open Menu secondaire

Sondage auprès des électeurs au sujet des communications avec les électeurs

Sommaire

Phoenix Strategic Perspectives Inc. a réalisé pour le compte d'Élections Canada un sondage téléphonique par composition aléatoire (CA) auprès de 1 011 électeurs admissibles dans la population en général. Compte tenu de la taille d'échantillon, les résultats globaux peuvent être tenus pour exacts dans une marge de ± 3,4 %, 19 fois sur 20 (avec rajustement selon la stratification de l'échantillon). Le travail sur le terrain s'est déroulé du 21 novembre au 2 décembre 2012.

Ce sondage auprès des électeurs visait à évaluer leurs opinions et leurs attitudes au sujet de divers enjeux s'attachant aux communications avec les électeurs. Les résultats permettront d'enrichir les connaissances de l'organisme au sujet des opinions et des attitudes des Canadiens relativement aux modes de communication à l'étude. En outre, les résultats serviront à appuyer l'établissement d'un rapport du directeur général des élections portant sur des plaintes reçues au sujet d'appels téléphoniques automatisés et d'appels effectués en personne, pendant et après la 41e élection générale fédérale.

Attitudes et préférences quant aux modes de communication

Les électeurs sont réceptifs à la perspective de recevoir des appels de la part des partis politiques et des candidats au cours d'une élection fédérale. Dans une proportion avoisinant les trois quarts (74 %), les répondants signalent qu'il est approprié que des partis politiques et des candidats appellent des électeurs pour les renseigner au sujet de leurs positions ou de leurs programmes politiques. En outre, 69 % des répondants estiment qu'il est approprié que des partis politiques ou des candidats communiquent avec eux pour les inciter à aller voter, et 64 % des répondants sont d'avis qu'il est approprié qu'on les appelle pour les renseigner sur le moment et l'endroit où voter. Les répondants se sont révélés moins susceptibles d'estimer qu'il est approprié que les partis ou les candidats communiquent avec eux au cours d'une élection fédérale pour demander un don. En effet, c'est tout juste un peu plus du tiers (35 %) des personnes interrogées qui affirment qu'il s'agit d'une raison appropriée de communiquer avec les électeurs.

En ce qui concerne les différents modes de communication, il importe de souligner que le téléphone est le moyen que les électeurs apprécient le moins au niveau des modes de communication lorsque des partis politiques et des candidats souhaitent les rejoindre (11 %). En revanche, il appert que les moyens de communication les plus appropriés soient le courrier ordinaire (37 %), le courrier électronique et les autres moyens électroniques de communiquer (27 %), ainsi que les prises de contact en personne, comme le porte-à-porte (22 %).

En ce qui concerne le moment de la journée que les électeurs préfèrent pour ces communications, dans la plus forte proportion (40 %), les répondants affirment qu'ils préféreraient que les partis et les candidats communiquent avec eux le soir (de 17 heures à un peu avant 21 heures). Ils sont relativement peu nombreux (12 %) à indiquer préférer le matin (de 9 heures à un peu avant midi). Les autres répondants se sont répartis assez également comme suit : 20 % signalent que l'après-midi (de midi à un peu avant 17 heures) serait préférable, tandis que 22 % des répondants n'ont pas exprimé de préférence.

Protection des renseignements personnels et vie privée

Dans une proportion avoisinant les quatre cinquièmes (78 %), les répondants se disent d'avis que les électeurs rejoints par un parti ou un candidat devraient avoir le droit de se retirer de toutes nouvelles communications de la part de ce parti ou de ce candidat. De plus, la majorité des électeurs interrogés (69 %) ne sont pas d'accord avec le point de vue à l'effet qu'il est important que les partis politiques fédéraux puissent recueillir des renseignements personnels sur les électeurs. Le droit à la vie privée et la protection des renseignements personnels revêtent de l'importance pour les électeurs : près du tiers (32 %) estiment que les partis politiques fédéraux et les candidats ne se servent pas des renseignements personnels de manière appropriée pour communiquer avec les électeurs. Il ne faut donc pas se surprendre que, dans le compromis entre la préservation de la vie privée d'un électeur et le besoin des partis politiques et des candidats de pouvoir communiquer avec les électeurs, près des deux tiers des répondants sont d'avis que la vie privée doit toujours avoir la primauté (53 %) ou encore, qu'elle doit avoir la primauté la plupart du temps (13 %). Par ailleurs, 15 % des personnes interrogées sont d'avis que les besoins de communication des partis et candidats devraient toujours ou souvent l'emporter.

Enfin, la position des électeurs au sujet de la réglementation des modes de communication lors d'une élection fédérale renvoie aussi à ces préférences et opinions. Près des deux tiers (65 %) des répondants estiment que les partis politiques et les candidats devraient être réglementés par des lois sur la protection de la vie privée quant à la façon et au moment où ils peuvent communiquer avec les électeurs lors d'une élection fédérale. Par ailleurs, 31% des répondants estiment que les partis et candidats devraient s'auto-réglementer.

Expériences et opinions touchant les communications par Élections Canada, les partis politiques et les candidats

Dix pour cent des électeurs soutiennent avoir reçu un appel téléphonique d'Élections Canada pour leur dire où et quand aller voter lors de la dernière élection fédérale. Étant donné qu'Élections Canada ne fait pas d'appels proactifs pour joindre les électeurs, cela pourrait paraître contradictoire. Ces résultats pourraient aussi faire penser à une mauvaise utilisation possible du nom et de l'identité d'Élections Canada. Au nombre de ces 98 répondants qui signalent avoir reçu un pareil appel téléphonique d'Élections Canada, 13 répondants ont indiqué ne pas avoir voté lors de la 41e élection générale. Cette proportion de personnes n'ayant pas voté est semblable à celle enregistrée dans la population en général. Ceci dit, il convient de rappeler qu'il faut faire preuve de circonspection dans l'interprétation de résultats fondés sur ces occurrences, peu fréquentes et autodéclarées.

Plus de la moitié des électeurs interrogés (58 %) signalent qu'un ou plusieurs partis politiques ou candidats ont communiqué avec eux lors de la dernière élection générale fédérale. Plusieurs modes de communication ont servi régulièrement à joindre ces électeurs : la poste (66 %), un appel téléphonique effectué en personne (62 %) ou encore, un appel automatisé (58 %). C'est le tiers environ (34 %) des répondants qui ont reçu la visite d'un(e) représentant(e) d'un parti ou d'un(e) candidat(e). Les répondants sont relativement peu nombreux — 12 % seulement — à avoir reçu un message électronique.

La sollicitation et le pointage sont les principales raisons de communiquer avec les électeurs. En effet, 49 % des répondants indiquent qu'on a communiqué avec eux pour discuter de politique et pour les persuader de voter pour tel candidat ou parti, tandis que 40 % signalent qu'un parti ou un(e) candidat(e) a communiqué avec eux pour connaître leurs intentions de vote.

De plus, quelques électeurs (6 %) disent qu'un(e) représentant(e) d'un parti politique ou un(e) candidat(e) les a appelés pour les informer d'un changement du lieu de vote. Au nombre des 39 répondants qui ont répondu de la sorte, six personnes signalent ne pas avoir voté lors de la 41e élection générale. Cette proportion de personnes n'ayant pas voté est semblable à celle enregistrée dans la population en général. Néanmoins, il faut faire preuve de circonspection, une fois de plus, dans l'interprétation de ces résultats qui sont fondés sur ces cas peu fréquents.

C'est dans une bonne proportion de 69 % que les électeurs avec lesquels des partis ou candidats ont communiqué lors de la dernière élection générale ont présenté une réaction au moins modérément positive suite à la communication. Signalons que 12 % des répondants interrogés à ce sujet disent même que cette communication leur a inspiré une réaction très positive.

Les sources d'information des électeurs

Les électeurs sont plus susceptibles d'indiquer que la télévision est leur principale source d'information au sujet des partis politiques et des candidats lors d'une élection. Dans l'ensemble, c'est 41 % des répondants qui ont indiqué que la télévision est leur principale source d'information. Suivent avec un certain recul les journaux (22 %) et l'Internet ou les blogs (19 %). Pour ce qui concerne plus particulièrement l'information sur le processus électoral, c'est Élections Canada qui constitue la principale source d'information des répondants, et de loin. En effet, près de la moitié des personnes interrogées (48 %) signalent la brochure, la carte de rappel ou le dépliant d'Élections Canada, et 7 % des répondants signalent le site Web d'Élections Canada. C'est ainsi que globalement, 55 % des répondants signalent qu'Élections Canada constitue leur principale source d'information au sujet du processus électoral.

Un faible nombre de répondants (7 %) indiquent avoir dû faire un effort supplémentaire pour savoir quand ou où aller voter lors de la dernière élection générale fédérale. Les répondants qui ont fait des démarches se sont révélés le plus susceptibles de communiquer avec Élections Canada ou d'avoir demandé à leurs amis ou aux membres de leur famille.

Connaissance des plaintes au sujet des appels téléphoniques

Les Canadiens devaient aussi indiquer s'ils étaient au courant qu'Élections Canada avait reçu des plaintes au sujet d'appels téléphoniques automatisés et d'appels effectués en personne pendant et après la dernière élection générale fédérale. La plupart des Canadiens (58 %) étaient au courant des plaintes. Toutefois, 42 % des répondants ne l'étaient pas. Il convient de souligner qu'il n'y a pas de corrélation entre la connaissance des plaintes et des niveaux moins élevés de confiance par rapport aux résultats de l'élection fédérale ou une moindre probabilité d'estimer qu'Élections Canada a géré l'élection de façon équitable. En outre, les personnes au courant des plaintes se sont révélées plus susceptibles que celles qui ne l'étaient pas d'afficher des niveaux élevés de confiance envers Élections Canada (84 % c. 73 %), les partis politiques fédéraux (84 % c. 73 %) et le système judiciaire (67 % c. 51 %).

Il semble ainsi que les Canadiens qui sont au courant des plaintes qu'a reçues Élections Canada soient généralement ceux qui s'engagent et s'intéressent plus largement à la politique. En général, ces Canadiens sont aussi susceptibles d'afficher des niveaux relativement élevés de confiance par rapport au système. Dans l'ensemble, dans le compromis à établir avec le besoin des partis politiques de pouvoir communiquer avec les électeurs, ces répondants ont aussi tendance à préférer la protection de la vie privée et à estimer que les partis politiques doivent être réglementés au moyen de lois sur la vie privée.

Confiance dans les institutions engagées dans le processus électoral

La perception voulant qu'Élections Canada ait géré la dernière élection générale fédérale de façon équitable est répandue. Au total, 85 % des répondants sont d'avis qu'Élections Canada a géré l'élection de façon équitable. En particulier, 43 % des personnes interrogées sont d'avis que l'élection a été menée de façon très équitable. En outre, dans une forte majorité (85 %), les répondants font état de hauts niveaux de confiance à l'égard de l'exactitude des résultats d'élection fédérale au Canada. En ce qui concerne la confiance qu'inspirent les diverses institutions engagées dans le processus électoral, il ressort de l'étude qu'Élections Canada est l'institution la plus susceptible d'inspirer confiance aux électeurs : 80 % des personnes interrogées indiquent qu'elles ont assez ou beaucoup confiance dans l'organisme. Avec un certain recul, suivent le système judiciaire (60 %) ainsi que les candidats locaux (57 %). Les répondants se sont révélés le moins susceptibles d'affirmer que les partis politiques leur inspirent confiance. En effet, plus de la moitié des personnes interrogées (56 %) indiquent que ces institutions leur inspirent peu ou pas du tout confiance. Pour replacer ces points de vue dans leur juste contexte, signalons que la majorité des électeurs interrogés se disent moyennement intéressés (50 %) ou très intéressés (26 %) par la politique.

Utilisation des technologies pour des enjeux politiques

En ce qui concerne l'utilisation des technologies chez les électeurs, les utilisateurs de l'Internet sont plus susceptibles d'utiliser un ordinateur qu'un appareil mobile pour accéder à l'Internet. Plus particulièrement, 72 % d'entre eux indiquent qu'ils se servent à cette fin d'un ordinateur portable, tandis que 65 % le font au moyen d'un ordinateur de bureau. Par ailleurs, moins de la moitié (43 %) des personnes interrogées à ce sujet se servent d'un téléphone intelligent, comme un iPhone ou un BlackBerry. En outre, 29 % des répondants se servent d'une tablette, comme un iPad. Dans une proportion de six pour dix (60 %), les répondants indiquent qu'ils recourent à plus d'une méthode pour accéder à l'Internet.

En ce qui concerne les activités en ligne, 68 % des répondants indiquent se servir de l'Internet comme source d'information au sujet des enjeux politiques. Les répondants sont beaucoup moins nombreux à utiliser YouTube pour diffuser ou regarder des vidéos portant sur des enjeux politiques (25 %) ou à diffuser sur Internet des articles ou des commentaires au sujet d'enjeux politiques (20 %). Ceci dit, plus du quart (28 %) des utilisateurs de l'Internet ne font aucune de ces activités en ligne. En outre, 55 % des répondants affirmant se servir de l'Internet comme source d'information au sujet des enjeux politiques sont d'avis que l'information qu'ils obtiennent en ligne est tout aussi fiable que l'information dans les médias traditionnels. Les autres répondants sont partagés également dans leurs évaluations : 22 % des personnes interrogées affirment que l'information en ligne est plus fiable, tandis que 22 % des répondants indiquent qu'elle est moins fiable.

La plupart des électeurs qui utilisent l'Internet se disent assez préoccupés (46 %) ou très préoccupés (39 %) des effets de la technologie ou de ses applications sur leur aptitude à protéger leurs renseignements personnels.

Conclusions

Les résultats découlant du sondage suggèrent qu'en général, les électeurs sont réceptifs à la perspective que des partis politiques et des candidats communiquent avec eux au cours d'une élection fédérale. Ils ont toutefois de nettes préférences au sujet de la façon dont les partis et les candidats peuvent communiquer avec eux, au sujet du moment des communications et au sujet des raisons les sous-tendant. C'est ainsi que peu d'électeurs souhaitent qu'on les appelle ou encore, qu'on cherche à communiquer avec eux le matin. En outre, le courrier ordinaire, le courrier électronique et les prises de contact en personne sont des moyens de communication préférables au téléphone. En général, les électeurs estiment que la communication d'information ou les encouragements à aller voter sont des raisons appropriées pour communiquer avec eux lors d'une élection fédérale. En majorité, les répondants affirment par ailleurs que la sollicitation de dons n'est pas une raison appropriée pour que les partis ou les candidats appellent les électeurs lors d'une élection fédérale. Dans la même veine, les électeurs sont plus enclins à favoriser la réglementation formelle des modes de communication qu'à préférer l'autoréglementation des partis et candidats.

Au chapitre de la collecte de renseignements personnels, les Canadiens appuient l'adoption d'une démarche qui accorde la primauté à leur droit à la vie privée. Ils croient fermement que leur vie privée l'emporte sur le besoin de pouvoir communiquer avec les électeurs des partis et des candidats. Selon toute vraisemblance, ce point de vue s'attribue au moins en partie au fait que moins du tiers des répondants sont d'avis que les partis et candidats se servent des renseignements personnels de façon appropriée pour communiquer avec les électeurs. Un fait dont il ne faut pas se surprendre, les Canadiens ont tendance à juger qu'il n'est pas important que les partis puissent recueillir des renseignements personnels au sujet des électeurs et à trouver que les électeurs devraient avoir le droit de se retirer de toute nouvelle communication de la part d'un parti ou d'un(e) candidat(e). Bien que les électeurs se montrent conciliants dans le contexte des communications lors des élections fédérales, ils veulent que ces communications fassent l'objet d'une réglementation en vertu de lois sur la vie privée, car ils souhaitent protéger leurs renseignements personnels.

Dans un autre registre, soulignons que les niveaux de confiance dans le système électoral canadien et dans les institutions engagées dans le processus électoral continuent d'être élevés. Malgré la couverture médiatique dont ont fait l'objet les allégations d'actes répréhensibles lors de la 41e élection générale, la plupart des électeurs estiment qu'Élections Canada a assuré la conduite équitable de la dernière élection générale fédérale. Même si ces résultats accusent une légère baisse par rapport à ceux enregistrés avant l'enquête sur les appels automatisés, nous observons que ces résultats demeurent convaincants : 85 % des électeurs affirment que l'élection a été gérée de façon équitable.

À l'appui de cette impression positive, les électeurs continuent d'afficher de forts niveaux de confiance à l'égard de l'exactitude des résultats d'élection et ils continuent d'accorder leur confiance à Élections Canada comme administrateur des élections fédérales. Bien que les résultats à l'égard des autres institutions et intervenants engagés dans le processus électoral soient un peu plus faibles, des proportions majoritaires d'électeurs continuent d'accorder leur confiance au système judiciaire, aux candidats locaux et aux partis politiques fédéraux du Canada. Par conséquent, il appert que les perceptions à l'égard de l'équité électorale et que la confiance qu'inspirent les résultats d'élection fédérale et Élections Canada n'ont pas souffert de la publicité entourant l'enquête sur les appels automatisés.

La télévision est la principale source d'information à laquelle recourent les électeurs pour obtenir de l'information au sujet des partis politiques et des candidats. Suivent les journaux et l'Internet. D'autre part, pour ce qui concerne le processus électoral en soi, par exemple, le moment et le lieu du vote, les électeurs recourent surtout à la carte d'information de l'électeur et au dépliant de rappel d'Élections Canada pour obtenir l'information dont ils ont besoin. Les Canadiens sont relativement peu nombreux à signaler qu'ils consultent le site Web d'Élections Canada comme principale source d'information.

Dans le domaine plus général de la politique, un grand nombre d'électeurs ayant accès à l'Internet s'en servent comme source d'information. En revanche, les Canadiens sont beaucoup moins nombreux à recourir à l'Internet pour prendre part à un débat politique, soit en affichant des articles ou des commentaires sur le Web, soit en utilisant YouTube pour diffuser ou regarder des vidéos portant sur des enjeux politiques. Ceci dit, nous pouvons nous attendre à ce que ces proportions augmentent au cours des prochaines années, parce que les personnes prenant part à ces activités politiques en ligne sont beaucoup plus susceptibles d'être jeunes — c.-à-d. d'avoir moins de 35 ans. L'Internet, et les médias sociaux en particulier, deviendront des espaces publics de plus en plus importants qui serviront aussi bien de sources d'information que de moyens de communication dans le contexte des enjeux politiques.