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Le fardeau de voter aux élections fédérales canadiennes de 2019

Chapitre 3 : La situation globale

Tout au long de la présente étude, nous nous concentrons sur quatre fardeaux précis auxquels les citoyens peuvent être confrontés s'ils souhaitent voter. Il s'agit des fardeaux associés à quatre étapes clés du vote, à savoir s'inscrire, se rendre au bureau de vote, déposer son bulletin de vote et, enfin, décider pour qui voter. Les trois premières étapes concernent les procédures de vote. Pour voter, l'électeur doit s'inscrire, se rendre au bureau de vote 6 et inscrire son choix sur un bulletin de vote. La dernière étape concerne le choix du vote. Une personne doit décider quel candidat soutenir et, pour ce faire, doit rassembler des renseignements sur les différentes options. Ce dernier fardeau est appelé fardeau « indirect » (Blais et al., 2019) 7 .

Lorsque nous mesurons ces fardeaux juste avant une campagne électorale, certains peuvent ne pas s'appliquer. Si une personne est déjà inscrite sur la liste électorale, elle n'aura pas le fardeau de devoir le faire. Si la personne a déjà décidé pour qui voter, elle n'aura pas besoin de recueillir d'autres renseignements sur les partis et les candidats. Si elle a déjà voté lors d'une élection précédente, elle sait peut-être déjà à quoi ressemble le bulletin de vote et ce qu'elle doit faire au bureau de vote. Se rendre au bureau de vote demande certes un peu de temps, mais, pour beaucoup de personnes, cela peut ne prendre que quelques minutes et nécessiter simplement une courte et agréable promenade.

Quelle est la perception de l'importance, grande ou petite, de ces fardeaux? Lors de la première vague de l'enquête en juin, on a demandé aux Canadiens à quel point ils pensaient qu'il serait facile ou difficile de s'inscrire pour voter, de décider pour quel candidat voter, de se rendre au bureau de vote et de voter, une fois arrivés au bureau de vote (Q31_a à Q31_d, première vague). Les catégories de réponse sont « très facile », « assez facile », « assez difficile » et « très difficile » (voir l'annexe A pour la formulation exacte des questions). Nous avons recodé ces réponses sur une échelle de 0 à 1. La question sur l'inscription n'a (logiquement) pas été posée à ceux qui avaient précédemment indiqué qu'ils étaient déjà inscrits 8 . Ceux qui se sont déjà inscrits n'ont plus rien à faire en matière d'inscription, ils ne supportent donc aucun fardeau dans ce cycle électoral. Nous les avons logiquement mis à 0.

La figure 3.1 montre la répartition des réponses à ces questions. Pour chacune de ces questions, la réponse la plus fréquente est « très facile ». La plupart des Canadiens trouvent que chacune de ces étapes est minime, ce qui correspond à des résultats antérieurs (Blais et al., 2019). Le pourcentage de « très facile » est supérieur à 90 % pour l'inscription 9 , environ 70 % pour se rendre au bureau de vote et voter, et environ 40 % pour décider pour qui voter. Même dans ce dernier cas, moins d'un tiers qualifie cette étape de difficile. Le pourcentage de « difficile » est inférieur à 5 % pour les trois autres étapes. Nous pouvons conclure que pour la grande majorité des Canadiens, voter est perçu comme étant assez facile.

Figure 3.1 Répartition des réponses concernant la facilité ou la difficulté de s'inscrire, de se décider, de se rendre au bureau de vote et de voter

Figure 3.1 Répartition des réponses concernant la facilité ou la difficulté de s'inscrire, de se décider, de se rendre au bureau de vote et de voter

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Cette figure montre quatre diagrammes à barres verticales, chaque diagramme à barres représentant les réponses concernant la facilité ou la difficulté d'accomplir les tâches suivantes : s'inscrire pour voter, décider pour qui voter, se rendre au bureau de vote et voter.

La répartition est la suivante :

  • Inscription
    • Très facile : 93 %
    • Assez facile : 5 %
    • Assez difficile : 1 %
    • Très difficile : 0 %
  • Décision
    • Très facile : 40 %
    • Assez facile : 32 %
    • Assez difficile : 22 %
    • Très difficile : 6 %
  • Se rendre au bureau de vote
    • Très facile : 69 %
    • Assez facile : 26 %
    • Assez difficile : 4 %
    • Très difficile : 1 %
  • Déposer un bulletin de vote
    • Très facile : 72 %
    • Assez facile : 25 %
    • Assez difficile : 3 %
    • Très difficile : 1 %

Source : Étude nationale auprès des électeurs, 2019, questions Q31_a à Q31_d de la vague 1.

D'autres questions de l'enquête nous permettent de mieux comprendre pourquoi voter est considéré comme facile, notamment en ce qui concerne le fait de se rendre au bureau de vote et de déposer son bulletin de vote. Les personnes interrogées ont été invitées à estimer le temps qu'elles pensaient mettre pour se rendre au bureau de vote et pour voter une fois arrivées (Q32ar et Q32br, première vague). La figure 3.2 présente la répartition des réponses. La majorité pense que cela leur prendra moins de 10 minutes pour chaque étape. Un peu plus de 10 % seulement estiment que cela leur prendra plus de 20 minutes. La réponse la plus fréquente pour aller au bureau de vote est 10 minutes, et 5 minutes pour voter 10 ; et il existe une corrélation modeste entre le temps nécessaire et l'évaluation du fardeau 11 .

Figure 3.2 Répartition des réponses concernant le temps que les répondants pensaient prendre pour se rendre dans un bureau de vote et voter dans l'enquête préélectorale

Figure 3.2 Répartition des réponses concernant le temps que les répondants pensaient prendre pour se rendre dans un bureau de vote et voter dans l'enquête préélectorale

Description de « Figure 3.2 Répartition des réponses concernant le temps que les répondants pensaient prendre pour se rendre dans un bureau de vote et voter dans l'enquête préélectorale »

Cette figure montre deux diagrammes à barres verticales, chaque diagramme à barres représentant les réponses concernant le temps que les répondants pensaient prendre pour se rendre dans un bureau de vote et déposer un bulletin dans l'enquête préélectorale.

La répartition est la suivante :

  • Se rendre au bureau de vote
    • 0 à 5 minutes : 30 %
    • 6 à 10 minutes : 30 %
    • 11 à 15 minutes 18 %
    • 16 à 20 minutes : 9 %
    • 21 à 30 minutes : 9 %
    • Plus de 30 minutes 5 %
  • Voter
    • 0 à 5 minutes 38 %
    • 6 à 10 minutes : 28 %
    • 11 à 15 minutes 16 %
    • 16 à 20 minutes : 8 %
    • 21 à 30 minutes : 7 %
    • Plus de 30 minutes : 4 %

Source : Étude nationale auprès des électeurs, 2019, questions Q32ar et Q32br de la vague 1.

Examinons de plus près ces résultats, en commençant par l'inscription. Les électeurs canadiens qui veulent s'inscrire peuvent le faire en ligne à tout moment ou en personne dans n'importe quel bureau d'Élections Canada pendant la campagne électorale, aux bureaux de vote par anticipation ou le jour du scrutin. Ils doivent présenter une preuve d'identité et d'adresse satisfaisante. Ils peuvent le faire en utilisant de nombreux documents différents. Ces documents peuvent être téléchargés directement sur le site Web d'Élections Canada ou présentés en personne. Comme il a été mentionné précédemment, la grande majorité des Canadiens sont déjà inscrits au Registre national des électeurs et, par conséquent, pour eux, il n'y a pas de fardeau d'inscription 12 . Qu'en est-il des 10 % qui ont répondu qu'ils n'étaient pas inscrits ou ne savaient pas s'ils l'étaient? Parmi eux, 85 % s'attendaient à ce que l'inscription soit facile, et 15 %, à ce qu'elle soit difficile (Q25 et Q31_a, première vague). Dans quelle mesure a-t-il été facile en réalité de s'inscrire? Aux personnes qui ont dû s'inscrire, on a demandé lors de la vague postélection, dans quelle mesure il leur avait été facile ou difficile de vérifier si elles étaient inscrites; seulement 3 % ont indiqué que ça avait été difficile (Q33, troisième vague).

Le deuxième fardeau est celui qui est lié au fait de se rendre au bureau de vote. Lors des élections fédérales canadiennes, l'emplacement des bureaux de vote est sélectionné en fonction de trois principes de base : l'accessibilité, la proximité et la familiarité. En 2019, 98 % des électeurs vivaient à moins de 6 km de leur lieu de vote 13 . Comme le montre la figure 3.1, très peu de personnes prévoient des difficultés pour se rendre au bureau de vote. Mais y a-t-il eu des surprises désagréables? Était-ce aussi facile que prévu? La réponse est qu'en fait, les gens ont trouvé cela plus facile. Dans l'enquête postélection (troisième vague), les personnes ayant voté ont été interrogées sur le temps (en minutes) qu'elles ont mis pour se rendre au bureau de vote. Avant l'élection, 19 % de ceux qui ont fini par voter ont indiqué qu'ils s'attendaient à ce que cela prenne plus de 15 minutes (Q32ar, première vague pour les répondants qui ont participé à la troisième vague). Après coup, moins de 10 % ont répondu qu'il leur a fallu plus de 15 minutes pour arriver à leur bureau de vote (Q49r, troisième vague) 14 . Il n'y a donc pas de sous-estimation systématique; il y a en fait une certaine surestimation du temps nécessaire pour se rendre au bureau de vote (moyenne, en minutes, du temps estimé moins le temps réel nécessaire pour se rendre au bureau de vote) 15 .

Les personnes qui vivent dans des endroits différents peuvent être habituées à des temps de trajet différents; la perception subjective du temps est donc aussi importante que le temps réel. Lors de la troisième vague, il a été demandé aux répondants si le temps nécessaire pour se rendre au bureau de vote était raisonnable. Presque tout le monde (98 %) a dit que c'était raisonnable (Q50, troisième vague). Il leur a également été demandé si le lieu était un endroit familier : 75 % ont déclaré qu'ils étaient très familiers, et un autre 19 %, qu'ils étaient assez familiers (Q52, troisième vague). Une dernière question consistait à savoir si le bâtiment où ils ont voté était adapté; 84 % ont indiqué qu'il était très adapté et 14 % qu'il était plutôt adapté (Q57, troisième vague). Tous ces résultats confirment que la plupart des Canadiens pensent qu'il est assez facile de se rendre au bureau de vote.

Le troisième fardeau potentiel concerne les défis liés à ce que l'électeur doit faire une fois qu'il est rendu au bureau de vote. Cela comprend l'entrée dans le bâtiment, parfois en utilisant des escaliers, une rampe ou un ascenseur. Parfois, ils sont obligés de faire la file. De plus, ils doivent présenter une preuve d'identité, obtenir un bulletin de vote, écouter les instructions du personnel électoral, se rendre dans l'isoloir pour inscrire leur vote sur leur bulletin et le remettre au préposé au scrutin et quitter le bâtiment. Comme le montre la figure 3.2, avant l'élection, la plupart des gens (66 %) pensaient qu'il leur faudrait moins de 10 minutes pour voter. Dans l'enquête postélection, 86 % des répondants ont indiqué que cela leur avait pris moins de 10 minutes (Q67r, troisième vague). Presque tous les répondants (95 %) pensent que c'est un délai raisonnable (Q68, troisième vague).

L'une des conditions à remplir pour pouvoir voter dans un bureau de vote est de présenter une preuve d'identité et d'adresse. À tous ceux qui ont voté, on a demandé, lors de la vague postélection, dans quelle mesure il avait été facile ou difficile de satisfaire à l'exigence d'identification. Là encore, la grande majorité a répondu que ça avait été très (94 %) ou assez (5 %) facile (Q65, troisième vague).

À la toute fin de l'enquête postélection, les répondants devaient répondre à la question suivante : « Dans l'ensemble, à quel point était-il facile de voter? » La réponse dominante est « très facile », et moins de 2 % ont indiqué que c'était difficile (Q78, troisième vague).

Tout au long de ces analyses, nous avons considéré le fardeau de voter indépendamment de la méthode de vote. De plus en plus de Canadiens votent dans les bureaux de vote par anticipation plutôt que le jour de l'élection 16 . Lors des élections fédérales canadiennes, le vote par anticipation a lieu les 10e, 9e, 8e et 7e jours avant le jour du scrutin, du vendredi au lundi. En 2019, plus de 4,9 millions d'électeurs ont voté par anticipation, soit une augmentation de 33 % par rapport à l'élection générale de 2015 17 . Certains le font sans doute parce qu'ils prévoient être absents le jour des élections. Beaucoup d'autres votent plus tôt parce qu'ils pensent que cela leur prendra moins de temps, parce que c'est plus pratique, ou simplement pour « en finir » puisqu'ils ont déjà pris leur décision. Cependant, il y a moins de bureaux de vote par anticipation que de bureaux ordinaires. Il convient donc de se demander si voter par anticipation est vraiment une option plus rapide, plus facile ou plus pratique pour les électeurs.

La figure 3.3 compare le temps qu'il a fallu, en moyenne, pour se rendre au bureau de vote et voter, ainsi que le pourcentage de répondants qui ont déclaré que, dans l'ensemble, il était facile de voter parmi ceux qui ont voté le jour de l'élection et ceux qui ont voté plus tôt (Q43, Q67r, Q78 de la troisième vague). Les différences entre les deux groupes sont assez faibles. La figure 3.3 rapporte également les attentes de ces deux groupes, tant en ce qui concerne le temps que le degré de facilité, mesurées avant l'élection, dans la première vague (Q32br et Q31_d de la première vague, ventilées par les répondants ayant répondu à la question Q43 de la troisième vague). Là encore, les différences sont faibles. Dans l'ensemble, voter est aussi rapide et facile le jour de l'élection que lors du vote par anticipation.

Figure 3.3 Répartition des réponses concernant le temps pris pour voter et la difficulté de voter :
vote par anticipation c. jour de l'élection

Figure 3.3 Répartition des réponses concernant le temps pris pour voter et la difficulté de voter : vote par anticipation c. jour de l'élection

Description de « Figure 3.3 Répartition des réponses concernant le temps pris pour voter et la difficulté de voter : vote par anticipation c. jour de l'élection »

Cette figure montre quatre diagrammes à barres verticales, les deux diagrammes à barres supérieurs représentent le temps prévu pour voter et le temps signalé qu'il a fallu pour voter, chacun des diagrammes comparant les électeurs ayant voté aux bureaux de vote par anticipation à ceux ayant voté le jour de l'élection. Les deux diagrammes à barres inférieurs comparent la difficulté attendue et la difficulté signalée entre les électeurs ayant voté aux bureaux de vote par anticipation et ceux ayant voté le jour de l'élection.

La répartition est la suivante :

Temps prévu pour voter :

  • Vote par anticipation
    • 0 à 5 minutes : 36 %
    • 6 à 10 minutes : 29 %
    • 11 à 15 minutes : 17 %
    • 16 à 20 minutes : 8 %
    • 21 à 30 minutes : 7 %
    • Plus de 30 minutes : 3 %
  • Jour de l'élection
    • 0 à 5 minutes : 43 %
    • 6 à 10 minutes : 28 %
    • 11 à 15 minutes 15 %
    • 16 à 20 minutes : 7 %
    • 21 à 30 minutes : 5 %
    • Plus de 30 minutes : 3 %

Temps signalé pour voter :

  • Vote par anticipation
    • 0 à 5 minutes : 62 %
    • 6 à 10 minutes : 21 %
    • 11 à 15 minutes : 8 %
    • 16 à 20 minutes : 4 %
    • 21 à 30 minutes : 2 %
    • Plus de 30 minutes : 2 %
  • Jour de l'élection
    • 0 à 5 minutes : 67 %
    • 6 à 10 minutes : 21 %
    • 11 à 15 minutes 6 %
    • 16 à 20 minutes : 3 %
    • 21 à 30 minutes : 2 %
    • Plus de 30 minutes : 1 %

Difficulté attendue pour voter :

  • Vote par anticipation
    • Difficile : 2 %
    • Facile : 98 %
  • Jour de l'élection
    • Difficile : 2 %
    • Facile : 98 %

Difficulté signalée pour voter :

  • Vote par anticipation
    • Difficile : 2 %
    • Facile : 98 %
  • Jour de l'élection
    • Difficile : 1 %
    • Facile : 99 %

Note : Les chiffres de gauche sont ceux de la vague 1, ceux de droite ceux de la vague 3.

Source : Étude nationale des électeurs de 2019, questions Q32br de la vague 1; Q67_r de la vague 3; Q31_d de la vague 1; et Q78 de la vague 3.

Jusqu'à présent, nous nous sommes concentrés sur les obstacles éventuels auxquels un électeur qui a décidé de voter peut être confronté, qui sont liés à la procédure de vote. Mais l'électeur doit également décider quel parti ou quel candidat il va soutenir. Pour certaines personnes, se décider est extrêmement facile, alors que pour d'autres, c'est un véritable défi. Comme le montre la figure 3.1, 28 % ont indiqué lors de la première vague qu'ils pensaient qu'il serait difficile de prendre cette décision (Q31_b, première vague). La même question n'a pas été posée dans l'enquête postélection, et nous ne pouvons donc pas dire si ces perceptions ont été revues à la hausse ou à la baisse.

Nous disposons toutefois d'autres éléments d'information qui suggèrent un faible changement global. Lors de la première vague, les répondants se sont vu présenter neuf étapes différentes qu'ils pourraient avoir à franchir pendant la campagne et ont été interrogés sur les étapes qui les concernaient et sur la facilité ou la difficulté à laquelle ils s'attendaient dans ces étapes. Deux de ces étapes sont directement liées à la tâche de décision : se renseigner sur les candidats et décider pour qui voter (Q34_a et Q34_f, première vague). La figure 3.4 montre que parmi ceux qui ont indiqué que la tâche s'appliquait à eux, environ un quart ont déclaré que ces étapes seraient difficiles. La même question a été posée à ceux qui avaient voté (Q128_a et Q128_f, troisième vague) lors de la vague postélection. Le pourcentage de ceux qui ont répondu que ça avait été effectivement difficile est en fait légèrement inférieur dans les deux cas 18 .

Figure 3.4. Répartition des réponses concernant la difficulté à s'informer sur les candidats et à décider pour qui voter (attendue et déclarée, ex post)

Figure 3.4. Répartition des réponses concernant la difficulté à s'informer sur les candidats et à décider pour qui voter (attendue et déclarée, ex post)

Description de « Figure 3.4. Répartition des réponses concernant la difficulté à s'informer sur les candidats et à décider pour qui voter (attendue et déclarée, ex post) »

Cette figure montre quatre diagrammes à barres verticales, les deux diagrammes à barres supérieurs représentent la difficulté attendue et signalée de se renseigner sur les candidats. Les deux diagrammes à barres inférieurs représentent la difficulté attendue et signalée de décider pour qui voter.

La répartition est la suivante :

  • Difficulté attendue pour se renseigner sur les candidats :
    • Très facile : 32 %
    • Assez facile : 41 %
    • Neutre : 15 %
    • Assez difficile : 10 %
    • Très difficile : 2%
  • Difficulté signalée pour se renseigner sur les candidats :
    • Très facile : 44 %
    • Assez facile : 37 %
    • Neutre : 11 %
    • Assez difficile : 7 %
    • Très difficile : 1 %
  • Difficulté attendue afin de décider pour qui voter :
    • Très facile : 31 %
    • Assez facile : 29 %
    • Neutre : 15 %
    • Assez difficile : 20 %
    • Très difficile : 6 %
  • Difficulté signalée afin de décider pour qui voter :
    • Très facile : 49 %
    • Assez facile : 22 %
    • Neutre : 9 %
    • Assez difficile : 14 %
    • Très difficile : 6 %

Note : Les chiffres de gauche sont ceux de la vague 1, ceux de droite ceux de la vague 3.

Source : Étude nationale des électeurs de 2019, questions Q34_a de la vague 1; Q128_a de la vague 3; Q34_f de la vague 1; et Q128_f de la vague 3.

Nous avons examiné le fardeau associé à quatre actions différentes : celles qui sont liées à l'inscription, au fait de se rendre au bureau de vote, au fait de voter et au fait de décider pour qui voter. Nous constatons que les trois premiers fardeaux sont considérés comme très faibles par une grande majorité, tandis que le dernier est perçu comme légèrement plus élevé, bien qu'encore relativement faible. Ces fardeaux sont indépendants les uns des autres. Ceux qui trouvent une tâche difficile ont tendance à en trouver d'autres difficiles aussi. Les corrélations entre les fardeaux perçus vont de 0,14 à 0,51 (voir l'annexe B pour la matrice de corrélation entre ces quatre fardeaux) (Q31_a - d, première vague).

Ces résultats confirment que le fardeau de l'acte de voter est généralement perçu comme assez faible. Cela dit, il y a des gens qui trouvent difficile de voter. Notre tâche, dans le chapitre suivant, est de découvrir qui sont ces personnes et de comprendre pourquoi il en est ainsi.

Notes de bas de page

6 Les Canadiens peuvent, bien sûr, voter par correspondance s'ils le souhaitent, mais très peu le font en réalité.

7 On parle également de « coût de l'information » (Blais, 2000).

8 4 % des répondants ont indiqué qu'ils n'étaient pas inscrits, et 6 % des répondants ne savaient pas s'ils l'étaient (Q25, première vague).

9 Cela s'explique bien sûr par le fait que 89 % des répondants indiquent qu'ils sont déjà inscrits. Parmi ceux qui ne le sont pas (ou ne savent pas), la réponse la plus fréquente est « assez facile ».

10 Cela représente un total de 25 minutes : 10 minutes pour se rendre au bureau de vote, 5 minutes pour voter, et (vraisemblablement) 10 minutes pour rentrer chez soi (mais notez que certaines personnes peuvent voter en se rendant ou en revenant du travail).

11 Plus précisément, le pourcentage de personnes répondant qu'il est très facile de se rendre au bureau de vote passe de 74 % lorsque le temps estimé est à 5 minutes, à 65 % lorsqu'il est de 30 minutes. Les pourcentages correspondants pour voter une fois sur place sont de 78 % et 61 %. Notez que la réponse modale parmi ceux qui prévoient prendre 30 minutes pour chaque étape est « très facile ».

12 Il peut y avoir un petit fardeau si l'on prend des mesures (comme contacter Élections Canada) pour s'assurer d'être inscrit. Mais 77 % de ceux qui l'ont fait ont révélé, dans l'enquête postélection, que cela avait été très facile, et 20 % ont dit que cela avait été assez facile (Q33, troisième vague).

13 https://www.elections.ca/content.aspx?section=vot&dir=spe%2Fchecklist&document=psspp&lang=f et https://www.elections.ca/content.aspx?section=res&dir=rep%2Fdpr%2Fdrr2019&document=p2&lang=f

14 Nous ne comparons que ceux qui ont répondu aux deux questions.

15 Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les personnes sous-estiment le temps réel qu'il faut dans les deux enquêtes. Les données montrent toutefois que les gens ne réévaluent pas sensiblement le fardeau de temps après coup.

16 Il existe d'autres possibilités, comme voter par correspondance ou dans les bureaux locaux d'Élections Canada, mais cela concerne très peu d'électeurs. Notez que notre enquête ne couvre pas les Canadiens vivant à l'étranger.

17 https://www.elections.ca/res/rep/off/sta_ge43/stat_ge43_f.pdf, p. 32.

18 Le même schéma se dessine si l'on considère uniquement les personnes ayant répondu aux deux enquêtes.