent avoir présenté la CIE sans autre pièce d'identité, ce qui constituerait une utilisation incorrecte de la carte.

Commodité et accessibilité

C'est en proportion largement majoritaire (80 %) que les électeurs indiquent être partis de la maison pour aller voter. De plus, presque tous les électeurs ont dit avoir trouvé raisonnable la distance à parcourir pour se rendre au lieu de vote (97 %) et ne pas avoir eu de difficulté à trouver l'endroit (98 %). Ces résultats sont semblables à ceux observés en 2006 et en 2008, alors que 96 % des électeurs avaient trouvé la distance raisonnable et 98 % n'avaient pas signalé de problème à trouver l'emplacementnote 5.

Les divers aspects du processus électoral sur lesquels porte le sondage font l'objet d'une satisfaction répandue chez les électeurs. En particulier, signalons les perceptions des électeurs à l'effet que le temps d'attente au bureau de vote était raisonnable (97 %), que le lieu du vote était accessible (98 %), et qu'il y avait suffisamment d'affiches tant à l'intérieur (95 %) qu'à l'extérieur (82 %) du lieu du vote. Les répondants se sont dits satisfaits, également, de la langue dans laquelle ils ont été servis (99 %). Comme on l'a constaté en 2008, 99 % des électeurs affirment qu'il était facile de voter.

Il convient de signaler que les électeurs ayant un handicap se sont révélés légèrement moins susceptibles d'indiquer que le lieu du vote était accessible (96 % c. 99 % des autres répondants).

Satisfaction et confiance

Les perceptions à l'égard d'Élections Canada sont également très favorables. La satisfaction à l'égard du service offert par le personnel d'Élections Canada est quasi unanime (98 %). La proportion des répondants satisfaits n'a pas changé depuis 2008. En outre, 90 % des répondants ont dit qu'Élections Canada avait géré l'élection de façon équitable (65 % ont dit de façon très équitable), tandis que 3 % des personnes interrogées ont exprimé un point de vue négatif à ce sujet. Enfin, la grande majorité des répondants (87 %) ont aussi fait état de niveaux de confiance élevés en ce qui concerne l'exactitude des résultats d'élection dans leur circonscription.

Les jeunes électeurs

Soixante-neuf pour cent des jeunes électeurs ont dit avoir voté lors de l'élection générale de 2011. Ce résultat, qui témoigne d'une hausse par rapport à la participation déclarée dans ce groupe pour l'élection générale de 2008 (63 %), est toutefois assez comparable à la proportion de 70 % enregistrée en 2006. Comme on l'observe aussi dans la population en général, les jeunes ont signalé davantage des enjeux liés à la vie quotidienne comme principales raisons pour expliquer qu'ils n'avaient pas voté (61 % en 2011 c. 50 % en 2008), mais ont signalé moins souvent les raisons liées au processus électoral (9 % c. 16 % en 2008). Par ailleurs, les jeunes se sont révélés plus enclins à affirmer qu'ils auraient voté s'il avait été possible de le faire en ligne (67 % c. 57 % dans la population en général). Au chapitre des moyens envisagés pour encourager les jeunes à voter lors des élections, la principale suggestion formulée par les jeunes électeurs (dans une proportion de 19 %) propose de faire de la publicité dans les écoles ou sur les campus. La deuxième suggestion en importance, qui suit immédiatement la première, consiste à mettre l'accent sur des enjeux qui importent aux jeunes (17 %). Par rapport aux membres de la population en général, les jeunes se sont révélés plus susceptibles d'avoir entendu parler de l'élection, des procédures de vote et des exigences en matière de preuves d'identité grâce au bouche-à-oreille et à l'Internet.

Au bureau de vote, si les jeunes n'étaient ni plus, ni moins susceptibles que les membres de la population en général d'avoir en leur possession les documents d'identité nécessaires, ils se sont révélés moins susceptibles d'estimer qu'il était très facile de satisfaire aux exigences en la matière (74 % c. 83 % dans la population en général). Ces observations sont comparables à celles de 2008. Comme on l'observe aussi dans la population en général, en 2011, les jeunes se sont révélés plus susceptibles de signaler leur CIE comme document d'identité apporté au bureau de vote (10 % c. 3 % en 2008).

Les électeurs autochtones

Soixante-sept pour cent des répondants autochtones disent avoir voté lors de l'élection générale de 2011. Ce résultat témoigne d'une hausse par rapport à la participation des Autochtones aux élections fédérales de 2006 (64 %) et de 2008 (54 %). Par ailleurs, les répondants autochtones se sont révélés moins susceptibles d'être au courant de la tenue de l'élection de 2011 (89 % c. 98 % de l'ensemble de la population). À la façon de la population en général, les Autochtones ont signalé davantge des enjeux liés à la vie quotidienne comme principales raisons pour expliquer qu'ils n'avaient pas voté (55 % en 2011 c. 45 % en 2008). Par ailleurs, ils ont signalé moins souvent les raisons liées au processus électoral (6 % en 2011 c. 18 % en 2008), tandis que les enjeux de politique ont conservé relativement la même importance (36 % en 2011 c. 35 % en 2008). Les suggestions visant à encourager les Autochtones à participer aux élections fédérales comprennent des commentaires à l'effet qu'il faudrait les sensibiliser ou renseigner davantage au sujet du déroulement du vote, que les candidats devraient consacrer davantage d'efforts de campagne ou fournir plus d'information aux Autochtones, qu'il faudrait établir avec eux une meilleure communication, y compris dans leur langue, et qu'il faudrait mieux traiter les Autochtones et les enjeux autochtones.

Les Autochtones se sont révélés moins susceptibles que les membres de la population en général d'avoir apporté leur CIE au bureau de vote (69 % c. 83 %) et d'avoir apporté les documents d'identité nécessaires pour voter (94 % c. 99 %). Comparativement à la population en général, ils se sont aussi révélés légèrement moins susceptibles d'estimer qu'il est facile de satisfaire aux exigences en matière d'identité (95 % c. 97 % dans la population en général) et, plus particulièrement, moins susceptibles de tenir la satisfaction de ces exigences pour très facile (73 % c. 83 %). Ceci dit, les répondants autochtones étaient proportionnellement plus nombreux en 2011 qu'en 2008 à estimer qu'il est facile de satisfaire aux exigences liées aux preuves d'identité (95 % c. 89 %). Comme on l'observe aussi dans la population en général, les électeurs autochtones se sont révélés plus susceptibles d'apporter leur CIE comme document d'identité en 2011 qu'en 2008 (12 % c. 2 %). Chez les Autochtones, une plus forte proportion de répondants ont estimé que la distance à parcourir pour se rendre au bureau de vote était raisonnable en 2011 qu'en 2008 (95 % c. 89 %).

En ce qui concerne la probabilité de déclarer avoir voté lors de l'élection de 2011, il n'y a pas de différence significative entre les électeurs autochtones vivant dans une réserve et ceux vivant à l'extérieur des réserves (ces proportions se sont établies à 65 % et à 69 %, respectivement). En revanche, les électeurs autochtones qui résident à l'extérieur des réserves se sont révélés plus susceptibles d'avoir voté lors de la dernière élection provinciale (69 % c. 58 % des répondants vivant dans une réserve). Ils étaient aussi plus susceptibles d'avoir confiance dans l'exactitude des résultats d'élection dans leur circonscription (73 % c. 58 % des répondants vivant dans une réserve) et d'indiquer avoir suivi la campagne électorale de près (63 % c. 51 % des répondants vivant dans une réserve). Fait intéressant, les Autochtones vivant dans une réserve se sont révélés plus susceptibles que ceux résidant à l'extérieur des réserves d'indiquer que l'adresse figurant sur leur CIE était exacte (99 % c. 94 %).

Principales implications

Les résultats découlant du sondage soulignent quelques domaines dans lesquels Élections Canada pourrait souhaiter concentrer ses efforts, dans une perspective d'avenir. L'un des enjeux à aborder relève de ce qui semble être une confusion grandissante entourant l'utilisation de la CIE dans le contexte des exigences en matière d'identification des électeurs. Élections Canada pourrait ainsi chercher à clarifier davantage cette question. Quatorze pour cent des électeurs ont signalé avoir utilisé leur CIE comme preuve d'identité au bureau de vote, une nette augmentation depuis 2008, alors que 3 % des répondants seulement avaient répondu de la sorte. Étant donné que la majorité de ces répondants ne satisfaisaient pas aux exigences permettant l'utilisation de la CIE comme pièce d'identité, et compte tenu du fait que la plupart signalent aussi qu'ils ont présenté conjointement un autre document d'identité qui, en soi, suffisait à satisfaire aux exigences en matière d'identité, il appert que des électeurs croient que leur CIE sert à prouver leur identité simplement parce qu'ils l'ont présentée au bureau de vote.

Les difficultés que les Autochtones ont semblé éprouver à satisfaire les exigences en matière de preuves d'identité constituent certainement un autre domaine d'intérêt. Comparativement au reste de la population, les électeurs autochtones, qui ont généralement éprouvé plus de problèmes dans ce domaine, se sont révélés moins au courant des exigences, moins favorables à celles-ci, moins susceptibles d'avoir apporté les documents requis lorsqu'ils sont allés voter, et moins susceptibles d'estimer qu'il est facile ou très facile de satisfaire aux exigences. Bien que les Autochtones se soient révélés plus susceptibles en 2011 qu'en 2008 d'estimer qu'il est facile de satisfaire aux exigences en matière de preuves d'identité pour voter, à ce chapitre, un écart demeure par rapport à la population en général.

Les résultats découlant du sondage soulignent aussi que le vote en ligne continue de susciter des appuis parmi les non-votants. En particulier, c'est une majorité (57 %) des personnes n'ayant pas voté qui disent qu'elles auraient voté sur le site Web d'Élections Canada, si cette possibilité leur avait été offerte, tandis que 9 % de plus indiquent qu'elles auraient peut-être voté par Internet. En bref, le vote en ligne semble éveiller de l'intérêt chez les personnes n'ayant pas voté, même si l'absence de cette possibilité ne constitue pas la principale raison pour laquelle elles n'ont pas voté. Étant donné que les personnes n'ayant pas voté invoquent majoritairement des raisons liées à la vie quotidienne (60 %) pour expliquer leur abstention, Élections Canada voudra peut-être se pencher sur les potentialités du vote en ligne comme moyen de rendre le processus électoral plus pratique en permettant de surmonter des obstacles du quotidien. Le vote en ligne pourrait se révéler particulièrement efficace chez les jeunes qui, malgré les données témoignant de leur moindre engagement politique, se sont révélés plus susceptibles que la population en général d'affirmer qu'ils auraient voté s'il avait été possible de le faire en ligne (67 % c. 57 %). Plus engagés dans les technologies que la population en général, les jeunes sont aussi plus susceptibles de discuter de politique sur Internet (39 % c. 18 %). Ces résultats font penser qu'une adaptation des moyens d'engagement politique pourrait accroître la participation des jeunes.


Note 1 Dans l'interprétation de ce résultat, il importe toutefois de tenir compte de ce qui suit : 1) les gens qui ne votent pas sont plus susceptibles de refuser de participer à des sondages au sujet d'élections; 2) il est probable que le facteur de désirabilité sociale entraîne une surdéclaration du vote. Pour l'élection fédérale de mai 2011, le taux officiel de participation électorale s'est établi à 61,1 %.

Note 2 Au nombre de ces raisons figurent les déplacements, les horaires de travail ou d'études, un horaire trop chargé, un manque d'information, l'état de santé, une maladie ou une blessure, des obligations familiales, l'oubli et des raisons liées au transport.

Note 3 Plus particulièrement, ces suggestions comprenaient le vote en ligne, une meilleure accessibilité et de plus amples renseignements au sujet des dates et lieux du vote.

Note 4 Les établissements de soins de longue durée, les résidences pour personnes âgées, les résidences étudiantes sur des campus et les réserves des Premières nations.

Note 5 En 2006 et en 2008, le sondage demandait si les répondants avaient eu de la difficulté à « trouver » le bureau de vote. Dans la version de 2011, la question demandait si les répondants avaient eu de la difficulté à « se rendre » au bureau de vote.