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Électeurs autochtones

Des recherches ont démontré que certains groupes d'électeurs, dont les électeurs autochtones, avaient moins tendance à voter que la population générale du Canada. Pour veiller à ce que ces électeurs puissent exercer leur droit de vote aux élections fédérales, il est important de comprendre les obstacles auxquels ils peuvent faire face. À cette fin, Élections Canada examine les résultats des sondages postélectoraux qu'il réalise ainsi que les résultats des recherches sur la participation et l'engagement démocratique. De plus, il mène des consultations continues auprès de divers groupes d'intervenants avec qui il entretient des relations, dont plusieurs organismes des Premières Nations, des Métis et des Inuits.

Les électeurs autochtones sont des personnes âgées d'au moins 18 ans qui s'identifient comme étant membres des Premières Nations ou des peuples métis et inuits. En 2016, les Autochtones représentaient environ 5 % de la population canadienne (Statistique Canada).

Chacun des groupes d'électeurs autochtones a son histoire et son vécu particuliers en ce qui concerne le vote aux élections fédérales. Les Métis ont toujours eu les mêmes droits légaux que les autres Canadiens en ce qui a trait au vote aux élections fédérales. Toutefois, à quelques exceptions près pour les anciens combattants, la Loi du cens électoral fédéral de 1934 privait du droit de vote aux élections fédérales les membres des Premières Nations vivant dans les réserves, de même que les Inuits. Le droit de vote des Inuits a été entièrement rétabli en 1950, mais leur accès aux services électoraux a été limité pendant bien des d'années qui ont suivi. Des urnes ont été placées dans toutes les communautés inuites pour les élections fédérales seulement à compter de 1962. En 1960, le Parlement a étendu le droit de vote aux Indiens de façon inconditionnelle, ce qui a donné le droit de vote aux membres des Premières Nations sans leur faire perdre leur statut d'indien. Compte tenu de ce passé de privation du droit de vote, les électeurs autochtones ont tendance à être moins nombreux à voter que les électeurs non autochtones.

Notes :

  • Cette section présente les résultats des sondages postélectoraux de 2019 (étude nationale auprès des électeurs) pour permettre de mieux comprendre les obstacles pouvant nuire à la participation de certains groupes d'électeurs aux élections fédérales.
  • Cette section présente aussi les résultats provenant d'un supplément de l'Enquête sur la population active,1 commandé par Élections Canada, de même que de notre étude de 2019 sur la participation électorale dans les réserves.
  • Dans la mesure du possible, les résultats sont comparés avec ceux des élections précédentes.
  • Seuls les résultats statistiquement significatifs sont présentés ici.

Participation aux élections fédérales

Les électeurs autochtones ont tendance à être moins nombreux à voter que les électeurs non autochtones.

  • En 2019, 84 % des électeurs autochtones ont déclaré avoir voté, par rapport à 91 % des électeurs non autochtones. Cependant, les électeurs inuits et les électeurs des Premières Nations avaient tendance à voter en moins grand nombre : 77 % et 80 %, respectivement. Ces taux de participation autochtones sont plus élevés qu'en 2015, où 81 % des électeurs autochtones avaient déclaré avoir voté, y compris 67 % des électeurs inuits et 79 % des électeurs des Premières Nations.
  • La participation électorale de 2019 a aussi été plus faible chez les électeurs autochtones vivant hors réserve (66,4 %) que chez les électeurs non autochtones (77,5 %) [Enquête sur la population active], et beaucoup plus faible chez les électeurs vivant dans une réserve (51,8 %, par rapport à 67 % de la population générale [Participation électorale dans les réserves – 43e élection générale]).
  • Les électeurs autochtones étaient plus susceptibles d'affirmer ne pas avoir voté pour des raisons liées au processus électoral (21 %, par rapport à 12 % des électeurs non autochtones).
  • La même tendance a été constatée chez les électeurs autochtones vivant hors réserve (6,9 %, par rapport à 5,4 % de tous les électeurs). Les électeurs autochtones vivant hors réserve étaient aussi plus susceptibles d'affirmer ne pas avoir voté pour des raisons de nature politique (47,6 %, par rapport à 41,9 % de tous les électeurs) [Enquête sur la population active].

Attitudes et intérêt à l'égard de la vie démocratique et de la politique

Les électeurs autochtones sont moins susceptibles d'être satisfaits de la vie démocratique au Canada et de considérer le vote comme un devoir.

  • En 2019, les électeurs autochtones étaient moins susceptibles de se déclarer satisfaits de la vie démocratique au Canada (64 %) que les électeurs non autochtones (79 %). La même tendance a été constatée chez les électeurs des Premières Nations (66 %) et les électeurs métis (62 %). Ces taux sont plus élevés qu'en 2015, où 56 % des électeurs autochtones étaient satisfaits de la vie démocratique par rapport à 69 % des électeurs non autochtones.
  • Les électeurs autochtones étaient moins susceptibles de considérer le vote comme un devoir plutôt qu'un choix (66 %, par rapport à 74 % des électeurs non autochtones). L'écart était plus important chez les électeurs inuits (55 %) et les électeurs des Premières Nations (60 %).

Connaissance du processus électoral

Les électeurs autochtones ont tendance à un peu moins bien connaître le processus électoral, y compris l'exigence d'inscription, les méthodes de vote et les exigences d'identification des électeurs.

  • En 2019, les électeurs autochtones étaient plus susceptibles de dire qu'ils ne connaissaient aucune des façons de s'inscrire ou de mettre à jour leurs renseignements d'inscription (26 %, par rapport à 21 % de la population générale). Le taux chez les électeurs des Premières Nations était de 28 %.
  • En 2019, les électeurs autochtones étaient aussi moins susceptibles de mentionner les bureaux de vote le jour de l'élection ou les bureaux de vote par anticipation comme façons de voter à une élection fédérale (81 % et 52 %, respectivement, par rapport à 91 % et à 72 % de la population générale). Chez les électeurs des Premières Nations, ces taux étaient de 82 % et 44 %, respectivement. Ces pourcentages étaient plus faibles en 2015, où les électeurs autochtones étaient moins susceptibles de mentionner les bureaux de vote (75 %) ou les bureaux de vote par anticipation (42 %) comme façons de voter à une élection que les électeurs non autochtones (90 % et 65 %).
  • Les électeurs autochtones étaient aussi moins susceptibles d'affirmer se sentir bien informés au sujet des endroits où voter que la population générale (71 %, par rapport à 79 %).
  • Les électeurs autochtones étaient moins susceptibles que les électeurs non autochtones de savoir que pour voter, ils doivent présenter une preuve d'identité (95 %, par rapport à 97 %, respectivement) et une preuve d'adresse (87 %, par rapport à 91 %; et 82 % des électeurs des Premières Nations). L'exigence de preuve d'adresse semble être plus connue qu'en 2015 (83 % des électeurs autochtones par rapport à 89 % des électeurs non autochtones), mais est restée stable chez les électeurs des Premières Nations (82 %).
  • Cependant, les électeurs autochtones étaient plus susceptibles de connaître Élections Canada (88 %, et 90 % des électeurs métis) que les électeurs non autochtones (85 %). Ces résultats sont semblables à ceux de 2015.

S'inscrire

L'inscription semble être un obstacle pour certains électeurs autochtones.

  • En 2019, les électeurs autochtones étaient moins susceptibles de déclarer être inscrits avant l'élection (84 %, par rapport à 89 % des électeurs non autochtones); Le taux chez les électeurs des Premières Nations était de 81 %. Ces résultats sont semblables à ceux de 2015.
  • Les électeurs autochtones étaient aussi moins susceptibles de se souvenir d'avoir reçu la carte d'information de l'électeur (86 %, et 84 % des électeurs des Premières Nations) que les électeurs non autochtones (93 %). Ces taux se sont améliorés depuis 2015, où 82 % des électeurs autochtones, et plus précisément 80 % des électeurs des Premières Nations, se souvenaient d'avoir reçu la carte d'information de l'électeur, par rapport à 91 % des électeurs non autochtones.
  • Les électeurs autochtones étaient moins susceptibles de trouver qu'il était facile de s'inscrire (93 %) que les électeurs non autochtones (96 %).

Voter au lieu de scrutin

Les électeurs autochtones sont moins susceptibles de trouver qu'il est facile de voter et d'être satisfaits de leur expérience de vote.

  • En 2019, les électeurs autochtones étaient moins susceptibles d'affirmer qu'il était très facile de voter (82 %, et 80 % des électeurs des Premières Nations) que les électeurs non autochtones (85 %). Ces résultats sont plus faibles qu'en 2015, où 87 % des électeurs autochtones et 88 % des électeurs des Premières Nations ont affirmé qu'il était très facile de voter, par rapport à 89 % des électeurs non autochtones.
  • Les électeurs autochtones étaient aussi moins susceptibles d'avoir été très satisfaits de leur expérience de vote (73 %, et 70 % des électeurs des Premières Nations) que les électeurs non autochtones (81 %). Ces taux sont plus faibles qu'en 2015, où 80 % des électeurs autochtones et 80 % des électeurs des Premières Nations étaient très satisfaits, par rapport à 82 % des électeurs non autochtones.

Fournir une pièce d'identité

Fournir une pièce d'identité et d'adresse semble être problématique pour certains électeurs autochtones.

  • En 2019, bien que la plupart des électeurs autochtones aient pu facilement fournir une pièce d'identité, ils étaient moins susceptibles de trouver qu'il était très facile de satisfaire aux exigences d'identification (91 %, par rapport à 94 % des électeurs non autochtones). Les électeurs des Premières Nations en étaient encore moins susceptibles (86 %). Cette tendance semble s'être nettement améliorée depuis 2015, où 84 % des électeurs autochtones avaient trouvé qu'il était très facile de satisfaire aux exigences d'identification, par rapport à 92 % des électeurs non autochtones.
  • En 2019, 2,8 % des électeurs autochtones vivant hors réserve semblent ne pas avoir voté parce qu'ils n'étaient pas en mesure de prouver leur identité ou leur adresse, par rapport à 1,6 % des électeurs non autochtones (Enquête sur la population active).

Confiance dans le processus électoral

Les électeurs autochtones sont moins susceptibles d'avoir confiance dans le processus électoral.

  • En 2019, les électeurs autochtones étaient moins susceptibles d'affirmer avoir confiance en Élections Canada (83 %, et 81 % des électeurs des Premières Nations) que les électeurs non autochtones (92 %).
  • Les électeurs autochtones étaient aussi moins susceptibles d'être fortement d'accord avec l'idée qu'Élections Canada est la source de renseignements la plus digne de confiance au sujet du processus électoral (51 %, et 47 % des électeurs des Premières Nations) que la population générale (57 %). Cet écart s'est réduit comparativement à 2015, où 45 % des électeurs autochtones étaient fortement d'accord par rapport à 56 % des électeurs non autochtones.
  • Les électeurs autochtones étaient moins susceptibles de trouver qu'Élections Canada a géré l'élection de façon équitable (83 %) que les électeurs non autochtones (90 %). Ces taux sont plus bas qu'en 2015, où 86 % des électeurs autochtones ont trouvé qu'Élections Canada avait géré l'élection de façon équitable, par rapport à 92 % des électeurs non autochtones.
  • Les électeurs autochtones étaient aussi moins susceptibles d'avoir un niveau de confiance élevé dans l'exactitude des résultats de leur circonscription (81 %, et 78 % des électeurs des Premières Nations) que les électeurs non autochtones (90 %). Ces taux sont plus bas qu'en 2015, où 83 % des électeurs autochtones et 82 % des électeurs des Premières Nations avaient un niveau de confiance élevé, par rapport à 93 % des électeurs non autochtones.

Le saviez-vous?

Il y a une différence entre un électeur et un votant. Un électeur est un citoyen canadien âgé d'au moins 18 ans. Un votant est un citoyen canadien qui a voté.

Pour obtenir une comparaison de l'expérience de la population générale avec celle des groupes qui font face à des obstacles à la participation électorale, consultez la page Enquête nationale auprès des électeurs – Expérience de l'électeur : de la maison à l'urne.

Pour connaître les programmes et les services visant à éliminer les obstacles au vote auxquels font face les électeurs autochtones, consultez la page Renseignements pour les électeurs autochtones.

Pour en savoir plus sur la façon dont Élections Canada et son réseau d'organismes intervenants collaborent pour éliminer certains des obstacles à la participation électorale, visitez le site Web Inspirer la démocratie.

Notes de bas de page

1 Les données sur les électeurs autochtones provenant de l'Enquête sur la population active incluent celles sur les répondants des Premières Nations et des peuples métis et inuits. Elles n'incluent pas les données sur les répondants des territoires ni sur les personnes vivant dans une réserve ou dans d'autres agglomérations autochtones. Lorsque nous examinons ces résultats, nous utilisons le terme « électeurs autochtones vivant hors réserve » comme abréviation.