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Électeurs handicapés

Des recherches ont démontré que certains groupes d'électeurs, dont les électeurs handicapés, avaient moins tendance à voter que la population générale du Canada. Pour veiller à ce que ces électeurs puissent exercer leur droit de vote aux élections fédérales, il est important de comprendre les obstacles auxquels ils peuvent faire face. À cette fin, Élections Canada examine les résultats des sondages postélectoraux qu'il réalise ainsi que les résultats des recherches sur la participation et l'engagement démocratique. De plus, il mène des consultations continues auprès de divers groupes d'intervenants avec qui il entretient des relations, dont plusieurs organismes représentant les électeurs handicapés.

Les électeurs handicapés incluent les Canadiens de 18 ans et plus dont les activités quotidiennes sont limitées en raison d'une incapacité temporaire ou de longue durée. Ils comprennent aussi les personnes âgées vivant dans les établissements de soins de longue durée. En 2017, 6,2 millions de Canadiens de 15 ans et plus (un sur cinq) a déclaré avoir au moins une incapacité, ce qui comprenait 2,6 millions de personnes à mobilité réduite. Parmi les électeurs handicapés, 43 % avaient une incapacité sévère ou très sévère. Les incapacités les plus courantes étaient liées à la douleur, à la flexibilité, à la mobilité et à la santé mentale (Statistique Canada). Les personnes âgées, et surtout les plus âgées, sont presque deux fois plus susceptibles d'avoir une incapacité (47 % des personnes de 75 ans et plus) que les personnes en âge de travailler (20 % des adultes de 25 à 64 ans).

Depuis les années 1990, le processus électoral fédéral a été adapté considérablement pour veiller à ce que les électeurs handicapés puissent voter librement et de manière autonome (voir L'histoire du vote au Canada). Des recherches ont mis en évidence cinq catégories d'obstacles auxquels les personnes handicapées peuvent faire face : obstacles architecturaux et physiques; attitudes et culture; manque d'information et de communication; législation et politiques; situation socioéconomique (comme présenté dans le rapport de recherche produit par Michael Price en 2012).

Notes:

  • Cette section présente les résultats des sondages postélectoraux de 2019 (étude nationale auprès des électeurs) pour permettre de mieux comprendre les obstacles pouvant nuire à la participation de certains groupes d'électeurs aux élections fédérales.
  • Contrairement à ce qui a été fait pour les élections précédentes, un indice a été utilisé en 2019 pour mesurer la sévérité des incapacités.
  • Dans la mesure du possible, les résultats sont comparés avec ceux des élections précédentes.
  • Seuls les résultats statistiquement significatifs sont présentés ici.

Participation aux élections fédérales

Les électeurs ayant une incapacité sévère ont moins tendance à voter que les autres électeurs, et leurs raisons de ne pas voter sont plus souvent liées à une maladie ou au processus électoral.

  • En 2019, les électeurs handicapés étaient moins susceptibles d'affirmer avoir voté (87 %) que ceux qui n'avaient aucune incapacité (92 %). Les électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient encore moins susceptibles d'affirmer avoir voté (80 %).
  • La probabilité de citer une maladie ou une incapacité comme raison pour ne pas avoir voté augmentait avec la sévérité de l'incapacité (passant de 6 % chez les personnes n'ayant aucune incapacité à 13 % chez celles ayant une incapacité sévère ou très sévère).
  • Les électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient plus susceptibles de citer des raisons liées au processus électoral pour ne pas avoir voté (24 %) que ceux ayant une incapacité légère ou modérée (10 %) ou ceux n'ayant aucune incapacité (10 %).

Attitudes et intérêt à l'égard de la vie démocratique et de la politique

La satisfaction des électeurs ayant une incapacité sévère à l'égard de la vie démocratique et l'intérêt montré par ces personnes à l'égard de la politique ont tendance à être plus faibles.

  • En 2019, la probabilité qu'une personne affirme être insatisfaite de la vie démocratique au Canada augmentait avec la sévérité de l'incapacité (passant de 18 % chez les électeurs n'ayant aucune incapacité à 24 % chez ceux ayant une incapacité et à 30 % chez ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère).
  • Le niveau d'intérêt pour la politique diminuait avec la sévérité de l'incapacité (passant de 82 % chez les électeurs n'ayant aucune incapacité à 78 % chez ceux ayant une incapacité légère ou modérée et à 72 % chez ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère).
  • Avant le déclenchement de l'élection, les électeurs handicapés étaient moins susceptibles de considérer le vote comme un devoir plutôt qu'un choix (69 %, par rapport à 76 % des électeurs n'ayant aucune incapacité). Cet écart était plus prononcé dans le cas des électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère (62 %).

Connaissance du processus électoral

Les électeurs ayant une incapacité sévère ont tendance à être moins susceptibles de connaître les méthodes de vote ou Élections Canada.

  • En 2019, les électeurs handicapés étaient moins susceptibles de mentionner les bureaux de vote le jour de l'élection (87 %) ou les bureaux de vote par anticipation (66 %) comme façons de voter à une élection fédérale que les électeurs n'ayant aucune incapacité (92 % et 73 %, respectivement). Cet écart était plus prononcé dans le cas des électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère (83 % ont mentionné les bureaux de vote le jour de l'élection, et 56 % ont mentionné les bureaux de vote par anticipation).
  • Les électeurs handicapés étaient moins susceptibles d'affirmer connaître Élections Canada (83 %) que ceux n'ayant aucune incapacité (85 %). Ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient encore moins susceptibles d'affirmer connaître Élections Canada (81 %).

S'inscrire

L'inscription semble plus problématique pour les électeurs ayant une incapacité sévère.

  • En 2019, les électeurs handicapés étaient moins susceptibles de déclarer être inscrits (86 %) que ceux n'ayant aucune incapacité (90 %). Ceci était particulièrement vrai dans le cas des électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère (82 %).
  • Les électeurs handicapés étaient moins susceptibles de se souvenir d'avoir reçu la carte d'information de l'électeur (91 %) que ceux n'ayant aucune incapacité (93 %). Cet écart était plus prononcé dans le cas des électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère (89 %).
  • Les électeurs handicapés étaient moins susceptibles de trouver l'inscription facile (95 %) que ceux n'ayant aucune incapacité (97 %).

Se rendre au lieu de scrutin

L'accès au lieu de scrutin semble plus problématique pour les votants ayant une incapacité sévère.

  • En 2019, la vaste majorité des électeurs handicapés avait trouvé qu'il était facile d'accéder au lieu de scrutin (97 %, dont 85 % qui avaient trouvé qu'il était très facile d'y accéder), ce qui représente une augmentation par rapport au taux de 93 % enregistré en 2015. Or, les votants ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient moins susceptibles que ceux ayant une incapacité légère ou modérée de déclarer qu'ils avaient trouvé très facile d'accéder au lieu de scrutin (79 %, par rapport à 87 %).
  • Les votants ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient moins susceptibles d'affirmer que leur lieu de scrutin se trouvait dans un endroit très familier que ceux n'ayant aucune incapacité (69 %, par rapport à 73 %).
  • Les votants handicapés étaient moins susceptibles d'affirmer qu'il leur avait fallu moins de cinq minutes pour se rendre à leur lieu de vote (52 %) que ceux n'ayant aucune incapacité (55 %).
  • Les électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient moins susceptibles de qualifier le bâtiment où ils avaient voté de très convenable pour un scrutin que ceux n'ayant aucune incapacité (76 %, par rapport à 84 %).
  • Parmi les personnes qui ont utilisé leur véhicule pour se rendre au bureau de vote, les électeurs handicapés et ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient plus susceptibles de déclarer n'avoir trouvé aucune place de stationnement convenable (4 % et 5 %, respectivement) que les votants n'ayant aucune incapacité (3 %).

Voter au lieu de scrutin

Voter au lieu de scrutin demeure problématique pour les électeurs ayant une incapacité sévère.

  • En 2019, 7 % des électeurs handicapés ont affirmé avoir été aidés pour remplir leur bulletin de vote.
  • Bien que la plupart des votants handicapés aient estimé que le personnel d'Élections Canada avait été sensible à leurs besoins au moment du vote (82 %, par rapport à 84 % en 2015), 5 % ont estimé le contraire (un pourcentage semblable à celui de 2015).
  • La plupart des votants handicapés étaient très satisfaits des services fournis par Élections Canada lorsqu'ils ont voté, mais la probabilité qu'ils s'en disent très satisfaits diminuait à mesure qu'augmentait la sévérité de leur incapacité (passant de 86 % chez les votants n'ayant aucune incapacité à 82 % chez les votants handicapés et à 79 % chez ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère). Cette proportion est comparable à celle de 2015, où 84 % des électeurs handicapés et 86 % des électeurs n'ayant aucune incapacité ont affirmé avoir été très satisfaits.
  • Les électeurs handicapés et ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient moins susceptibles de trouver qu'il était très facile de voter (82 % et 78 %, respectivement) que ceux n'ayant aucune incapacité (87 %).
  • La probabilité que les votants se disent très satisfaits de leur expérience de vote diminuait à mesure qu'augmentait la sévérité de leur incapacité (passant de 82 % chez les votants n'ayant aucune incapacité à 77 % chez les votants handicapés et à 72 % chez ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère).

Fournir une pièce d'identité

Bien que les électeurs ayant une incapacité sévère soient plus susceptibles de présenter deux pièces d'identité, ils sont moins susceptibles de trouver les exigences d'identification faciles à respecter.

  • Remarque : Lors du vote en personne, un électeur doit prouver son identité en présentant une pièce d'identité avec photo qui a été délivrée par un gouvernement ou doit prouver son identité et son adresse en présentant deux pièces d'identité. Il peut aussi faire une déclaration solennelle et demander à un autre électeur d'être son répondant. Ces options visent à accroître l'accessibilité des personnes qui pourraient avoir de la difficulté à prouver leur identité.
  • En 2019, les électeurs handicapés, et surtout ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère, étaient plus susceptibles d'avoir présenté deux pièces d'identité (6 % et 9 %, respectivement) que ceux n'ayant aucune incapacité (4 %). Ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient aussi plus susceptibles d'utiliser la carte d'information de l'électeur comme preuve d'adresse (4 %) que les électeurs handicapés (2 %) et ceux n'ayant aucune incapacité (2 %).
  • Les électeurs handicapés, et surtout ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère, étaient moins susceptibles de trouver les exigences d'identification très faciles à respecter (92 % et 82 %, respectivement) que ceux n'ayant aucune incapacité (95 %).

Confiance dans le processus électoral

Les électeurs ayant une incapacité sévère sont moins susceptibles d'avoir confiance dans le processus électoral.

  • En 2019, les électeurs handicapés étaient moins susceptibles d'affirmer avoir beaucoup confiance en Élections Canada (51 %) que ceux n'ayant aucune incapacité (60 %). La probabilité de faire cette affirmation augmentait avec la sévérité de l'incapacité (passant de 43 % chez les électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère à 54 % chez ceux ayant une incapacité légère ou modérée).
  • Les électeurs handicapés étaient moins susceptibles d'être fortement d'accord avec l'idée qu'Élections Canada est la source de renseignements la plus digne de confiance au sujet du processus électoral que ceux n'ayant aucune incapacité (52 %, par rapport à 59 %). La probabilité d'être d'accord avec cette idée augmentait avec la sévérité de l'incapacité (passant de 46 % chez les électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère à 54 % chez ceux ayant une incapacité légère ou modérée).
  • Les électeurs handicapés étaient moins susceptibles d'affirmer que l'élection avait été gérée de façon très équitable (65 %) que ceux n'ayant aucune incapacité (72 %). Ces résultats sont semblables à ceux de 2015 (60 % et 69 %, respectivement). Les électeurs ayant une incapacité sévère ou très sévère étaient moins susceptibles de faire cette affirmation (56 %).
  • La probabilité que les électeurs déclarent avoir une confiance très élevée dans l'exactitude des résultats diminuait à mesure qu'augmentait la sévérité de leur incapacité (passant de 64 % chez les électeurs n'ayant aucune incapacité à 55 % chez les électeurs handicapés et à 46 % chez ceux ayant une incapacité sévère ou très sévère).

Le saviez-vous?

Il y a une différence entre un électeur et un votant. Un électeur est un citoyen canadien âgé d'au moins 18 ans. Un votant est un citoyen canadien qui a voté.

Pour obtenir une comparaison de l'expérience de la population générale avec celle des groupes qui font face à des obstacles à la participation électorale, consultez la page Enquête nationale auprès des électeurs – Expérience de l'électeur : de la maison à l'urne.

Pour connaître les programmes et les services visant à éliminer les obstacles au vote auxquels font face les électeurs handicapés, consultez la page Renseignements pour les personnes handicapées.

Pour en savoir plus sur la façon dont Élections Canada et son réseau d'organismes intervenants collaborent pour éliminer certains des obstacles à la participation électorale, visitez le site Web Inspirer la démocratie.