Le fardeau de voter aux élections fédérales canadiennes de 2019
Chapitre 2 : Les données
Notre analyse est basée sur l'Étude nationale des électeurs (ENE) de 2019, qui a été réalisée par Élections Canada. Cette enquête a été réalisée par téléphone et en ligne auprès d'électeurs admissibles (citoyens canadiens âgés d'au moins 18 ans le jour de l'élection) dans le cadre de la 43e élection générale fédérale tenue le 21 octobre 2019 note 3 . Elle comprend une composante longitudinale qui a suivi les mêmes répondants sur trois vagues, ainsi qu'une enquête téléphonique supplémentaire avec un nouvel échantillon qui a été effectuée immédiatement après l'élection. Dans ce rapport, nous n'utilisons que la composante longitudinale. Nous avons été consultés et avons fourni des commentaires et des suggestions sur les versions initiales du questionnaire.
L'enquête longitudinale comprend trois vagues : la première, avant la période électorale entre le 12 juin et le 14 juillet 2019; la deuxième, pendant la période électorale entre le 3 septembre et le 20 octobre 2019; et la troisième, après l'élection entre le 23 octobre et le 9 décembre 2019 (voir le tableau 2.1). Il s'agit d'un panel en trois vagues, ce qui signifie que les participants de la première vague sont invités à répondre aux mêmes questions (ainsi qu'à de nouvelles questions) pendant la campagne et de nouveau après l'élection. Cela est important pour nous. Comme nous l'avons expliqué au premier chapitre, nous nous intéressons à la perception qu'ont les citoyens du fardeau de voter; il est donc crucial de recueillir ces perceptions dès le départ. Mais nous souhaitons également déterminer si ces perceptions évoluent dans le temps et, surtout, si les gens ont tendance à surestimer ou à sous-estimer les obstacles au vote.
La plupart de nos analyses s'appuient sur les données recueillies lors de la première vague, car celle-ci repose sur un vaste échantillon, et cela nous permet d'examiner le fardeau de voter pour de nombreux sous-groupes particuliers de l'électorat. Nous utilisons occasionnellement les deuxième et troisième vagues pour compléter ces analyses, notamment pour explorer les changements de perception des citoyens et les fardeaux particuliers qui n'étaient pas couverts dans la première vague, et pour faire un lien entre le fardeau perçu et la participation réelle. Nous le faisons également pour montrer que les résultats sont solides. La taille de l'échantillon est d'environ 50 000 répondants à la première vague, 24 000 à la deuxième vague et 19 000 à la troisième vague.
Vague | Échantillon | Méthode de collecte des données | Période de réalisation | Taille de l'échantillon |
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W1 | Longitudinal | En ligne, téléphone | Avant l'élection : du 12 juin au 14 juillet 2019 | 49 993 |
W2 | Longitudinal | En ligne | Période électorale : du 3 septembre au 20 octobre 2019 | 23 880 |
W3 | Longitudinal | En ligne, téléphone | Après l'élection : du 23 octobre au 9 décembre 2019 | 19 435 |
Les participants ont été recrutés en proportion de la population par province, âge et sexe. Deux tiers des répondants initiaux ont été obtenus par échantillonnage aléatoire et un tiers par un panel en ligne. Les répondants des deuxième et troisième vagues faisaient tous déjà partie de l'échantillon initial de la première vague. Sur les 49 993 questionnaires remplis (lors de la première vague), 46 930 l'ont été en ligne et 3 063 par téléphone (ligne terrestre et cellulaire).
Les questionnaires comprennent une grande variété de questions destinées à mesurer la perception qu'ont les citoyens des différents fardeaux liés à l'acte de voter. Des questions précises sont posées pour savoir si les répondants s'attendaient (ex ante) et ont trouvé (ex post) facile de s'inscrire (pour ceux qui ne l'étaient pas), de se rendre au bureau de vote, de voter (une fois arrivés au bureau de vote) et de décider pour qui voter note 4 . Le questionnaire comprend également une série détaillée de questions sociodémographiques qui nous permettent (étant donné la grande taille de l'échantillon) d'examiner les fardeaux perçus par des sous-groupes précis de l'électorat pour lesquels nous avions des raisons de penser que ces fardeaux pouvaient être plus élevés. Il y a aussi des questions sur le niveau d'intérêt politique et le sens du devoir civique, les sources de motivation de la participation électorale, qui nous permettront d'isoler le rôle des fardeaux des autres facteurs dans la décision de s'abstenir. Enfin, il a été demandé aux répondants à la première vague s'ils s'attendaient à voter ou non et, à la troisième vague, s'ils avaient effectivement voté. En résumé, les questionnaires de l'ENE fournissent un ensemble unique de données permettant d'examiner l'ampleur des divers obstacles potentiels au vote dans l'ensemble de l'électorat ainsi que dans de nombreux sous-groupes et de déterminer leur impact sur la décision des citoyens de voter ou non.
La société d'enquête a fourni des pondérations pour chaque vague. Celles-ci ont été construites en deux étapes : premièrement, pour ajuster les aspects de la conception de l'étude (probabilité de sélection, champ d'application, non-réponse et taille des ménages); et, deuxièmement, pour harmoniser la composition de l'échantillon avec les caractéristiques connues de la population. Nous avons comparé les données pondérées et non pondérées en ce qui concerne les quatre fardeaux perçus et toutes les variables indépendantes qui nous intéressent; les moyennes sont presque identiques. Nous avons donc décidé d'utiliser les données non pondérées, qui présentent l'avantage que les chiffres que nous rapportons sont les chiffres bruts, sans aucune transformation note 5 . Les répondants qui ont donné comme réponse « Ne sait pas » ou qui n'ont pas fourni de réponse sont exclus.
Passons maintenant à l'analyse de l'enquête. Nous commençons par une présentation descriptive générale de la facilité ou de la difficulté à voter comme la perçoivent les Canadiens.
Notes de bas de page
Retour à la note 3 Pour plus d'information, consulter le rapport méthodologique préparé par Phoenix Strategic Perspectives (juin 2020).
Retour à la note 4 Le questionnaire comprenait également des questions sur la facilité ou la difficulté de neuf étapes précises qui pouvaient être franchies avant que les gens déposent leur bulletin de vote. Le problème est que les répondants devaient indiquer quelles étapes s'appliquaient à eux, et que l'on ne sait pas très bien ce qui a amené les gens à répondre qu'une étape donnée s'appliquait ou non à eux. Nous utilisons certaines de ces questions pour explorer des sujets particuliers comme la difficulté associée à la carte d'identité.
Retour à la note 5 Nous avons aussi comme avantage supplémentaire qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser des pondérations différentes lorsque nous examinons les données des deuxième et troisième vagues. Cependant, les données rapportées ici peuvent différer des données rapportées lorsque des données pondérées sont utilisées (par exemple, dans les rapports officiels de l'ENE).