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SommaireGénération Z : Portrait d'une nouvelle génération de jeunes Canadiens et comparaison avec les Canadiens plus âgés

Le présent rapport a été commandé par Élections Canada et vise à comparer les connaissances, l'expérience, les perceptions, les opinions et les attitudes en matière électorale des Canadiens de 16 et 17 ans avec celles de Canadiens plus âgés.

Le rapport dresse un portrait d'une nouvelle génération de jeunes Canadiens nés après 1997 : la génération Z. Il met l'accent sur les orientations sociales et politiques des membres de la génération Z qui ont eu le droit de vote pour la première fois en 2019 (jeunes de 18 à 22 ans) et de ceux qui allaient bientôt être en âge de voter (jeunes de 16 et 17 ans). Même s'il est intéressant d'observer la génération Z en elle-même, la comparaison de ses positions, de ses valeurs et de ses comportements avec ceux de Canadiens plus âgés, soit les membres des générations Y, X et du baby-boom, est particulièrement instructive. Les jeunes d'aujourd'hui vieilliront, occuperont une place plus grande dans la société et finiront par remplacer les cohortes de Canadiens plus âgés. Les données sur le degré de similitude ou de différence entre la génération Z et les précédentes cohortes de Canadiens peuvent donc aider divers acteurs, notamment dans les sphères sociale, politique et institutionnelle, à orienter leur travail auprès des jeunes Canadiens et de la population en général au cours des prochaines années pour favoriser leur participation à la vie politique et au processus électoral.

Les Canadiens de la génération Z – nés après 1997 – pouvaient voter pour la première fois lors de l'élection générale fédérale de 2019. Comme cette nouvelle génération occupera forcément une place croissante dans la société et la politique canadiennes dans les années à venir, alors que davantage de membres de cette génération obtiendront le droit de vote au cours des 10 prochaines années, on peut s'interroger : qui sont les membres de la génération Z? Quelles sont leurs croyances? Comment participent ils à la société? Et comment ces jeunes se comparent ils aux Canadiens plus âgés?

Puisque les membres de la génération Z commencent tout juste à entrer dans l'âge adulte, il existe peu d'études sur cette tranche de la population et ses caractéristiques, et les rares études publiées s'intéressent surtout aux jeunes Américains. D'autres recherches sont nécessaires pour mieux connaître la génération Z, surtout au Canada. De telles recherches permettraient à Élections Canada de prendre des décisions fondées sur des données probantes en ce qui concerne l'administration et l'élaboration de programmes d'éducation civique, les activités de rayonnement, la préinscription des jeunes et les campagnes d'information. Élections Canada pourrait également adapter ses programmes et son information aux besoins et aux préférences des jeunes d'aujourd'hui, augmentant ainsi leur efficacité potentielle. Le présent rapport brosse un portrait de la génération Z au Canada, aussi appelée « génération alpha » ou « iGeneration ».

Sondage et données

Afin de livrer un portrait détaillé des attitudes et des comportements politiques de la génération Z et de les comparer avec ceux des électeurs canadiens plus âgés, nous avons réalisé un sondage d'opinion au cours des semaines qui ont suivi l'élection générale fédérale du 21 octobre 2019.

  • Le sondage a été effectué en ligne du 13 novembre 2019 au 16 janvier 2020, sur la plateforme Qualtrics.
  • Au total, 4 287 répondants ont participé au sondage; un suréchantillonnage a été réalisé pour les jeunes de 16 à 19 ans.

Aux fins de l'analyse, nous avons divisé l'échantillon en quatre groupes (ou cohortes) :

  1. Mineurs de la génération Z : répondants nés en 2002 et en 2003 (âgés de 16 et 17 ans au moment du sondage, n=500). Ils n'avaient pas le droit de voter à l'élection générale fédérale de 2019.
  2. Adultes de la génération Z : répondants nés entre 1997 et 2001 (âgés de 18 à 22 ans au moment du sondage, n=610). Ils avaient le droit de voter à l'élection générale fédérale de 2019.
  3. Génération Y (millénariaux) : répondants nés entre 1985 et 1996 (âgés de 23 à 34 ans au moment du sondage, n=591).
  4. Génération X et baby-boomers : répondants nés avant 1985 (âgés de 35 ans ou plus au moment du sondage, n=2 586).

Aperçu des résultats

De manière générale, les membres de la génération Z se distinguent de ceux des générations X et du baby-boom, mais certaines de leurs orientations rejoignent celles des millénariaux. Notre recherche démontre également que la génération Z n'est pas homogène, et certaines particularités des jeunes de 16 et 17 ans y sont mises en lumière.

D'un point de vue sociodémographique, la génération Z est plus diversifiée sur le plan ethnoculturel que les générations précédentes, ce qui explique en partie sa plus grande ouverture à la diversité. Au chapitre des valeurs et des orientations sociales, elle est moins matérialiste et fait légèrement moins confiance aux gens.

Les membres de la génération Z sont très distincts sur le plan politique. Ils font davantage confiance aux gouvernements, sont moins cyniques à l'égard de la politique et posent un regard plus positif sur la démocratie canadienne, bien qu'ils s'identifient moins à des partis politiques que les Canadiens plus âgés, ce qui peut être lié en partie à leur expérience plus limitée de la politique. Les Canadiens les plus jeunes participent moins à la vie politique : ils ont moins de connaissances et moins d'intérêt en ce qui concerne la politique, suivent moins souvent l'actualité et, tout comme les millénariaux, ils ont moins confiance en leur capacité de comprendre la politique.

Les générations Z et Y ont des habitudes très semblables en matière de consultation des nouvelles. Par rapport aux générations X et du baby-boom, elles sont plus susceptibles de s'informer en ligne (particulièrement sur les réseaux sociaux) et beaucoup moins dans les médias imprimés ou à la radio. Cependant, la génération Z se distingue par le fait qu'elle a le même niveau de confiance dans les nouvelles publiées par des journalistes professionnels et les nouvelles qui se trouvent sur les médias sociaux, alors que les Canadiens plus âgés font davantage confiance au journalisme professionnel.

En ce qui concerne l'engagement civique et politique en dehors des élections, les jeunes Canadiens sont généralement aussi actifs ou plus actifs que les Canadiens plus âgés, et cet engagement se manifeste différemment. Les Canadiens plus jeunes tendent à montrer la voie pour ce qui est d'utiliser le transport en commun et de sensibiliser leurs réseaux sociaux à la lutte contre les changements climatiques, et ils sont davantage portés à diffuser de l'information sur l'environnement en ligne, comme le sont aussi les millénariaux. Durant la campagne électorale de 2019, les générations Z et Y étaient également plus enclines à utiliser la Boussole électorale pour trouver de l'information au sujet de l'élection. Les membres de la génération Z sont davantage engagés au sein de leur communauté à travers le bénévolat, les dons et les manifestations politiques et environnementales. Tout comme les jeunes de la génération Y, ils sont plus susceptibles de signer une pétition, de boycotter ou buycotter des produits et de diffuser de l'information politique en ligne, et moins susceptibles de communiquer avec des responsables publics.

Toutefois, comme il fallait s'y attendre et conformément aux résultats d'études antérieures, les Canadiens plus âgés sont toujours proportionnellement plus nombreux à voter à une élection. Les membres de la génération Z étaient proportionnellement les moins nombreux à participer à la dernière élection, bien que les jeunes âgés de 16 et 17 ans au moment de l'élection aient démontré un intérêt élevé à l'idée de voter. Plusieurs facteurs peuvent expliquer les écarts selon l'âge dans la participation électorale : les générations Y et Z sont moins susceptibles de croire que le vote est un devoir et qu'il est facile de voter, et d'être mobilisées par les partis politiques et les candidats.

Nous proposons dans ce rapport des explications possibles des différences ou des similitudes entre les générations, mais elles restent des hypothèses. En réalité, il faudrait recueillir des données au moyen d'un panel pour déterminer clairement si les résultats sont attribuables à des différences entre les cohortes, à la prise d'âge ou aux effets de la période.