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Participation et raisons de l'abstention au vote : élection fédérale du 21 octobre 2019 : Résultats du supplément de l'Enquête sur la population active

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En vertu d'un accord avec Élections Canada, Statistique Canada a réalisé un supplément à l'Enquête sur la population active de novembre 2019 au sujet du vote à l'élection générale fédérale du 21 octobre 2019. Les résultats généraux ont été rendus publics dans le communiqué de presse quotidien de Statistique Canada (« Le Quotidien ») le mercredi 26 février 2020. Le présent rapport fournit des renseignements plus détaillés sur ces résultats, en mettant l'accent sur les groupes démographiques d'intérêt et sur ceux qui ont invoqué des problèmes liés au processus électoral comme raison de ne pas avoir voté. Dans la mesure du possible, des comparaisons sont établies avec les élections générales fédérales de 2011 et de 2015.

Méthodologie

Les données présentées dans cette étude découlent de cinq questions ajoutées à l'Enquête sur la population active (EPA) de novembre 2019 :

  1. Êtes-vous un citoyen canadien?
  2. Avez-vous voté aux dernières élections fédérales?
  3. Pourquoi n'avez-vous pas voté?
  4. Êtes-vous allé à un bureau de vote pour essayer de voter? (si la réponse était « n'a pas pu prouver son identité ou son adresse » à la question 3)
  5. Au cours des 12 derniers mois, avez-vous utilisé le service en ligne d'Élections Canada pour vérifier, mettre à jour ou compléter votre inscription à la liste électorale?

L'EPA est une enquête mensuelle réalisée auprès d'environ 56 000 ménages. Un échantillon de cette taille permet d'analyser diverses sous-populations. S'il est obligatoire de répondre aux questions principales de l'EPA, les questions supplémentaires (comme celles de novembre 2019 à propos de l'élection) sont quant à elles facultatives. Le taux de réponse à la première question filtre sur la citoyenneté canadienne a été de 97,0 % (parmi les répondants de l'EPA), ce qui indique un biais de sélection assez faible.

Les personnes vivant dans des réserves et d'autres collectivités autochtones, les membres à temps plein des Forces armées canadiennes, les personnes vivant en institution et les ménages situés dans des régions extrêmement éloignées où la densité de population est très faible sont exclus de l'EPA. On estime que ces personnes représentent environ 2 % de la population. De plus, les questions supplémentaires sur l'élection n'ont pas été posées aux répondants des territoires, ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi les taux de participation électorale calculés à partir de sondages postélectoraux similaires sont toujours plus élevés que les taux officiels publiés par Élections Canada.

Comme pour toutes les enquêtes par échantillon, les estimations de l'EPA sont sujettes à un certain degré de variation pouvant être causé par des erreurs d'échantillonnage et d'autres erreurs potentielles. Les critères usuels de qualité des données de Statistique Canada ont été appliqués à toutes les estimations présentées dans ce rapport. De plus, des règles de suppression visant à assurer l'anonymat des répondants ont été appliquées. Toutes les différences observées entre les groupes et tous les changements survenus au fil du temps dont il est question dans l'analyse sont considérés comme statistiquement significatifs au seuil de confiance de 95 %1.

Taux de participation électorale

  • Un peu plus des trois quarts (77,1 %) des Canadiens ont déclaré avoir voté à l'élection générale fédérale de 2019, soit la même proportion qu'à l'élection de 2015 (77,0 %).
  • Après des augmentations notables de plus de 10 points de pourcentage à l'élection de 2015 par rapport à celle de 2011, les taux de participation pour la tranche d'âge des 18 à 24 ans (68,4 %) et celle des 25 à 34 ans (71,0 %) sont demeurés sensiblement les mêmes en 2019.
  • Le taux de participation électorale selon le statut de citoyenneté n'a guère changé en 2019. Comme en 2015, les citoyens naturalisés vivant au Canada depuis 10 ans ou moins ont continué d'avoir un taux de participation plus faible (71,8 %) que ceux arrivés au Canada depuis plus de 10 ans (75,3 %) et que les citoyens canadiens de naissance (77,8 %).
  • Le taux de participation des électeurs autochtones vivant hors réserve (66,4 %) a également peu varié; il est resté inférieur à celui des électeurs non autochtones (77,5 %) à l'élection fédérale de 2019.

Raisons de l'abstention au vote

  • Parmi les 22,9 % de Canadiens qui n'ont pas voté en 2019 (environ 6,2 millions d'électeurs), les principales raisons de leur abstention sont très similaires à celles déclarées après l'élection fédérale de 2015. Aux fins d'analyse, les 18 raisons invoquées ont été regroupées en quatre catégories :
    • Raisons liées à la vie courante (45,9 %)
    • Raisons de nature politique (41,9 %)
    • Raisons liées au processus électoral (5,4 %)
    • Toutes les autres raisons (6,8 %)
  • Comme en 2015, deux raisons constituent ensemble plus de la moitié de tous les motifs d'abstention mentionnés, soit le manque d'intérêt pour la politique (34,6 %) et le manque de temps (21,6 %). Les autres raisons les plus souvent mentionnées ont été la maladie ou l'incapacité (13,0 %) et le fait d'avoir été à l'extérieur de la ville (11,3 %).
  • Parmi les non-votants, une plus grande proportion de femmes (47,6 %) que d'hommes (44,3 %) ont invoqué l'une des raisons liées à la vie courante comme motif d'abstention, en particulier une maladie ou une incapacité (16,4 % contre 9,8 %). C'est en partie lié au fait qu'une plus grande proportion de femmes que d'hommes faisaient partie des groupes d'âge plus avancé. En effet, un peu plus d'une dixième des femmes n'ayant pas voté étaient âgées de 75 ans ou plus. En revanche, les hommes (37,0 %) ont été plus nombreux que les femmes (32,1 %) à déclarer ne pas s'intéresser à la politique.

Raisons liées au processus électoral

  • Les raisons liées au processus électoral constituent 5,4 % des raisons invoquées par les non-votants à l'élection fédérale de 2019, ce qui représente une baisse de 2,1 points de pourcentage par rapport à 2015.
  • Dans la catégorie des raisons liées au processus électoral, les raisons les plus souvent invoquées ont été les suivantes : le fait de ne pas avoir pu prouver son identité ou son adresse (1,6 %), des problèmes de transport ou le fait que le bureau de vote était trop éloigné (1,1 %), un manque d'information sur le processus de vote (1,1 %) et des problèmes liés à la carte d'information de l'électeur (1,1 %). Le fait de ne pas être inscrit sur la liste électorale (0,4 %) et les files d'attente trop longues (0,1 %2) font partie des autres raisons liées au processus électoral qui ont été mentionnées.
  • Les non-votants de 75 ans et plus étaient les plus susceptibles d'invoquer des raisons liées au processus électoral (8,8 %), en raison principalement de ceux qui ont invoqué des problèmes de transport ou le fait que le bureau de vote était trop éloigné (5,4 %).
Tableau 1 : Raisons de l'abstention au vote – tous les non-votants, les jeunes et les Autochtones vivant hors réserve – élection fédérale de 2019
Raison de l'abstention au vote Tous les non-votants (%) Jeunes
(18-24 ans) (%)
Autochtones vivant hors réserve (%)
Raisons liées à la vie courante 45,9 45,7 40,8
Trop occupé 21,6 25,5 19,0
À l'extérieur de la ville 11,3 14,7 9,8
Maladie ou incapacité 13,0 5,6 12,0
Raisons de nature politique 41,9 39,1 47,6
Pas intéressé à la politique 34,6 35,0 39,1
Manque d'information concernant les enjeux de la campagne et les positions des partis 0,7 0,8E 0,9E
N'aimait pas les candidats/les partis/la campagne 3,9 1,3E 5,0E
Avait le sentiment que voter ne ferait pas de différence 0,9
Ne savait pas pour qui voter 1,8 1,5E
Raisons liées au processus électoral 5,4 8,2 6,9
N'a pas pu prouver son identité ou son adresse 1,6 2,8 2,8E
N'était pas inscrit sur la liste électorale 0,4 1,1E
Problème de transport/bureau de scrutin trop éloigné 1,1 0,5E 1,1E
Manque d'information sur le déroulement du vote (p. ex. où voter, quand voter) 1,1 1,8E
Files d'attente trop longues 0,1E
Problèmes liés à la carte d'information de l'électeur 1,1 1,9E 0,5E
Toutes les autres raisons 6,8 7,0 4,8
A oublié de voter 1,2 1,6E 1,0E
Croyances religieuses ou autres croyances 1,3 0,7E
Conditions météorologiques 0,1E
Autres raisons 4,2 4,6 2,7E

E : Données à utiliser avec prudence : le coefficient de variation est supérieur à 16,5 %.

– : Les données ont été supprimées pour des raisons de confidentialité ou de qualité.

Note : Il est possible que la somme des valeurs ne soit pas égale à 100 ou aux sous-totaux, en raison des chiffres arrondis.

Source : Supplément à l'Enquête sur la population active, novembre 2019.

  • Parmi les non-votants âgés de 18 à 24 ans, 8,2 % ont invoqué des raisons liées au processus électoral, ce qui représente une baisse de 3,3 points de pourcentage comparativement à l'élection de 2015. Les principales raisons liées au processus électoral invoquées par les jeunes en 2019 ont été les suivantes : le fait de ne pas avoir pu prouver son identité ou son adresse (2,8 %), des problèmes liés à la carte d'information de l'électeur (1,9 %3) et un manque d'information sur le processus de vote (1,8 %4).
  • À l'échelle des provinces, le poids des raisons de l'abstention au vote liées au processus électoral allait de 4,2 % à Terre-Neuve-et-Labrador à 7,0 % en Saskatchewan.
  • Il y a peu d'écart entre les non-votants autochtones vivant hors réserve et les non-votants non autochtones pour ce qui est de la fréquence des raisons liées au processus électoral (6,9 % contre 5,4 % respectivement). Toutefois, dans cette catégorie de raisons, le fait ne pas avoir pu prouver son identité ou son adresse a été une raison invoquée plus souvent par les Autochtones (2,8 %5) que par les non-Autochtones (1,6 %).

Non-votants ayant déclaré qu'ils se sont rendus à un bureau de vote

  • On a aussi demandé à ceux qui ont déclaré ne pas avoir voté parce qu'ils n'ont pas pu prouver leur identité ou leur adresse s'ils s'étaient rendus à un bureau de vote.
  • Parmi les quelque 104 100 non-votants qui ont dit avoir été incapables de prouver leur identité ou leur adresse, un sur cinq (20,2 % ou environ 21 000) a dit qu'il s'était rendu à un bureau de vote.
  • Parmi les électeurs qui n'ont pas voté en raison de difficultés à prouver leur identité ou leur adresse, mais qui se sont rendus à un bureau de vote, environ 4 3006 (20,5 %) étaient âgés de 18 à 24 ans. Pourtant, ce groupe d'âge représentait 10,4 % de l'électorat à l'élection fédérale de 2019.
Tableau 2 : Non-votants qui ont invoqué des raisons liées au processus électoral, qui ont dit ne pas avoir pu prouver leur identité ou leur adresse, et qui ont déclaré s'être rendus à un bureau de vote – élection fédérale de 2019
  Nombre Intervalle de confiance (95 %)
Nombre total de fois où des raisons liées au processus électoral ont été invoquées comme motifs d'abstention au vote (les répondants pouvaient fournir plus d'une raison) 349 700 ±30 400
Nombre de non-votants ayant indiqué que leur incapacité à prouver leur identité ou leur adresse avaient été une raison de s'abstenir 104 100 ±16 500
Nombre de non-votants qui ont indiqué que leur incapacité à prouver leur identité ou leur adresse avait été une raison de s'abstenir et qui se sont rendus à un bureau de vote 21 000 ±6 700

Source : Supplément à l'Enquête sur la population active, novembre 2019

Notes de bas de page

1 Des tests d'hypothèse ont été effectués à partir d'une formule d'approximation courante qui ne tient pas compte de la covariation entre les estimations.

2 Donnée à utiliser avec prudence.

3 Donnée à utiliser avec prudence.

4 Donnée à utiliser avec prudence.

5 Donnée à utiliser avec prudence.

6 Donnée à utiliser avec prudence.