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Participation électorale des Autochtones au Canada

Sommaire

Le taux de participation des Canadiens autochtones est plus bas que celui des Canadiens non autochtones. Le présent rapport, fondé sur les résultats de sondages menés auprès d'électeurs autochtones et non autochtones à la suite des élections fédérales de 2004, de 2006, de 2008 et de 2011, étudie les raisons de cet écart.

Nous avons examiné les données existantes sur la participation électorale afin de déterminer les facteurs influant sur la participation électoral en général et la participation électoral des Autochtones en particulier. Nous avons ensuite analysé de manière empirique l'effet de ces facteurs sur la participation électorale des Autochtones vivant dans les réserves, des Autochtones vivant en dehors des réserves et des Canadiens non autochtones. Nous avons constaté que ces groupes possédaient des facteurs communs influant sur la participation.

Selon nos analyses, la participation électorale augmente chez les Autochtones ayant un niveau de scolarité et de revenu plus élevé. Il en va de même pour les non-Autochtones. Nous avons également constaté que la participation électorale des Autochtones augmentait avec l'âge, comme c'est le cas pour les non-Autochtones. Nous avons enfin observé que les Autochtones, comme les non-Autochtones, étaient plus susceptibles de voter s'ils possédaient davantage de ressources politiques (p. ex. connaissances et informations politiques) et un sens plus aigu du devoir civique. Ces mêmes facteurs influent sur la participation électoral des non-Autochtones. Tout ceci suggère que les Autochtones votent ou ne votent pas pour les mêmes raisons que les non-Autochtones.

Le rapport se penche également sur les facteurs influant sur l'inscription des électeurs autochtones. Les données nous incitent à penser que ces facteurs sont les mêmes que pour les non-Autochtones. Comme nous avons trouvé que les ressources politiques et le sens du devoir civique étaient les facteurs les plus déterminants dans la décision de participer aux scrutins, nous avons mené un examen empirique de ces deux facteurs. Une fois de plus, les variables sociodémographiques sont cruciales.

L'implication principale de ces résultats est que l'écart de la participation entre les électeurs autochtones et non autochtones peut être mis sur le compte de la résidence dans une réserve ou en dehors d'une réserve, de l'âge, du niveau de scolarité, du revenu, des ressources politiques, du sens du devoir civique. Si on excluait le taux plus faible d'inscription, les ressources politiques plus restreintes, le sens du devoir civique plus faible, la moyenne d'âge plus basse et les conditions socioéconomiques moins bonnes des Autochtones, nous pourrions nous attendre à ce que leur taux de participation aux élections fédérales soit le même que celui des non-Autochtones. Nos résultats suggèrent que la participation électorale des Autochtones augmenterait de 20 points de pourcentage si leur profil pour ces facteurs correspondait à celui des non-Autochtones, éliminant totalement l'écart entre les deux groupes.

À la fin du rapport, nous recommandons cinq mesures stratégiques pour accroître la participation électorale des Autochtones. Les Autochtones vivant dans des réserves devraient faire l'objet d'efforts particuliers. Il faudrait également cibler les jeunes Autochtones. Des programmes faisant la promotion des ressources politiques et renforçant le sens du devoir civique devraient être créés et testés. Les efforts pour favoriser l'inscription devraient également s'intensifier. En dernier lieu, nous recommandons qu'Élections Canada mène des études sur les collectivités autochtones affichant des taux de participation plus élevés ou moins élevés que la moyenne.