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Engagement politiqueGénération Z : Portrait d'une nouvelle génération de jeunes Canadiens et comparaison avec les Canadiens plus âgés

1. Attitudes à l'égard du processus électoral

Le principe du vote est la clé de la démocratie représentative : une personne, un vote. Même si tous les citoyens ont le droit de vote, certains peuvent rencontrer des obstacles qui limitent leur participation à la démocratie canadienne. Dans cette section, nous examinons certaines perceptions qu'ont les jeunes du processus électoral afin de savoir si ces perceptions influencent leur décision de voter.

a. Devoir de voter

La conviction que le vote est un devoir constitue un facteur important de participation électorale (Blais et Achen, 2018). Au cours des dernières décennies, des études ont toutefois démontré que les jeunes sont moins enclins à considérer le vote comme un devoir (Dalton, 2007; Dalton, 2008), ce qui peut expliquer en partie la baisse du taux de participation électorale au fil du temps. La présente étude démontre que la majorité des Canadiens considèrent le vote comme un devoir, mais il existe une certaine variation selon le groupe d'âge. La distinction se situe principalement entre le groupe le plus âgé, dont 60 % des membres considèrent le vote comme un devoir, et les millénariaux et la génération Z, qui sont répartis de façon presque égale entre deux points de vue, à savoir que le vote est un devoir et que le vote est un choix. Ces chiffres confirment les données d'autres études selon lesquelles les jeunes sont moins enclins à considérer le geste de voter comme étant essentiel à la vie démocratique.

b. Confiance envers Élections Canada

Un autre facteur à prendre en compte est la mesure dans laquelle les Canadiens font confiance à l'institution non partisane qui organise et supervise les élections fédérales. Notre sondage a révélé qu'Élections Canada est une des institutions auxquelles les Canadiens font le plus confiance. En général, le niveau de confiance envers Élections Canada est relativement élevé : notre échantillon présente un indice de confiance moyen de 0,63 (sur une échelle de 0 à 1, 1 étant le niveau de confiance le plus élevé). Ce niveau est supérieur de quelque 10 points de pourcentage à l'indice de confiance envers le gouvernement fédéral ou provincial. Comme le montre la figure 16, les générations X et du baby-boom présentent le niveau de confiance le plus élevé envers Élections Canada, avec un indice de confiance de 0,65, comparativement à 0,55 chez les millénariaux et 0,56 chez les jeunes de la génération Z.

Figure 16 : Niveaux de confiance envers Élections Canada, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Figure 16 : Niveaux de confiance envers Élections Canada, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Description de "Figure 16 : Niveaux de confiance envers Élections Canada, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)"

Ce graphique à barres horizontales montre les niveaux de confiance des répondants de chaque groupe d'âge envers Élections Canada, sur une échelle de 0 à 1, 1 étant le niveau de confiance le plus élevé. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans : 0,57
  • 18-22 ans : 0,56
  • 23-34 ans : 0,55
  • 35 ans et plus : 0,65

c.  Intérêt à travailler dans un bureau de vote

Les organismes de gestion électorale peuvent aider les jeunes à se familiariser avec le processus électoral de différentes manières. Par exemple, ils peuvent organiser des élections simulées dans les écoles. Ils peuvent aussi offrir aux jeunes de 16 ans et plus de travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection. Nous avons demandé aux deux groupes d'âge les plus jeunes s'ils voudraient travailler dans un bureau de vote. Nous avons constaté que les 16 et 17 ans et les 18 à 22 ans sont enthousiastes et démontrent un intérêt relativement élevé à l'idée de travailler dans un bureau de vote durant une élection. En effet, plus du tiers des jeunes (34 % des 16 et 17 ans et 39 % des 18 à 22 ans) ont déclaré être plutôt intéressés à travailler dans un bureau de vote, et un autre tiers (36 % des 16 et 17 ans et 31 % des 18 à 22 ans) se sont dits très intéressés par cette expérience.

d. Inscription des jeunes

Une autre manière d'attirer l'attention des jeunes sur les élections et le vote et de les amener à s'intéresser à la démocratie électorale consiste à leur offrir la possibilité de s'inscrire au Registre des futurs électeurs avant leurs 18 ans. Depuis le 1er avril 2019, les citoyens canadiens de 14 à 17 ans peuvent demander d'être inscrits au Registre des futurs électeurs au palier fédéral. À leur majorité, ils seront automatiquement ajoutés au Registre national des électeurs. Nous avons examiné différents modes d'inscription afin de savoir si la manière dont les jeunes peuvent s'inscrire peut contribuer à la réussite de ce programme préélectoral et influencer le nombre de jeunes qui s'inscrivent.

Nous avons sondé les Canadiens de 16 à 18 ans au sujet de différentes façons de s'inscrire (à l'aide de formulaires en ligne ou papier) et de l'aide apportée par des agents de socialisation (comme les parents et les écoles). Nous leur avons demandé s'ils préféreraient s'inscrire à l'aide d'un formulaire en ligne à la maison, d'un formulaire en ligne à l'école, d'un formulaire papier à la maison ou d'un formulaire papier à l'école, ou encore demander à leurs parents de les inscrire.

Les jeunes de 16 et 17 ans et ceux qui ont eu 18 ans en 20191 ont des préférences relativement similaires pour l'inscription avant d'avoir 18 ans (il n'y a aucune différence statistiquement significative entre les deux groupes), et il est clair que les membres de la génération Z préféreraient utiliser un formulaire en ligne. Comme le montre la figure 17, 50 % des répondants préféreraient utiliser un formulaire en ligne, que ce soit à l'école ou à la maison (répartition égale), et 15 % d'entre eux préféreraient s'inscrire à l'école en utilisant un formulaire papier. Toutefois, près du quart des jeunes de la génération Z soit ne sont pas intéressés à s'inscrire (voir la quatrième série de barres de la figure 17), soit ne savent pas ce qu'ils feraient, ce qui peut indiquer un faible niveau d'intérêt à s'inscrire. Moins de 5 % des membres de la génération Z préféreraient s'inscrire à la maison à l'aide d'un formulaire papier.

Figure 17 : Préférences moyennes des jeunes de 16 à 18 ans concernant différents modes d'inscription avant 18 ans (intervalles de confiance de 95 %)

Figure 17 : Préférences moyennes des jeunes de 16 à 18 ans concernant différents modes d'inscription avant 18 ans (intervalles de confiance de 95 %)

Description de "Figure 17 : Préférences moyennes des jeunes de 16 à 18 ans concernant différents modes d'inscription avant 18 ans (intervalles de confiance de 95 %)"

Ce graphique à barres horizontales montre les préférences moyennes des répondants de 16 et 17 ans et des répondants de 18 ans concernant différents modes de préinscription. La répartition est la suivante :

  • M'inscrire à la maison à l'aide d'un formulaire en ligne
    • 16-17 ans : 28 %
    • 18 ans : 16 %
  • M'inscrire à l'école à l'aide d'un formulaire en ligne
    • 16-17 ans : 27 %
    • 18 ans : 27 %
  • M'inscrire à l'école à l'aide d'un formulaire papier
    • 16-17 ans : 14 %
    • 18 ans : 16 %
  • Je ne souhaite pas m'inscrire sur la liste avant mes 18 ans
    • 16-17 ans : 14 %
    • 18 ans : 19 %
  • Je ne sais pas
    • 16-17 ans : 9 %
    • 18 ans : 9 %
  • Demander à mes parents de m'inscrire
    • 16-17 ans : 5 %
    • 18 ans : 8 %
  • M'inscrire à la maison à l'aide d'un formulaire papier
    • 16-17 ans : 4 %
    • 18 ans : 4 %

e. Facilité à voter lors d'une élection fédérale

La difficulté perçue par les citoyens de voter est un obstacle majeur à la participation électorale. Nous avons demandé aux répondants s'ils étaient d'accord ou non qu'il est facile de voter. Quant aux jeunes n'ayant pas encore le droit de vote, nous leur avons plutôt demandé s'il leur semblait facile de voter.

Nous avons constaté des écarts notables entre les groupes d'âge quant à la perception de la facilité à voter. Premièrement, c'est sans surprise que les Canadiens plus âgés, qui sont les plus susceptibles de voter, sont plus souvent d'accord avec l'affirmation selon laquelle il est facile de voter (la différence par rapport aux autres groupes d'âge est statistiquement significative). Comme le montre la figure 18, 45 % des Canadiens de 35 ans et plus sont fortement d'accord avec l'affirmation, et plus de 30 % sont plutôt d'accord. Chez les millénariaux et les adultes de la génération Z, dont les perceptions concernant la facilité à voter sont relativement similaires, seulement 33 % sont plutôt d'accord avec l'affirmation, et 22 % sont fortement d'accord.

Ce qui est frappant dans la figure 18, c'est l'absence d'opinion tranchée chez les jeunes mineurs de la génération Z concernant la facilité à voter. Plus de 40 % des jeunes de la génération Z sur le point d'avoir le droit de vote déclarent n'être ni d'accord ni en désaccord avec l'affirmation selon laquelle il semble facile de voter, et seulement 14 % se disent fortement d'accord. Bien que les Canadiens de 16 et 17 ans soient plus susceptibles que les autres groupes de participer à une élection simulée et de suivre des cours d'éducation civique, ce résultat peut indiquer qu'il leur manque tout de même de l'expérience et des connaissances quant aux mécanismes électoraux et aux façons dont les citoyens votent.

Figure 18 : Niveaux d'accord avec l'énoncé selon lequel il est facile de voter, par groupe d'âge

Figure 18 : Niveaux d'accord avec l'énoncé selon lequel il est facile de voter, par groupe d'âge

Description de "Figure 18 : Niveaux d'accord avec l'énoncé selon lequel il est facile de voter, par groupe d'âge "

Ce graphique à barres horizontales montre le pourcentage de répondants de chaque groupe d'âge qui considèrent qu'il est facile ou qu'il semble facile de voter lors d'une élection fédérale. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans
    • Fortement d'accord : 14 %
    • Plutôt d'accord : 29 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 41 %
    • Plutôt en désaccord : 12 %
    • Fortement en désaccord : 3 %
  • 18-22 ans
    • Fortement d'accord : 21 %
    • Plutôt d'accord : 34 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 30 %
    • Plutôt en désaccord : 12 %
    • Fortement en désaccord : 2 %
  • 23-34 ans
    • Fortement d'accord : 24 %
    • Plutôt d'accord : 32 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 31 %
    • Plutôt en désaccord : 9 %
    • Fortement en désaccord : 4 %
  • 35 ans et plus
    • Fortement d'accord : 45 %
    • Plutôt d'accord : 32 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 16 %
    • Plutôt en désaccord : 5 %
    • Fortement en désaccord : 2 %

f.   Abaissement de l'âge électoral

Dans l'espoir de freiner la baisse de la participation électorale, certains pays ont abaissé l'âge électoral pour le fixer à 16 ou 17 ans de manière à favoriser la participation des jeunes au processus électoral pendant qu'ils fréquentent encore l'école et qu'ils habitent avec leurs parents (Eichhorn et Bergh, 2020). Au Canada, une telle réforme a été évoquée à quelques reprises au palier fédéral ainsi que par plusieurs provinces et municipalités (Colombie-Britannique, 2018; Harris, 2018; Hennig, 2018; Potkins, 2018). Nous avons demandé aux Canadiens ce qu'ils pensaient de l'abaissement de l'âge électoral pour le faire passer à 16 ans.

Sans surprise, la figure 19 montre que les jeunes Canadiens de 16 et 17 ans sont les plus favorables à une modification de l'âge électoral : 50 % d'entre eux sont d'accord avec l'idée. Ce niveau de soutien est statistiquement différent de celui de tous les autres groupes d'âge. Cependant, seulement la moitié des jeunes est favorable à l'abaissement de l'âge électoral, et près du tiers s'y oppose. Bien que nous ne soyons pas en mesure de nous avancer sur les raisons de ce soutien relativement limité, nous pouvons émettre l'hypothèse d'un lien avec divers facteurs abordés précédemment dans ce rapport, comme l'incapacité à se prononcer clairement sur la facilité à voter, un faible intérêt pour la politique ou un sens du devoir limité chez les plus jeunes membres de la génération Z. Nous pouvons également supposer que les Canadiens plus âgés seraient moins favorables à l'idée d'une réforme de l'âge électoral parce qu'ils estiment que les jeunes mineurs ne suivent pas suffisamment la politique ou n'ont pas encore acquis le niveau voulu de compétence politique.

Figure 19 : Niveaux d'accord avec l'idée d'une réforme visant à abaisser l'âge électoral, par groupe d'âge

Figure 19 : Niveaux d'accord avec l'idée d'une réforme visant à abaisser l'âge électoral, par groupe d'âge

Description de "Figure 19 : Niveaux d'accord avec l'idée d'une réforme visant à abaisser l'âge électoral, par groupe d'âge"

Ce graphique à barres horizontales montre le pourcentage de répondants de chaque groupe d'âge qui sont d'accord pour fixer l'âge électoral à 16 ans. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans
    • Fortement d'accord : 23 %
    • Plutôt d'accord : 27 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 21 %
    • Plutôt en désaccord : 16 %
    • Fortement en désaccord : 12 %
  • 18-22 ans
    • Fortement d'accord : 16 %
    • Plutôt d'accord : 23 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 19 %
    • Plutôt en désaccord : 21 %
    • Fortement en désaccord : 20 %
  • 23-34 ans
    • Fortement d'accord : 13 %
    • Plutôt d'accord : 21 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 26 %
    • Plutôt en désaccord : 16 %
    • Fortement en désaccord : 23 %
  • 35 ans et plus
    • Fortement d'accord : 7 %
    • Plutôt d'accord : 14 %
    • Ni d'accord ni en désaccord : 16 %
    • Plutôt en désaccord : 26 %
    • Fortement en désaccord : 39 %

2. Comportements politiques et civiques

Cette section du rapport présente nos observations finales. Nous nous concentrons sur les comportements des Canadiens et les façons dont ils s'impliquent dans leur communauté, que ce soit sur le plan civique, politique ou environnemental.

a. Actions pour le climat

Comme dans d'autres pays occidentaux, l'environnement et les changements climatiques figurent parmi les principales préoccupations politiques des citoyens canadiens, particulièrement de la génération Z (Schildkraut, 2019; Boulianne, Lalancette et Ilkiw, 2020; Parker, Graf et Igielnik, 2019). Comme l'environnement est une des priorités les plus urgentes pour nombre de citoyens, nous avons demandé aux répondants ce qu'ils faisaient pour lutter contre les changements climatiques, au sein de leur communauté et dans leur propre mode de vie.

La figure 20 montre que sur une liste de sept actions possibles pour réduire leur impact environnemental, les Canadiens de tous âges ont posé en moyenne trois actions. Les actions privilégiées varient toutefois selon le groupe d'âge.

Figure 20 : Nombre moyen d'actions en faveur de l'environnement, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Figure 20 : Nombre moyen d'actions en faveur de l'environnement, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

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Ce graphique à barres horizontales montre le nombre moyen d'actions prises par les répondants de chaque groupe d'âge afin de réduire leur impact environnemental, sur une possibilité de sept. Les moyennes sont les suivantes :

  • 16-17 ans : 2,89
  • 18-22 ans : 3,21
  • 23-34 ans : 3,03
  • 35 ans et plus : 2,97

Comme le montrent les troisième et quatrième séries de barres de la figure 21, les jeunes de la génération Z (les 16 et 17 ans et les 18 à 22 ans) sont ceux qui font le plus souvent deux actions pour lutter contre les changements climatiques : utiliser le transport en commun et essayer de convaincre les amis et la famille d'adopter des comportements plus écologiques. La fréquence d'utilisation du transport en commun n'est pas surprenante. Une proportion considérable de jeunes de 16 à 22 ans n'ont pas de permis de conduire ou les moyens financiers d'avoir une voiture. Ils sont donc plus susceptibles d'utiliser le transport en commun que les Canadiens plus âgés, sans égard à l'impact environnemental. Cependant, la fréquence à laquelle les jeunes de la génération Z tentent de convaincre leur entourage d'adopter des comportements écologiques montre qu'ils sont des champions de la cause environnementale au Canada. Ils sensibilisent leur famille et leurs amis et les encouragent à agir. La génération Z peut donc être considérée comme un vecteur de changement au Canada; elle tente de faire évoluer les mentalités et d'inciter les autres à en faire davantage pour lutter contre les changements climatiques.

La génération Z et les millénariaux sont également plus portés à diffuser de l'information sur l'environnement en ligne et, dans une certaine mesure, à réduire leur consommation de viande, par rapport à la génération X et aux baby-boomers. Les 35 ans et plus sont plus susceptibles que les autres de prendre des mesures qui ont une influence sur leurs dépenses, comme régler le thermostat à une température plus basse en quittant la maison ou privilégier l'achat de produits ou de services locaux (voir les première et deuxième séries de barres de la figure 21).

Figure 21 : Fréquence des actions de lutte contre les changements climatiques, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Figure 21 : Fréquence des actions de lutte contre les changements climatiques, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

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Ce graphique à barres horizontales montre la fréquence moyenne des actions prises par les répondants de chaque groupe d'âge afin de lutter contre les changements climatiques (sur un choix de sept actions). La répartition est la suivante :

  • Baisser le thermostat de 2 à 4 ℃ la nuit ou en quittant la maison
    • 16-17 ans : 0,33
    • 18-22 ans : 0,45
    • 23-34 ans : 0,49
    • 35 ans et plus : 0,61
  • Privilégier l'achat de produits ou de services locaux
    • 16-17 ans : 0,47
    • 18-22 ans : 0,51
    • 23-34 ans : 0,51
    • 35 ans et plus : 0,57
  • Utiliser le transport en commun ou le vélo ou marcher au lieu de prendre la voiture
    • 16-17 ans : 0,60
    • 18-22 ans : 0,60
    • 23-34 ans : 0,50
    • 35 ans et plus : 0,44
  • Essayer de convaincre les amis et la famille d'adopter des comportements plus écologiques
    • 16-17 ans : 0,53
    • 18-22 ans : 0,54
    • 23-34 ans : 0,46
    • 35 ans et plus : 0,44
  • Privilégier l'achat d'articles d'occasion
    • 16-17 ans : 0,40
    • 18-22 ans : 0,45
    • 23-34 ans : 0,45
    • 35 ans et plus : 0,44
  • Diffuser de l'information sur des enjeux environnementaux en ligne
    • 16-17 ans : 0,35
    • 18-22 ans : 0,39
    • 23-34 ans : 0,36
    • 35 ans et plus : 0,26
  • Éviter de consommer de la viande
    • 16-17 ans : 0,27
    • 18-22 ans : 0,31
    • 23-34 ans : 0,30
    • 35 ans et plus : 0,24

b. Participation électorale

Au bout du compte, la principale forme d'engagement dans une démocratie représentative est le vote. Au cours des dernières décennies, une part importante de la littérature scientifique et des rapports publics s'est penchée sur un enjeu démocratique important, soit la diminution de la participation électorale, en particulier chez les jeunes générations (Blais, Gidengil et Nevitte, 2004; Gallego, 2009; Gidengil et al., 2003). La plupart des études montrent qu'à un âge similaire, les membres des jeunes générations (X et Y) affichent un taux de participation électorale inférieur à celui des générations plus âgées comme les baby-boomers et la génération silencieuse (Blais, Gidengil et Nevitte, 2004). Ainsi, le taux de participation électorale diminue au fil du renouvellement des générations.

Comme les premiers membres de la génération Z pouvaient voter pour la première fois en 2019, nous pouvons maintenant prendre en compte cette génération dans l'étude de la participation électorale au Canada.

Lors du sondage réalisé immédiatement après l'élection générale fédérale, 75 % des répondants ont déclaré avoir voté. Cette proportion est supérieure à celle de la participation électorale réelle (66 %), probablement parce que certains répondants ont tendance à surévaluer leur participation électorale. La figure 22 compare la participation électorale déclarée par les répondants des différents groupes d'âge. La tendance observée lors d'études précédentes y est claire : les Canadiens de 35 ans et plus déclarent avoir voté dans une proportion considérablement et significativement plus grande que les répondants de 23 à 34 ans (environ 80 % pour le premier groupe et 62 % pour le deuxième groupe) et que ceux de 18 à 22 ans (52 %).

Les jeunes de 16 et 17 ans se démarquent de ce dernier groupe. La première colonne de la figure 22 montre dans quelle proportion ils affirment qu'ils auraient voté lors de l'élection de 2019 s'ils avaient pu le faire, et leur intention de participation électorale est plutôt élevée : 70 % ont déclaré qu'ils auraient certainement voté. Bien que ce niveau d'enthousiasme pour le vote ne soit pas hors du commun chez les jeunes mineurs, nous savons qu'il existe un écart entre l'intention et le comportement réel. C'est pourquoi nous sommes prudents lorsque vient le temps de faire des suppositions quant à leur propension réelle à voter lorsqu'ils auront 18 ans.

Figure 22 : Intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle déclarée par les autres groupes d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Figure 22 : <span class='italic'>Intention</span> de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale <span class='italic'>réelle</span> déclarée par les autres groupes d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Description de "Figure 22 : Intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle déclarée par les autres groupes d'âge (intervalles de confiance de 95 %)"

Ce graphique à barres verticales montre l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et la participation réelle des trois autres groupes d'âge. Les moyennes sont les suivantes :

  • 16-17 ans : 84 %
  • 18-22 ans : 63 %
  • 23-34 ans : 72 %
  • 35 ans et plus : 84 %

Comme dans la section sur l'intérêt pour la politique, nous nous concentrons sur les membres de la génération Z et utilisons des analyses de régression pour voir dans quelle mesure différents facteurs sociodémographiques, sociaux et politiques peuvent expliquer leurs taux de participation électorale. La comparaison entre les jeunes de 16 et 17 ans et ceux de 18 à 22 ans (au sein de la génération Z) n'est pas parfaite parce que le premier groupe n'avait pas encore le droit de vote et a donc indiqué son intention de participation électorale, tandis que le second groupe a indiqué sa participation réelle à l'élection. Nous croyons néanmoins que cette comparaison peut être instructive. Même si ces groupes se distinguent sur le plan politique (parce que leurs membres n'ont pas encore tous le droit de vote), ils sont assez semblables en ce qui a trait à la dimension sociale et au cadre de vie (p. ex., fréquenter l'école, habiter avec leurs parents). Plus précisément, nous cherchons à savoir si l'effet des activités civiques et des groupes sociaux sur la participation électorale est comparable entre les deux groupes, ou s'il est plus mobilisateur ou démobilisateur chez un ou l'autre des groupes.

Les figures 23 à 28 illustrent les relations statistiquement significatives entre plusieurs facteurs explicatifs et la participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et ceux de 18 à 22 ans. Tous les graphiques sont basés sur des analyses de régression, qui se trouvent à l'annexe 1.

Un seul facteur sociodémographique, soit l'appartenance à une minorité visible, a un effet statistiquement significatif sur la participation électorale, et uniquement chez les jeunes adultes. La figure 23 révèle que bien qu'il n'y ait aucun écart dans la probabilité prédite liée à l'intention de participation électorale entre les jeunes mineurs d'origine européenne et ceux d'origine non européenne, la probabilité prédite de participation électorale chez les jeunes adultes non blancs était inférieure à celle des répondants blancs.

Figure 23 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur appartenance à une minorité visible

Figure 23 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur appartenance à une minorité visible

Description de "Figure 23 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur appartenance à une minorité visible"

Ce graphique linéaire montre l'intention de participation électorale prédite des jeunes de 16 et 17 ans et la participation réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur appartenance à une minorité visible. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans
    • Si le répondant appartient à une minorité visible, sa participation électorale prédite est de 89 %.
    • Si le répondant n'appartient pas à une minorité visible, sa participation électorale prédite est de 91 %.
  • 18-22 ans
    • Si le répondant appartient à une minorité visible, sa participation électorale prédite est de 67 %.
    • Si le répondant n'appartient pas à une minorité visible, sa participation électorale prédite est de 89 %.

La figure 24 montre comment la fréquence de discussions sur la politique au sein de son groupe social influence la prédiction de la participation électorale des jeunes. Nous avons constaté que différents types de réseaux influencent différemment les jeunes mineurs et les jeunes adultes. Statistiquement, les discussions fréquentes avec les amis présentent une association positive avec l'intention de participation électorale des jeunes mineurs, mais aucune association significative avec la participation électorale réelle des jeunes adultes, bien que l'effet soit aussi positif. Par ailleurs, une fréquence accrue des discussions politiques avec les enseignants semble présenter une association statistiquement négative avec la prédiction de la participation électorale des jeunes adultes et une association positive, mais pas statistiquement significative, chez les jeunes mineurs.

Nous ne disposons pas de données nous permettant d'examiner les explications potentielles de cet effet différentiel, en particulier de l'effet négatif observé chez les jeunes adultes, mais nous pouvons formuler quelques hypothèses. D'abord, les enseignants du secondaire ont parfois une relation plus étroite avec les élèves parce qu'ils les voient souvent, ce qui peut leur permettre de renforcer plus facilement la norme sociale selon laquelle il est important de voter. Les enseignants du collège et de l'université n'ont pas nécessairement une relation aussi étroite avec leurs étudiants, et ces derniers peuvent être plus critiques et moins réceptifs à l'idée de se faire dire ce qu'est un « bon comportement civique ».

Figure 24 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon la fréquence des discussions sur la politique avec leurs amis et leurs enseignants

Figure 24 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon la fréquence des discussions sur la politique avec leurs amis et leurs enseignants

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Ce graphique linéaire montre l'intention de participation électorale prédite des jeunes de 16 et 17 ans et la participation réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon la fréquence de leurs discussions sur la politique avec différents agents de socialisation. Chaque ligne correspond à un agent différent, soit les amis ou les enseignants. Sur l'axe horizontal figurent les cinq fréquences de discussion possibles : jamais, rarement, parfois, souvent, très souvent.

  • 16-17 ans
    • Agent de socialisation : amis
      • Si le répondant ne parle jamais de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 65 %.
      • Si le répondant parle rarement de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 84 %.
      • Si le répondant parle parfois de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 94 %.
      • Si le répondant parle souvent de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 99 %.
      • Si le répondant parle très souvent de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 99 %.
    • Agent de socialisation : enseignants
      • Si le répondant ne parle jamais de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 81 %.
      • Si le répondant parle rarement de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 88 %.
      • Si le répondant parle parfois de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 92 %.
      • Si le répondant parle souvent de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 96 %.
      • Si le répondant parle très souvent de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 98 %.
  • 18-22 ans
    • Agent de socialisation : amis
      • Si le répondant ne parle jamais de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 78 %.
      • Si le répondant parle rarement de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 85 %.
      • Si le répondant parle parfois de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 91 %.
      • Si le répondant parle souvent de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 95 %.
      • Si le répondant parle très souvent de politique avec ses amis, sa participation électorale prédite est de 97 %.
    • Agent de socialisation : enseignants
      • Si le répondant parle parfois de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 91 %.
      • Si le répondant parle rarement de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 82 %.
      • Si le répondant parle parfois de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 71 %.
      • Si le répondant parle souvent de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 56 %.
      • Si le répondant parle très souvent de politique avec ses enseignants, sa participation électorale prédite est de 40 %

Figure 25 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur recherche d'information

Figure 25 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur recherche d'information

Description de "Figure 25 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur recherche d'information"

Ce graphique linéaire montre l'intention de participation électorale prédite des jeunes de 16 et 17 ans et la participation réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur recherche d'information. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans
    • Si le répondant a recherché de l'information sur l'élection, les candidats ou les partis politiques, sa participation électorale prédite est de 80 %.
    • Si le répondant n'a pas recherché d'information sur l'élection, les candidats ou les partis politiques, sa participation électorale prédite est de 71 %.
  • 18-22 ans
    • Si le répondant a recherché de l'information sur l'élection, les candidats ou les partis politiques, sa participation électorale prédite est de 81 %.
    • Si le répondant n'a pas recherché d'information sur l'élection, les candidats ou les partis politiques, sa participation électorale prédite est de 60 %.

La figure 25 montre le lien entre une activité liée à la campagne, comme la recherche d'information sur l'élection, les partis et les candidats, et la prédiction de la participation électorale. Nous constatons que la recherche d'information politique durant la campagne électorale présente une association positive avec la prédiction de la participation électorale, mais cette association est plus notable et statistiquement significative seulement chez les jeunes adultes. Ce résultat peut s'expliquer en partie par le fait que ce genre d'information est plus utile pour les jeunes qui ont le droit de vote.

Enfin, les figures 26, 27 et 28 montrent le lien entre trois facteurs de motivation importants et la prédiction de la participation électorale. Nous constatons que la conviction que le vote est un devoir, l'intérêt pour la politique et la facilité perçue à voter lors d'une élection fédérale ont tous une influence positive sur la probabilité prédite quant à l'intention de participation électorale et sur la participation électorale réelle chez les deux groupes de jeunes. Ces associations sont toutefois toujours plus positives et statistiquement significatives chez les jeunes mineurs.

Figure 26 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur sens du devoir civique

Figure 26 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur sens du devoir civique

Description de "Figure 26 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur sens du devoir civique"

Ce graphique linéaire montre l'intention de participation électorale prédite des jeunes de 16 et 17 ans et la participation réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur perception que le vote est un devoir civique. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans
    • Si le répondant considère le vote comme un devoir, sa participation électorale prédite est de 98 %.
    • Si le répondant ne considère pas le vote comme un devoir, sa participation électorale prédite est de 73 %.
  • 18-22 ans
    • Si le répondant considère le vote comme un devoir, sa participation électorale prédite est de 96 %.
    • Si le répondant ne considère pas le vote comme un devoir, sa participation électorale prédite est de 77 %.

Figure 27 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur intérêt pour la politique

Figure 27 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur intérêt pour la politique

Description de "Figure 27 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur intérêt pour la politique"

Ce graphique linéaire montre l'intention de participation électorale prédite des jeunes de 16 et 17 ans et la participation réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur intérêt pour la politique. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans
    • Si le répondant n'est pas du tout intéressé par la politique, sa participation électorale prédite est de 72 %.
    • Si le répondant est plutôt indifférent à la politique, sa participation électorale prédite est de 86 %.
    • Si le répondant est plutôt intéressé par la politique, sa participation électorale prédite est de 94 %.
    • Si le répondant est très intéressé par la politique, sa participation électorale prédite est de 98 %.
  • 18-22 ans
    • Si le répondant n'est pas du tout intéressé par la politique, sa participation électorale prédite est de 80 %.
    • Si le répondant est plutôt indifférent à la politique, sa participation électorale prédite est de 86 %.
    • Si le répondant est plutôt intéressé par la politique, sa participation électorale prédite est de 91 %.
    • Si le répondant est très intéressé par la politique, sa participation électorale prédite est de 95 %.

Figure 28 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur perception de la facilité à voter

Figure 28 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur perception de la facilité à voter

Description de "Figure 28 : Prédiction de l'intention de participation électorale des jeunes de 16 et 17 ans et participation électorale réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur perception de la facilité à voter"

Ce graphique linéaire montre l'intention de participation électorale prédite des jeunes de 16 et 17 ans et la participation réelle des jeunes de 18 à 22 ans, selon leur perception de la facilité à voter. La répartition est la suivante :

  • 16-17 ans
    • Si le répondant est fortement en désaccord avec l'affirmation selon laquelle il semble facile de voter, sa participation électorale prédite est de 67 %.
    • Si le répondant est plutôt en désaccord avec l'affirmation selon laquelle il semble facile de voter, sa participation électorale prédite est de 80 %.
    • Si le répondant n'est ni d'accord ni en désaccord avec l'affirmation selon laquelle il semble facile de voter, sa participation électorale prédite est de 89 %.
    • Si le répondant est plutôt d'accord avec l'affirmation selon laquelle il semble facile de voter, sa participation électorale prédite est de 94 %.
    • Si le répondant est fortement d'accord avec l'affirmation selon laquelle il semble facile de voter, sa participation électorale prédite est de 98 %.
  • 18-22 ans
    • Si le répondant est fortement en désaccord avec l'affirmation selon laquelle il est facile de voter, sa participation électorale prédite est de 73 %.
    • Si le répondant est plutôt en désaccord avec l'affirmation selon laquelle il est facile de voter, sa participation électorale prédite est de 81 %.
    • Si le répondant n'est ni d'accord ni en désaccord avec l'affirmation selon laquelle il est facile de voter, sa participation électorale prédite est de 87 %.
    • Si le répondant est plutôt d'accord avec l'affirmation selon laquelle il est facile de voter, sa participation électorale prédite est de 91 %.
    • Si le répondant est fortement d'accord avec l'affirmation selon laquelle il est facile de voter, sa participation électorale prédite est de 95 %.

Les jeunes mineurs et adultes ont certes un cadre de vie relativement similaire, mais certains facteurs favorisent la mobilisation des uns plus que des autres. Chez les jeunes mineurs, les discussions avec les enseignants et les amis, un fort sens du devoir civique et un haut niveau d'intérêt pour la politique sont liés à une plus forte intention de participation électorale. Chez les jeunes adultes, la recherche d'information durant la campagne, les discussions avec les amis et un fort sens du devoir civique étaient associés à un taux de participation électorale élevé en 2019.

c. Activités liées à la campagne électorale

Dans une démocratie, une campagne électorale est un moment important qui donne aux citoyens la possibilité d'entendre ce que les acteurs politiques ont à dire et de s'informer sur les programmes politiques et sur les idées débattues dans l'arène politique.

Afin d'évaluer la participation des Canadiens à la vie politique lors de la campagne de l'élection générale fédérale de 2019, nous avons demandé aux répondants s'ils avaient participé à certaines activités durant les semaines précédant l'élection, comme regarder un débat des chefs, rechercher de l'information sur les partis ou les candidats, utiliser la Boussole électorale (une application en ligne d'aide au vote), assister à un débat politique à l'école ou l'université, ou encore assister à un événement ou à une séance d'information ayant trait à l'élection.

Étonnamment, l'écart entre les différents groupes d'âge pour ce qui est de l'intérêt porté à la campagne n'est pas très marqué, comparé à l'écart concernant l'intérêt pour la politique abordé précédemment dans ce rapport. Par exemple, environ 45 % des membres de tous les groupes d'âge ont regardé au moins un débat des chefs, et de 10 à 15 % des jeunes ont assisté à un débat politique à l'école ou l'université. Le groupe le plus âgé était tout de même plus susceptible de rechercher de l'information sur les partis et les candidats (environ 40 % des 35 ans et plus, comparativement à 10 à 20 % pour les trois groupes plus jeunes, ce qui représente une différence statistiquement significative).

Cependant, les membres de la génération Z et les millénariaux étaient plus susceptibles d'utiliser la Boussole électorale et d'assister à une séance d'information au sujet de l'élection2. La participation à ces activités peut refléter un manque d'expérience du processus électoral et de faibles connaissances politiques chez les jeunes électeurs, ce qui expliquerait pourquoi ils cherchaient davantage d'information.

d. Autres formes de participation non électorale

Une élection est certes un moment clé de la vie démocratique, mais certains citoyens participent à la société et à la vie politique autrement, en dehors des élections. Ainsi, l'analyse que nous présentons ici porte sur le niveau d'activité politique des Canadiens sous diverses formes de participation non électorale.

Nous avons demandé aux répondants si, au cours des 12 derniers mois, ils avaient effectué une ou l'autre des neuf actions politiques suivantes :

  • signer une pétition;
  • prendre part à une manifestation ou à une marche pour l'environnement;
  • prendre part à une manifestation politique;
  • recueillir ou faire des dons;
  • communiquer avec un responsable public;
  • assister à une assemblée publique;
  • faire du bénévolat au sein d'une organisation;
  • diffuser de l'information politique en ligne;
  • boycotter ou buycotter des produits pour des raisons environnementales ou politiques.

En moyenne, les Canadiens ont déclaré avoir réalisé trois de ces neuf actions au cours de la dernière année. Cependant, comme le montre la figure 29, les jeunes de 16 à 22 ans ont été les plus actifs sur le plan politique, leur niveau d'activité étant significativement plus élevé que celui des Canadiens de 23 à 34 ans et de 35 ans et plus. Cette constatation et l'écart entre les groupes d'âge quant à l'activisme politique contrastent avec la tendance décrite à la section précédente, à savoir que les Canadiens plus âgés étaient les plus actifs.

Figure 29 : Nombre moyen d'actions politiques au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Figure 29 : Nombre moyen d'actions politiques au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Description de "Figure 29 : Nombre moyen d'actions politiques au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)"

Ce graphique à barres horizontales montre le nombre moyen d'actions politiques qu'ont prises les répondants de chaque groupe d'âge, sur une possibilité de neuf. Les moyennes sont les suivantes :

  • 16-17 ans : 3,25
  • 18-22 ans : 3,45
  • 23-34 ans : 2,78
  • 35 ans et plus : 2,33

La répartition par activité présentée à la figure 30 révèle différentes tendances relatives à l'activisme selon le groupe d'âge. Premièrement, les 16 à 22 ans sont significativement plus susceptibles que les deux groupes plus âgés d'avoir recueilli ou fait des dons et d'avoir fait du bénévolat au sein d'une organisation. Les 16 et 17 ans sont les plus susceptibles d'avoir fait du bénévolat, ce qui peut être attribuable aux programmes scolaires qui demandent aux élèves de recueillir des dons pour des projets ou des organisations et aux programmes de bénévolat obligatoires. Deuxièmement, les 16 à 22 ans sont significativement plus susceptibles que les 23 ans et plus d'avoir pris part à des manifestations ou à des marches pour des raisons environnementales et politiques au cours de la dernière année. Généralement, les 16 à 34 ans sont plus susceptibles d'avoir signé une pétition, boycotté ou buycotté des produits et diffusé de l'information politique en ligne. Cependant, les différences entre les groupes d'âge ne sont pas toujours statistiquement significatives. La seule forme d'engagement politique où les Canadiens de 35 ans et plus étaient plus actifs est la communication avec des responsables publics ou des représentants du gouvernement.

Bien que certains experts se concentrent sur le « problème » du taux de participation électorale à la baisse chez les jeunes (Putnam, 2000), le fait de s'intéresser à d'autres formes de participation apporte un éclairage différent sur l'engagement politique des jeunes. En fait, les jeunes sont loin d'être indifférents et sont, à bien des égards, plus actifs sur le plan politique que les Canadiens plus âgés.

Figure 30 : Fréquence moyenne de participation à différentes activités non électorales au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Figure 30 : Fréquence moyenne de participation à différentes activités non électorales au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)

Description de "Figure 30 : Fréquence moyenne de participation à différentes activités non électorales au cours des 12 derniers mois, par groupe d'âge (intervalles de confiance de 95 %)"

Ce graphique à barres horizontales montre la fréquence moyenne à laquelle les répondants de chaque groupe d'âge ont participé à neuf différentes activités politiques au cours des 12 derniers mois, sur une échelle de 0 (jamais) à 1 (plusieurs fois). Les moyennes sont les suivantes :

  • Recueillir ou faire des dons pour soutenir une cause
    • 16-17 ans : 0,42
    • 18-22 ans : 0,43
    • 23-34 ans : 0,34
    • 35 ans et plus : 0,30
  • Signer une pétition
    • 16-17 ans : 0,28
    • 18-22 ans : 0,32
    • 23-34 ans : 0,28
    • 35 ans et plus : 0,25
  • Faire du bénévolat au sein d'une organisation
    • 16-17 ans : 0,49
    • 18-22 ans : 0,40
    • 23-34 ans : 0,26
    • 35 ans et plus : 0,22
  • Acheter ou boycotter des produits pour des raisons politiques, environnementales ou éthiques
    • 16-17 ans : 0,24
    • 18-22 ans : 0,26
    • 23-34 ans : 0,25
    • 35 ans et plus : 0,22
  • Diffuser de l'information ou du contenu politique en ligne
    • 16-17 ans : 0,20
    • 18-22 ans : 0,22
    • 23-34 ans : 0,22
    • 35 ans et plus : 0,17
  • Assister à une assemblée publique sur un enjeu local
    • 16-17 ans : 0,10
    • 18-22 ans : 0,16
    • 23-34 ans : 0,12
    • 35 ans et plus : 0,12
  • Communiquer avec un politicien ou un représentant du gouvernement
    • 16-17 ans : 0,60
    • 18-22 ans : 0,60
    • 23-34 ans : 0,10
    • 35 ans et plus : 0,13
  • Prendre part à une manifestation ou à une marche pour l'environnement
    • 16-17 ans : 0,21
    • 18-22 ans : 0,18
    • 23-34 ans : 0,12
    • 35 ans et plus : 0,50
  • Prendre part à une manifestation ou à une marche politique
    • 16-17 ans : 0,10
    • 18-22 ans : 0,12
    • 23-34 ans : 0,70
    • 35 ans et plus : 0,40

Notes

1 Environ 50 répondants ont eu 18 ans après l'élection fédérale du 21 octobre 2019.

2 En comparant les nouveaux électeurs canadiens aux Canadiens de 18 à 22 ans qui n'ont pas voté à l'élection fédérale de 2019, nous constatons sans surprise que les jeunes de 18 à 22 ans qui ont voté étaient significativement plus nombreux à avoir utilisé la Boussole électorale avant l'élection (écart de 10 points de pourcentage par rapport aux jeunes de 16 et 17 ans et à ceux de 18 à 22 ans qui n'ont pas voté), et qu'ils étaient également significativement plus nombreux à avoir fait des recherches sur les partis politiques et les candidats (écart de 20 points de pourcentage par rapport aux jeunes de 16 et 17 ans et de 30 points de pourcentage par rapport aux jeunes de 18 à 22 ans qui n'ont pas voté).