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Les attitudes des Canadiens à l'égard du vote pendant la pandémie de COVID‑19 – Vague 5

Rapport préparé pour Élections Canada

Peter John Loewen et Eric Merkley
PEARL (Policy, Elections, and Representation Lab)
Munk School of Global Affairs and Public Policy

Université de Toronto

04 mai 2021

Introduction

Le présent rapport est le dernier d'une série de rapports sur les opinions des électeurs à l'égard de la participation électorale pendant la pandémie de COVID‑19 et sur les mesures qu'Élections Canada peut prendre pour atténuer la baisse du taux de participation.

Selon l'expérience des administrations électorales de partout dans le monde, il est plus difficile d'administrer des élections en période de pandémie – cette situation exige des mesures de sécurité plus rigoureuses non seulement pour répondre aux préoccupations des électeurs, mais aussi pour donner confiance à ceux qui souhaitent doter les bureaux de vote en personnel. Au fil de l'évolution de la pandémie, ces mêmes électeurs et les bénévoles continuent d'avoir de bonnes raisons de penser aux risques de voter pendant une pandémie.

Pour aborder systématiquement les risques perçus, nous avons mené une étude approfondie auprès de près de 3 000 Canadiens en avril 2021. Dans cette étude et ce rapport, nous explorons l'effet de l'augmentation du nombre de jours de vote sur la participation électorale éventuelle, nous poursuivons notre examen des effets des diverses mesures de sécurité, et nous enquêtons sur les circonstances qui influencent l'intérêt des citoyens à participer à l'administration des élections.

Nous constatons que l'intention de voter demeure relativement stable à l'échelle du pays, malgré les expériences changeantes (et souvent divergentes liées à la COVID‑19). Comme auparavant, nous constatons que la prise en compte de la pandémie de COVID‑19 réduit effectivement l'intention de voter. Nous constatons en outre qu'un scrutin de trois jours n'augmenterait probablement pas la participation électorale ou ne contribuerait pas à atténuer les effets négatifs de la COVID‑19 sur la participation électorale. Nous constatons que l'appréciation de la sécurité du vote en personne a augmenté, tandis que le soutien des diverses mesures de protection demeure élevé (mais affiche certains changements). Enfin, nous partageons certaines données indiquant que l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote a diminué, la baisse étant surtout observée chez les répondants plus âgés. Lorsque nous exposons les répondants à des renseignements différents sur la rémunération, nous constatons que l'intérêt est plus élevé dans des conditions où la rémunération et la sécurité sont mises en évidence.

Dans la suite du présent rapport, nous discutons de notre étude en plus de détails, présentons les principaux résultats, puis les résultats détaillés, et nous concluons par une discussion.

Méthodologie – Conception du sondage

Notre étude s'appuie sur un sondage mené auprès de 2 907 adultes canadiens du 8 au 21 avril 2021. L'échantillon a été fourni par Dynata Inc, un fournisseur international d'échantillons pour des sondages, qui contrôle un grand nombre de groupes de répondants exclusifs. Notre échantillon a été constitué au moyen de quotas établis pour l'âge, le genre, la région et la langue à l'échelle nationale. Nous avons ensuite pondéré les données en utilisant la procédure d'ajustement proportionnel itératif (ipfweight) dans STATA16 1. Les répondants ont répondu au sondage sur la plateforme Qualtrics.

Notre sondage était principalement axé sur la COVID‑19. Il contenait également une série de questions sur la participation politique passée, l'évaluation des chefs, et d'autres sujets du genre. Le sondage était non partisan, et aucune information concernant les préférences politiques n'a été analysée pour ce rapport ou communiquée à Élections Canada. En plus des questions liées à la COVID‑19, les répondants ont été invités à répondre à plusieurs questions formulées en consultation avec Élections Canada.

Dans la première partie du sondage, les répondants devaient répondre à la question suivante, les amenant à penser à un scrutin qui durerait un jour ou trois jours. Cette question a été posée une autre fois vers la fin du sondage.

  1. Si une élection fédérale avait lieu demain, serait il probable ou improbable que vous votiez?

    OU Lors de la prochaine élection fédérale, le scrutin pourrait avoir lieu durant trois jours (samedi, dimanche et lundi) au lieu d'un seul jour, comme d'habitude (lundi). Si une élection fédérale avait lieu demain, serait il probable ou improbable que vous votiez?

    • Voterais certainement
    • Voterais probablement
    • Ne voterais probablement pas
    • Ne voterais certainement pas

    Dans la dernière partie du sondage, cinq questions ont été posées aux répondants en plus de la question ci dessus sur l'intention de voter, qui leur a été posée une seconde fois. Les répondants se sont fait poser, au hasard, l'une des trois questions suivantes selon la réponse qu'ils avaient donné à la première question :

  2. Supposez maintenant qu'une élection fédérale ait lieu dans les prochaines semaines. Si vous deviez voter, et compte tenu de la situation actuelle de la COVID‑19, de quelle façon voteriez vous? [Veuillez sélectionner une seule réponse.]

    OU Supposez maintenant qu'une élection fédérale ait lieu dans les prochaines semaines et que le scrutin dure trois jours au lieu d'un seul. Si vous deviez voter, et compte tenu de la situation actuelle de la COVID‑19, de quelle façon voteriez vous? [Veuillez sélectionner une seule réponse.]

    • À un bureau de vote le jour du scrutin ([Aucun/samedi, dimanche, lundi)]
    • À un bureau de vote par anticipation une semaine avant [le jour/les jours du scrutin]
    • À un bureau d'Élections Canada avant [le jour/les jours du scrutin]
    • Par la poste
    • Autre (veuillez préciser)
    • Je ne sais pas encore

    Nous avons ensuite demandé aux répondants :

  3. Compte tenu de la situation actuelle de la COVID‑19, dans quelle mesure croyez vous qu'il est dangereux ou sécuritaire de voter en personne à un bureau de vote?
    • Très dangereux
    • Plutôt dangereux
    • Plutôt sécuritaire
    • Très sécuritaire

    Nous avons ensuite demandé aux personnes n'ayant pas répondu « très sécuritaire » :

  4. Laquelle des mesures de protection suivantes rendrait le vote à un bureau de vote plus sécuritaire? [Sélectionnez toutes les réponses qui s'appliquent.]
    • Contrôler le nombre de personnes autorisées à entrer à la fois dans le bureau de vote
    • Prendre des mesures d'éloignement physique pour garder les personnes à au moins deux mètres les unes des autres
    • Exiger que tout le monde porte un masque au bureau de vote
    • Fournir des crayons à usage unique
    • Fournir un désinfectant pour les mains à tous les bureaux de vote
    • Réserver les heures matinales aux électeurs à risque
    • Autre (veuillez préciser)
    • Aucune de ces réponses

    Les répondants devaient ensuite indiquer leur intérêt à travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection. Un groupe de répondants s'est vu mentionner l'existence d'une rémunération, un autre groupe, l'importance de l'emploi sans mention de la rémunération, et un autre groupe encore s'est vu mentionner l'existence d'une rémunération et la mise en place de mesures de sécurité par Élections Canada pour protéger les travailleurs. Un dernier groupe ne s'est vu mentionner rien de tout cela (la condition témoin) :

  5. En période électorale, Élections Canada embauche et paye des résident(e)s locaux pour travailler dans les bureaux de scrutin de leur région. Dans quelle mesure seriez vous intéressé(e) à travailler dans les bureaux de vote lors d'une élection?

    OU En période électorale, Élections Canada a besoin de résident(e)s locaux pour travailler dans les bureaux de scrutin de leur région; il serait impossible de tenir des élections sans eux ou elles. Dans quelle mesure seriez vous intéressé(e) à travailler dans les bureaux de vote lors d'une élection?

    OU En période électorale, Élections Canada embauche et paye des résident(e)s locaux pour travailler dans les bureaux de scrutin de leur région. Dans quelle mesure seriez vous intéressé(e) à travailler dans les bureaux de vote lors d'une élection si vous saviez qu'Élections Canada mettait en place toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses travailleurs?

    OU En période électorale, Élections Canada recrute des résident(e)s locaux pour travailler dans les bureaux de scrutin de leur région. Dans quelle mesure seriez vous intéressé(e) à travailler dans les bureaux de vote lors d'une élection?

    • Très intéressé(e)
    • Plutôt intéressé(e)
    • Peu intéressé(e)
    • Pas du tout intéressé(e)
    • Je ne sais pas

    Nous avons demandé aux répondants très intéressés, plutôt intéressés ou peu intéressés à travailler dans les bureaux de vote quels jours ils préféraient le faire :

  6. Quels jours aimeriez vous travailler dans les bureaux de scrutin ou seriez vous disponible pour y travailler? [Sélectionnez toutes les réponses qui s'appliquent.]
    • Samedi
    • Dimanche
    • Lundi
    • Je ne souhaite travailler aucune de ces journées
    • Je ne sais pas

    Enfin, nous avons demandé aux répondants d'indiquer s'ils avaient travaillé ou non pour Élections Canada lors de la dernière élection.

  7. Avez vous travaillé pour Élections Canada lors de l'élection fédérale de 2019?
    • Oui, j'ai travaillé dans un bureau de vote (dans un bureau de vote le jour de l'élection ou dans un bureau de vote par anticipation)
    • Oui, j'ai travaillé dans un bureau local d'Élections Canada
    • Non, je n'ai pas travaillé pour Élections Canada
    • Je ne sais pas/je ne me souviens pas

Résultats

Fréquences

Pour commencer l'analyse, examinons les réponses les plus courantes à chacune de nos sept questions. Le tableau 1 présente la probabilité, selon nos répondants, qu'ils votent à la prochaine élection fédérale si elle avait lieu demain, lorsqu'ils sont interrogés à ce sujet au début du sondage. Les répondants devaient réfléchir à la possibilité d'un scrutin de trois jours ou répondre à une question standard sur leur intention de voter. Nous incluons les conditions témoins des trois premières vagues comme point de comparaison.

Tableau 1. Probabilité de participation électorale déclarée par les répondants au début du sondage
  Vague 1 Vague 2 Vague 3 Vague 4 Vague 5
Questions de référence Questions de référence Questions de référence Scrutin d'un jour Scrutin de trois jours Scrutin d'un jour Scrutin de trois jours
Voterais certainement 73,4 75,1 75,2 74,9 73,6 71,8 71,2
Voterais probablement 19,1 17,2 17,7 17,4 18,5  20,3 18,4 
Ne voterais probablement pas 4,6 4,7 5,0 5,3 5,7 5,5  5,7 
Ne voterais certainement pas 2,9 3,1 2,1 2,5 2,3  2,4 4,7 
N 2 497 1 207 1 253 917 953 1 480 1 427

Comme le démontrent les données, l'intention de voter est demeurée généralement stable pendant les cinq vagues, malgré une légère diminution à la vague 5. La question concernant un scrutin de trois jours fait peu de différence. La prochaine section présente les résultats de notre test formel qui visait à déterminer s'il y a des écarts entre les conditions.

Tableau 2. Probabilité de participation électorale déclarée par les répondants au début et à la fin du sondage
  Début, scrutin d'un jour Fin, scrutin d'un jour Début, scrutin de trois jours Fin, scrutin de trois jours
Voterais certainement 71,8 67,8 71,2 69,0
Voterais probablement 20,3 21,6 18,4 18,0
Ne voterais probablement pas 5,5 6,6 5,7 7,6
Ne voterais certainement pas 2,4 4,0 4,7 5,4
N 1 480 1 480 1 427 1 427

Nous avons reposé la question sur l'intention de voter vers la fin du sondage pour obliger les répondants à bien réfléchir à la pandémie de COVID‑19. Le tableau 2 présente côte à côte les données recueillies au début et vers la fin du sondage. Il y a une baisse de l'intention de voter (comme aux vagues précédentes) chez les deux groupes de répondants. La prochaine section présente les résultats de notre test formel qui visait à savoir s'il y a des écarts statistiquement significatifs entre les conditions quant à la diminution de l'intention de voter.

Tableau 3. Préférences des répondants quant aux méthodes de vote
  Vague 1 Vague 2 Vague 3 Vague 4
(condition témoin)
Vague 5
(condition témoin)
Vote le jour de l'élection 29,2 29,4 30,4 28,7 29,0
Vote par anticipation 28,5 28,6 29,2 24,1 25,8
Vote à un bureau d'Élections Canada 4,7 5,1 3,9 4,2 4,1
Par la poste 23,2 21,8 23,4 29,0 29,5
Autre 2,2 2,2 1,9 0,9 2,3
Je ne sais pas 12,2 12,9 11,3 13,2 9,2
N 1 243 1 265 1 250 920 1 480

Remarque : Pour maintenir la comparabilité avec les vagues précédentes, les résultats des vagues 4 et 5 excluent les données des répondants ayant été amenés à penser à une période de scrutin de deux ou trois jours.

Lorsque nous avons interrogé la moitié des répondants sur leur méthode de vote préférée, nous avons constaté des préférences marquées pour des méthodes de vote autres qu'en personne. Ces résultats sont présentés dans le tableau 3. Alors que la majorité des personnes ont indiqué qu'elles voteraient en personne, soit à un bureau de vote le jour de l'élection (29 %), à un bureau de vote par anticipation (26 %) ou à un bureau d'Élections Canada avant le jour de l'élection (4 %), une part importante de répondants (30 %) ont dit qu'ils préféreraient voter par la poste, une hausse modeste par rapport aux trois premières vagues. Moins de 1 répondant sur 10 (9,2 %) a dit ne pas savoir comment il voterait. Dans la prochaine section, nous examinerons s'il y a des écarts statistiquement significatifs entre les groupes quant à la méthode de vote préférée, selon qu'ils ont été amenés ou non à penser à une période de scrutin plus longue.

Lorsque nous avons demandé aux répondants d'indiquer dans quelle mesure ils considéraient que de voter en personne à un bureau de vote était sécuritaire, compte tenu de la pandémie de COVID‑19, nous avons constaté que la majorité d'entre eux considèrent que c'est très sécuritaire (20 %) ou plutôt sécuritaire (44,4 %). Un quart des répondants (24,6 %) considèrent que c'est plutôt dangereux, tandis que 1 répondant sur 10 (10,5 %) considère que c'est très dangereux. Il s'agit d'une amélioration importante par rapport à la dernière fois où la question a été posée lors de la vague 1 du 15 au 18 juin 2020, où une majorité des Canadiens estimaient que le vote en personne était dangereux (54,8 %). Ce chiffre est demeuré stable depuis la vague 4 en janvier. Ces données comparatives sont présentées dans le tableau 4.

Tableau 4. Appréciation de la sécurité du vote en personne
  Vague 1 Vague 4 Vague 5
Très sécuritaire 9,4 18,8  20,4
Plutôt sécuritaire 35,8 45,4 44,4
Plutôt dangereux 41,2 26,6 24,6
Très dangereux 13,6 9,2 10,5
N 2 497 2 898 2 907

Nous avons demandé aux personnes qui estimaient que le vote était plutôt sécuritaire, plutôt dangereux ou très dangereux, quelles mesures de protection rendraient le vote à un bureau de vote plus sécuritaire. Le tableau 5 présente la fréquence à laquelle chaque mesure a été mentionnée.

Tableau 5. Soutien aux différentes mesures de protection dans les lieux de vote
Mesure de protection Pourcentage de répondants qui estimaient que la mesure renforcerait la sécurité
Vague 1 Vague 4 Vague 5
Prendre des mesures d'éloignement physique pour garder les personnes à au moins 2 mètres les unes des autres 83 % 82 % 81 %
Fournir un désinfectant pour les mains à tous les bureaux de vote 82 % 78 % 75 %
Contrôler le nombre de personnes autorisées à entrer à la fois dans le bureau de vote 81 % 79 % 77 %
Exiger que tout le monde porte un masque au bureau de vote 74 % 82 % 80 %
Réserver les heures matinales aux électeurs à risque 64 % 66 % 61 %
Fournir des crayons à usage unique 61 % 62 % 61 %
N 2 260 2 353 2 315

Remarque : Deux pour cent des répondants ont choisi « Autre » et ont donné une réponse ouverte. Six pour cent ont choisi « Aucune de ces réponses ». La question n'a pas été posée aux personnes qui considéraient le vote comme « très sécuritaire ».

Les mesures d'éloignement physique ont été vues comme le moyen le plus efficace d'améliorer la sécurité, ayant été choisies par 81 % des répondants qui ne considéraient pas le vote en personne comme très sécuritaire. Le port obligatoire du masque était considéré comme le deuxième meilleur moyen, ayant été choisi par 80 % de ces répondants, suivi de près par le contrôle du nombre de personnes (77 %) et la distribution de désinfectant pour les mains (75 %). La réservation d'heures de vote matinales (61 %) et la distribution de crayons à usage unique (61 %) étaient les choix les moins populaires. Ces résultats sont semblables à ceux de la vague 4. Nous avons également constaté que l'augmentation du nombre de personnes ayant choisi le port obligatoire du masque entre les vagues 1 et 4 a été largement soutenue à la vague 5.

Tableau 6a. Intérêt à travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection (Tous et 18-34)
  Base (Tous) Vague 3 (Tous) Vague 4 (Tous) Vague 5 (Tous) Base (18-34) Vague 3 (18-34) Vague 4 (18-34) Vague 5 (18-34)
Très intéressé(e) 23,6 20,7 18,5 20,0 20,8 21,9 20,2 21,8
Plutôt intéressé(e) 27,4 25,2 28,4 27,3 31,2 30,3 35,0 33,9
Peu intéressé(e) 21,2 17,1 15,9 15,9 21,2 18,2 17,4 18,5
Pas du tout intéressé(e) 25,4 30,0 31,0 31,0 24,2 20,4 20,5 18,5
Je ne sais pas 2,4 7,0 6,2 6,2 2,6 9,2 6,9 7,3
N 25 040 1 255 1 487 1 487 6 618 350 404 400
Tableau 6b. Intérêt à travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection (35-54 et 55+)
  Base (35-54) Vague 3 (35-54) Vague 4 (35-54) Vague 4 (35-54) Base (55+) Vague 3 (55+) Vague 4 (55+) Vague 4 (55+)
Très intéressé(e) 21,5 21,1 17,6 21,2 27,2 19,6 18,1 17,6
Plutôt intéressé(e) 26,9 26,0 29,5 25,6 25,2 20,8 22,8 24,1
Peu intéressé(e) 21,7 17,0 15,2 17,0 20,8 16,4 15,5 19,8
Pas du tout intéressé(e) 27,3 29,9 29,5 28,1 24,7 37,0 39,5 33,7
Je ne sais pas 2,6 6,0 8,1 8,0 2,2 6,3 4,1 4,8
N 8 181 425 495 516 10 241 480 588 567

Nous avons sondé les répondants au sujet de leur intérêt à travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection. De façon aléatoire, les répondants ont été séparés en groupes qui correspondaient à quatre conditions : la mention de la rémunération; la mention de l'importance des préposés au scrutin; la mention de la rémunération et des mesures de sécurité; aucune de ces mentions (condition témoin). Cette question avait été posée à plus de 25 000 Canadiens dans un sondage précédent mené du 12 juin au 14 juillet 2019, dont l'échantillon était divisé selon les conditions de la rémunération et de l'importance utilisées ici. Nous avons également posé cette question durant les vagues 3 et 4 en octobre 2020 et en janvier 2021, respectivement. Nous combinons les répondants correspondant à ces deux conditions dans chaque sondage pour fournir une comparaison sur l'intention de voter avant la pandémie.

Le tableau 6 semble indiquer que l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote a diminué par rapport à l'intérêt avant la pandémie. En 2019, 51 % des répondants se disaient plutôt intéressés à travailler dans les bureaux de vote, par rapport à 46 %, 47 % et 47 % aux vagues 3, 4 et 5, respectivement. Notons toutefois que, concernant cette comparaison directe, le mode d'échantillonnage et le fournisseur ne sont pas les mêmes pour ces deux périodes.

Nous divisons les répondants par groupe d'âge. La diminution d'intérêt ressort surtout chez les répondants plus âgés. Les personnes de 55 ans et plus étaient habituellement celles qui présentaient le plus grand intérêt à travailler dans les bureaux de vote, ce qui n'est plus le cas. En effet, ce groupe démontre la plus grande diminution d'intérêt à travailler dans un bureau de vote le jour de l'élection. Avant, la majorité du groupe présentait un intérêt; maintenant, la majorité n'est pas intéressée.

Tableau 7. Intérêt à travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection, par condition
  Témoin Rémunération Importance Rémunération et mesures de sécurité
Très intéressé(e) 20,5 19,2 20,7 22,0
Plutôt intéressé(e) 24,5 26,4 28,2 30,1
Peu intéressé(e) 16,2 19,6 17,4 14,2
Pas du tout intéressé(e) 33,0 27,2 28,0 28,2
Je ne sais pas 5,9 7,5 5,7 5,5
N 735 742 741 688

Le tableau 7 présente la répartition des résultats de la vague 5 par condition. Dans le groupe de la condition témoin, 44 % des répondants ont exprimé un certain intérêt à travailler dans les bureaux de vote, un pourcentage qui est semblable dans le groupe de la condition de la rémunération (46 %), mais qui diminue dans le groupe de la condition de l'importance du travail (49 %) et dans le groupe de la condition de la rémunération et des mesures de sécurité (52 %). Nous revenons sur ce sujet plus loin avec un test formel d'importance statistique.

Parmi les répondants qui ont exprimé une certaine volonté de travailler comme préposés au scrutin (ceux qui n'ont pas répondu « Pas du tout intéressé(e) »), 47 % préféraient travailler le samedi, 47 % préféraient travailler le dimanche, 40 % préféraient travailler le lundi, 15 % ne souhaitaient travailler aucune de ces journées, et 8 % ont dit ne pas savoir ce qu'ils préféraient. Trente sept pour cent souhaitaient travailler l'un ou l'autre des jours de fin de semaine, et 25 % souhaitaient travailler l'un ou l'autre des trois jours.

Tableau 8. Jours de travail préférés pour travailler dans les bureaux de scrutin, par groupe d'âge
Intérêt Tous les groupes [peu, plutôt, très intéressé(e)] Très intéressé(e)
Âge 18-34 35-54 55+ 18-34 35-54 55+
Samedi 44,4 50,4 46,6 68,4 80,0 75,7
Dimanche 47,0 45,4 47,5 56,3 58,5 77,3
Lundi 33,4 32,1 52,4 40,7 45,2 82,0
Aucune de ces journées 11,5 13,7 18,3 6,8 3,1 3,0
Je ne sais pas 6,7 8,8 10,0 5,6 5,6 5,4
Samedi et dimanche 30,4 36,1 43,9 43,4 51,9 73,8
Les trois jours 15,9 21,0 37,6 26,4 37,7 69,0

Le tableau 8 présente la répartition des résultats par groupe d'âge. Les trois premières colonnes présentent les résultats des personnes qui ont exprimé une certaine volonté de travailler (ceux qui n'ont pas répondu « Pas du tout intéressé(e) »). Les jeunes répondants étaient généralement moins susceptibles de choisir l'un ou l'autre des trois jours que les répondants plus âgés et moins susceptibles de choisir le lundi, tandis que les répondants plus âgés ne semblaient pas avoir de préférence marquée pour l'une ou l'autre des journées; plutôt, ils avaient une préférence pour le lundi. Ces écarts peuvent s'expliquer en partie par le fait que l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote varie par groupe d'âge. Les trois dernières colonnes présentent seulement les réponses des personnes « très » intéressées à travailler dans les bureaux de vote. Il en ressort la même conclusion générale : les jeunes étaient moins enclins à choisir l'un ou l'autre des trois jours et moins enclins à choisir le lundi, tandis que les personnes de plus de 55 ans avaient une préférence pour le lundi.

Tableau 9. Intérêt à travailler dans les bureaux de vote parmi ceux qui ont travaillé ou n’ont pas travaillé dans un bureau d’Élections Canada ou dans un bureau de vote en 2019
  N'ont pas travaillé pour Élections Canada en 2019 Ont travaillé pour Élections Canada en 2019
Très intéressé(e) 16,7 48,0
Plutôt intéressé(e) 26,3 36,4
Peu intéressé(e) 18,4 8,9
Pas du tout intéressé(e) 34,0 4,2
Je ne sais pas 4,5 2,5
N 2 397 380

Enfin, nous avons demandé aux répondants d'indiquer s'ils avaient travaillé pour Élections Canada lors de l'élection fédérale de 2019. Parmi les répondants, 82 % ont affirmé ne pas avoir travaillé pour Élections Canada, comparativement à 8 % qui ont dit avoir travaillé dans un bureau de vote et à 6 % qui ont dit avoir travaillé dans un bureau local d'Élections Canada. Quatre pour cent ont affirmé ne pas s'en souvenir. Le tableau 9 présente une analyse de l'intérêt des répondants à travailler dans les bureaux de vote selon qu'ils ont travaillé ou non dans un bureau de vote ou dans un bureau local d'Élections Canada. Comme on pouvait s'y attendre, l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote était beaucoup plus élevé chez ceux qui avaient déjà travaillé pour Élections Canada que chez ceux qui n'y avaient pas travaillé. Quatre vingt quatre pour cent des personnes qui ont travaillé pour Élections Canada en 2019 ont exprimé un certain intérêt à travailler dans les bureaux de vote lors de la prochaine élection, par rapport à seulement 43 % des personnes qui n'y ont pas travaillé.

Analyse approfondie

Expérience sur l'intention de voter

De façon aléatoire, les répondants ont été séparés en deux groupes. Un groupe s'est fait poser une question standard au sujet de l'intention de voter si une élection avait lieu le lendemain. Un autre groupe s'est fait poser la même question avec la mention d'une possible période de scrutin de trois jours. Le tableau 2 montre qu'il y a peu d'écarts dans l'intention de voter chez les deux groupes selon les réponses obtenues au début du sondage. L'intention de voter du groupe de la condition des trois jours est de 0,02 point de moins sur une échelle de 0 à 1. Toutefois, cet effet n'est que marginalement significatif (p=0,06) et n'a pas été observé pendant la vague précédente; il faut donc l'interpréter avec prudence.

Nous avons reposé la question sur l'intention de voter vers la fin du sondage, après avoir interrogé les répondants pendant 20 minutes principalement au sujet de la COVID‑19. Comme lors des vagues précédentes, nous avons remarqué une diminution de l'intention de voter entre le début et la fin du sondage. Il est possible que les effets négatifs de la COVID‑19 sur l'intention de voter soient atténués par le fait de savoir que la durée du vote en personne pourrait être prolongée, mais rien ne nous permet de le prouver. Nous avons constaté une importante diminution de l'intention de voter entre le début et la fin du sondage dans le groupe de la condition témoin (-0,08, p<0,001), mais cette baisse n'est pas statistiquement significative par rapport à celle du groupe de la condition des trois jours (0,03, p=0,12).

Expérience sur les méthodes de vote

La question concernant la méthode de vote préférée a été posée aléatoirement aux répondants d'une manière qui l'associait à la question sur l'intention de voter. Certains répondants se sont fait demander quelle méthode de vote ils choisiraient si une élection avait lieu sur une période de trois jours, tandis que d'autres se sont fait demander la même chose, mais pour une élection typique d'un jour. Il est possible de voir si l'ajout de jours de vote a une influence sur la méthode de vote choisie par les répondants.

Figure 1. Probabilité d'utiliser une méthode de vote pour un scrutin d'un jour et de trois jours : voter le jour de l'élection (en haut à gauche), par anticipation (en haut à droite), à un bureau d'Élections Canada (en bas à gauche) et par la poste (en bas à droite).Remarque : Les intervalles de confiance de 95 % ont été ajustés à l'aide de la méthode de Bonferroni pour tenir compte des comparaisons multiples.

Probabilité d'utiliser une méthode de vote pour un scrutin d'un jour et de trois jours

Description de la « Figure 1. Probabilité d'utiliser une méthode de vote pour un scrutin d'un jour et de trois jours : voter le jour de l'élection (en haut à gauche), par anticipation (en haut à droite), à un bureau d'Élections Canada (en bas à gauche) et par la poste (en bas à droite).»

Quatre graphiques de comparaison de moyennes présentent l'effet des conditions sur la probabilité de vote des électeurs (les valeurs de l'axe des y allant de 0 à 0,4), et ce, pour quatre différentes façons de voter : le vote en personne le jour de l'élection (graphique dans le coin supérieur gauche), le vote par anticipation (graphique dans le coin supérieur droit), le vote à un bureau d'Élections Canada (graphique dans le coin inférieur gauche) et le vote par la poste (graphique dans le coin inférieur droit). Sur l'axe des x, le premier point de données est une période du scrutin d'"un jour" et le second point de données est une période du scrutin de "trois jours". Voici la répartition des réponses :

Façon de voter choisie (le vote le jour de l’élection)
Un jour Trois jours
Niveau supérieur de confiance 0,32 Niveau supérieur de confiance 0,33
Moyenne 0,29 Moyenne 0,31
Niveau inférieur de confiance 0,27 Niveau inférieur de confiance 0,28
Façon de voter choisie (le vote par anticipation)
Un jour Trois jours
Niveau supérieur de confiance 0,28 Niveau supérieur de confiance 0,29
Moyenne 0,26 Moyenne 0,27
Niveau inférieur de confiance 0,23 Niveau inférieur de confiance 0,25
Façon de voter choisie (le vote au bureau d’EC)
Un jour Trois jours
Niveau supérieur de confiance 0,05 Niveau supérieur de confiance 0,06
Moyenne 0,04 Moyenne 0,05
Niveau inférieur de confiance 0,03 Niveau inférieur de confiance 0,04
Façon de voter choisie (le vote par la poste)
Un jour Trois jours
Niveau supérieur de confiance 0,32 Niveau supérieur de confiance 0,26
Moyenne 0,29 Moyenne 0,24
Niveau inférieur de confiance 0,27 Niveau inférieur de confiance 0,22

Nous avons estimé un modèle de régression logistique multinomiale selon lequel la régression de la variable catégorielle de la méthode de vote est calculée en fonction de la condition (scrutin d'un jour ou de trois jours). Les prévisions du modèle sont présentées à la figure 1. On peut constater la probabilité prévue d'utiliser une méthode de vote donnée par rapport à toutes les autres options pour chaque groupe étudié. Nous avons ajusté les intervalles de confiance pour tenir compte des comparaisons multiples. La mention d'un scrutin de trois jours semble réduire l'intention de voter par la poste (-0,05, p<0,01). En revanche, les conditions ne font pas augmenter considérablement l'intention de voter le jour de l'élection. Ces résultats sont semblables à ceux de la vague 4.

Corrélats de l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote

Nous avons sondé les répondants au sujet de leur intérêt à travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection. Nous avons ramené notre variable dépendante sur une échelle de 0 à 1, où 1 correspondait aux répondants très intéressés à travailler dans les bureaux de vote, et 0,5, à ceux ayant répondu qu'ils ne savaient pas. Nous avons obtenu des résultats semblables en excluant ces derniers répondants.

Tableau 10. Corrélats de l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote
1 2 3
Coef. Erreur-type Coef. Erreur-type Coef. Erreur-type
Risque associé à la COVID‑19 0,05*** 0,02 0,04** 0,02 0,03** 0,02
Niveau de scolarité -0,01 0,04 -0,06 0,04 -0,03 0,04
Revenu 0,07** 0,03 0,04 0,03 -0,01 0,03
Âge -0,30*** 0,04 -0,36*** 0,04 -0,36*** 0,04
Lieu 0,03 0,03 0,02 0,02 0,02 0,03
Femme -0,05*** 0,02 -0,05*** 0,02 -0,03** 0,01
Québec -0,06* 0,03 -0,05 0,03 -0,04 0,03
Ontario 0,04 0,03 -0,04 0,03 -0,02 0,03
Ouest -0,01 0,03 -0,03 0,03 -0,03 0,03
Perception du risque associé à la COVID‑19 0,04 0,03 0,17*** 0,03
A voté en 2019 0,14*** 0,02 0,06*** 0,02
Appréciation de la sécurité 0,44*** 0,03
Constante 0,62*** 0,05 0,53*** 0,05 0,23*** 0,05
R2 0,03 0,05 0,15
N 2 660 2 660 2 660

Remarque : * p<0,1, ** p<0,05, *** p<0,01. L'échelle de l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote allait de 0=pas du tout intéressé(e) à 1 = très intéressé(e). Les répondants ont été regroupés selon les conditions expérimentales.

Nous avons estimé trois modèles. Le premier prédit l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote selon des caractéristiques démographiques telles que la région, le sexe, l'âge, le lieu de résidence, le revenu du ménage en 2018, le niveau de scolarité et le risque de complications associées à la COVID-19 pour la personne (ou un membre de son ménage). Le deuxième modèle tient compte des mêmes caractéristiques, auxquelles s'ajoutent la perception du risque associé à la COVID‑19 et la participation ou non du répondant à l'élection fédérale de 2019 (1=Oui). Le troisième modèle ajoute notre mesure de l'appréciation de la sécurité du vote en personne. Nous avons quantifié toutes les variables sur une échelle de 0 à 1 pour en faciliter l'interprétation. Les estimations sont présentées dans le tableau 10. Des descriptions des variables se trouvent à l'annexe A.

Selon le modèle 1, l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote est plus élevé de 0,05 point sur une échelle de 0 à 1 (p=0,004) pour les répondants présentant un risque de complications associées à la COVID‑19 – un résultat tout particulier. Pour une personne de 65 ans, il devrait être inférieur de 0,11 point à celui d'une personne de 35 ans (p<0,001). Pour les répondants dont le revenu du ménage est supérieur à 200 000 $, il dépasse de 7 points celui des répondants n'ayant aucun revenu (p=0,03). De plus, l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote chez les femmes est inférieur de 5 points à celui des hommes (p=0,001).

Le modèle 2 tient compte de la perception du risque associé à la COVID‑19 et des habitudes de vote antérieures. L'intérêt à travailler dans les bureaux de vote est plus élevé de 0,14 point (p<0,001) chez les personnes qui ont voté en 2019 par rapport à celles qui n'ont pas voté, mais la perception du risque associé à la COVID‑19 n'est pas associée à cette mesure. Le modèle 3 nous montre que l'appréciation de la sécurité du vote en personne influence l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote. L'intérêt à travailler dans les bureaux de vote est plus élevé de 0,44 point (p<0,001) chez les personnes qui pensent que le vote en personne est très sécuritaire par rapport à celles qui pensent le contraire.

Intérêt à travailler dans les bureaux de vote : analyse expérimentale

De façon aléatoire, nous avons séparé les répondants en groupes qui correspondaient à quatre conditions : la mention de la rémunération, la mention de l'importance du rôle, la mention de la rémunération et des mesures de sécurité qui seront probablement mises en place, aucune de ces mentions (condition témoin).

Nous n'avons constaté aucun écart significatif entre la condition témoin et la condition de l'importance, contrairement à la vague 4, ou la condition de la rémunération. Nous avons constaté un effet important sur la condition de la rémunération et des mesures de sécurité (0,05 point sur une échelle de 0 à 1, p=0,009). Toutefois, aucun écart important n'a été constaté entre les effets de la condition de la rémunération et la condition de la rémunération et des mesures de sécurité (p=0,12). Nous ne pouvons pas savoir, à partir de ces résultats, si l'information sur les mesures de sécurité, indépendamment de la connaissance de la rémunération, augmente l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote le jour de l'élection. Ces constatations correspondent à nos résultats de l'étude de la vague 3.

Le mot de la fin

Comme pour les autres activités quotidiennes, la pandémie de COVID‑19 influencera le vote. Même si l'activité n'a pas lieu au beau milieu d'une éclosion – comme lors de la dernière élection à Terre Neuve et Labrador – il sera toujours difficile pour les citoyens de voter. Mais comme le vote est plus qu'une activité quotidienne – il s'agit, après tout, de l'expression comportementale de la citoyenneté démocratique –, il est important de le maintenir à des niveaux aussi élevés que possible.

Dans le présent rapport, nous avons démontré que l'intention de voter demeure élevée, malgré la pandémie qui perdure. Il existe une bonne base à partir de laquelle les organismes de gestion des élections peuvent travailler. Deuxièmement, nous avons toutefois constaté que le fait d'être amené à penser à la COVID‑19 diminue l'intention de voter. Cette constatation n'a pas été contrebalancée par des mesures de commodité accrues, comme l'augmentation du nombre de jours de vote. Les mesures de sécurité aident à maintenir l'intention de voter. Enfin, nous avons constaté qu'on peut accroître l'intérêt à travailler dans les bureaux de vote en soulignant qu'il s'agit d'un travail sécuritaire et rémunéré.

Dans le présent rapport et les quatre rapports précédents que nous avons produits, nous en tirons systématiquement deux constatations. Tout d'abord, la menace de la pandémie de COVID‑19 aura pour effet de réduire l'intention de voter, du moins, chez certains électeurs. En effet, nous avons montré que même le fait de répondre à un sondage de 15 minutes sur la COVID‑19 suffit pour réduire l'intention de voter. En second lieu, nous avons toujours constaté que les facteurs qui contrebalancent cette pression à la baisse sont ceux qui augmentent le sentiment de sécurité du vote chez les citoyens. En revanche, ceux qui augmentent la commodité ne font que partiellement contrepoids à la réduction du taux de participation. La sécurité, et non la commodité, est le facteur clé pour maintenir un taux élevé de participation.

Annexe A – Descriptions des variables

Tableau A1. Descriptions des variables
Variable Description
Risque associé à la COVID‑19 Est-ce qu'un membre de votre ménage fait partie d'un groupe à haut risque pour lequel la vaccination antigrippale est généralement recommandée par l'Agence de la santé publique du Canada? (Ces groupes comprennent par exemple les femmes enceintes ou les personnes ayant une maladie respiratoire chronique, une maladie cardiaque chronique, une maladie rénale chronique, une maladie du foie chronique, une maladie neurologique chronique, le diabète (tous les types), le cancer, une immunosuppression, un dysfonctionnement de la rate ou un IMC supérieur à 40.)

1=Oui
Niveau de scolarité Aucune scolarité, études primaires partielles, études primaires terminées, études secondaires partielles, études secondaires terminées, études partielles au collège technique, études terminées au collège technique, études universitaires partielles, baccalauréat, maîtrise, doctorat ou diplôme professionnel; les réponses ont été ramenées sur une échelle de 0 à 1, les réponses « je ne sais pas » ont été comptées comme des réponses manquantes.
Revenu Aucun revenu; 1 $ à 30 000 $; 30 001 $ à 60 000 $; 60 001 $ à 90 000 $; 90 001 $ à 110 000 $; 110 001 $ à 150 000 $; 150 001 $ à 200 000 $; plus de 200 000 $; les réponses ont été ramenées sur une échelle de 0 à 1, les réponses « je ne sais pas/préfère ne pas répondre » ont été comptées comme des réponses manquantes.
Âge En années, chiffre ramené sur une échelle de 0 à 1, où l'âge minimal est de 18 ans et l'âge maximal, de 99 ans.
Lieu Un milieu rural, un petit village, un grand village ou une petite ville, une ville de taille moyenne, une grande ville; les réponses ont été ramenées sur une échelle de 0 à 1.
Femme 1=Oui
Région 1=Atlantique; 2=Québec; 3=Ontario; 4=Ouest
Perception du risque associé à la COVID‑19
  1. Quel est, selon vous, le degré de gravité de la menace que représente le coronavirus (la COVID‑19) pour vous-même?
  2. Quel est, selon vous, le degré de gravité de la menace que représente le coronavirus (la COVID‑19) pour les Canadiens?

Pas grave du tout, pas très grave, plutôt grave, très grave; les réponses ont été compilées et ramenées sur une échelle de 0 à 1.

A voté en 2019 1=Oui
Sécurité perçue du vote en personne Très dangereux, plutôt dangereux, plutôt sécuritaire, très sécuritaire; les réponses ont été ramenées sur une échelle de 0 à 1.
Probabilité de voter Ne voterais certainement pas, ne voterais probablement pas, voterais probablement, voterais certainement; les réponses ont été ramenées sur une échelle de 0 à 1.

Notes de bas de page

Note 1 Les coefficients de pondération minimum et maximum non ajustés étaient de 0,74 et de 1,5. Le coefficient de pondération moyen est de 1 et l'écart-type est de 0,16. Tous les résultats présentés ci-après se répètent significativement en l'absence de coefficients de pondération.